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Témoignage : warm-up en binômes grâce à la vidéo-projection

mis à jour le 20/12/2024


Témoignage

L’échauffement oral de début d’heure offre de nombreux avantages pour lancer un cours de langue vivante, mais il peut être intéressant d’envisager une version qui soit plus individuelle que collective. Mme Racine, qui enseigne au collège Cadou de Saint-Brevin-les-Pins, a bien voulu évoquer sa pratique à ce sujet. 

mots clés : mutualisation, warm-up, rituel, oral, interaction orale


Proposition de Mme Racine, professeure d'anglais

La situation

« How are you today? What's up? What did you do during the weekend?… » sont quelques questions que l'on entend souvent des élèves de collège se poser les un(e)s aux autres, en guise de rituel d'ouverture de séance. On parle souvent de « warm-up » en référence au tour de chauffe sur un circuit de course : on se replonge ainsi dans le bain de la langue cible, tout en s'entraînant à pratiquer des interactions sociales courantes du quotidien. C'est aussi un outil précieux de gestion de classe grâce à une mise en activité rapide et codifiée. Dans les classes de Mme Racine et de sa collègue Mme Lépine, ces interactions suivent une méthode un peu particulière, sur laquelle elle a bien voulu revenir. Celle méthode consiste à laisser les élèves gérer ces échanges non pas de manière collective mais en binômes, avec en toile de fond un diaporama qui défile, et sans intervention de l'enseignante vis-à-vis de l’ensemble de la classe.

 

Il est devenu assez courant d'ouvrir une séance de cours d'anglais par un rituel d'interactions sociales. Mais pourquoi avez-vous choisi de faire faire cela en binômes et non pas en classe complète ?

En réalité, le démarrage se fait souvent en classe entière où j’interroge un élève sur l’effectif de classe habituel et les éventuels absents. Cela nous oblige à compter à voix haute et me permet de faire l’appel. Je demande ensuite à un ou deux élèves comment ils vont, et c’est alors seulement que j’invite la classe à démarrer leur échauffement en binômes.

Cette façon de faire m’avait été suggérée par ma collègue Mme Lépine à notre arrivée dans ce collège. Je me suis vite rendue compte que cela permettait à tous les élèves d’être actifs et de rebrasser à leur rythme les notions vues précédemment. Les élèves plus timides sont plus à l’aise en binômes et se lancent dans la conversation alors qu’ils sont souvent gênés en classe complète.

Vous diffusez un diaporama pendant ce temps d'interaction, composée de plusieurs diapositives qui se succèdent automatiquement après quelques secondes d’affichage. Sur ces diapos apparaissent des séries de questions typiques que l'on peut poser à son binôme. Pouvez-vous expliquer ce choix d'utiliser un diaporama ?

L’idée d’utiliser un diaporama m’est venue lorsque j’ai réalisé que les élèves, au bout d’un moment, avaient l’impression d’avoir accompli le travail demandé en s’étant posé et avoir répondu à trois questions basiques, toujours les mêmes. Ils ne pensaient pas à des questions plus précises sur ce qui avait été travaillé en classe et se contentaient de réponses lacunaires. Le fait d’utiliser un diaporama m’a permis de réfléchir, en amont, à des questions diverses. Ainsi les élèves ne sont plus à court d’idées, quel que soit leur rythme. Ce système de diaporama qui défile de manière automatique, donc sans mon intervention, me permet également de circuler dans la classe et d’écouter les élèves, de les inciter à développer leurs réponses et réagir aux propos de leur camarade, à travailler leur prononciation, à gagner en fluidité. Ils accueillent plus facilement les remarques quand elles ne sont pas faites devant la classe complète.

En détail : combien de diapositives affichez-vous, avec combien de phrases ? Y a-t-il des catégories de questions ? Y a-t-il des illustrations ou des compléments particuliers ?

En milieu d’année, les diaporamas comptent environ quinze diapos. Les premières diapos reprennent les classiques (effectif, date, heure, météo, humeur). Ensuite, elles varient en fonction des apprentissages (What did you do during the holiday / weekend? What are you wearing today? What are your resolutions for 2024?) puis se terminent sur ce qui a été travaillé en classe dernièrement (What’s the lesson about ? What’s the English for…? What did we do in class last time? What was the homework for today? What do you know about…?).

Le nombre de questions par diapo varie de une à quatre selon les niveaux et restent groupées par thème. Elles sont toutes accompagnées d’illustrations, images, photos et sont colorées. Des réponses possibles sont proposées à côté de certaines questions, cela dans le but d’inciter les élèves à développer leurs réponses, de varier le vocabulaire et reprendre des expressions vues en classe. Pour des questions d’ordre culturel, des dates, des lieux, des faits marquants sont proposés car ils n’ont pas tous en mémoire ces éléments qui leur permettent de s’exprimer (ex. What do you know about Nelson Mandela? He died in 2013, he was 95 years old).

Cette méthode de lancement des séances est-elle évolutive ? Au cours de l'année mais aussi au cours de la scolarité au collège ?

Oui, je mets régulièrement à jour les diaporamas et cela dès le début d’année pour que les élèves comprennent qu’il y a toujours un sujet de discussion et revoient ce qui a été fait précédemment. Des diapos disparaissent pour laisser place à de nouvelles et d’anciennes réapparaissent parfois pour réactiver certaines notions. Le principe reste le même de la 6ème à la 3ème. Je n’ai pas le recul nécessaire du warm-up avec diaporama pour vérifier qu’arrivés en 3ème les élèves sont toujours enthousiastes, mais le principe de base est rapide à mettre en place dès lors que les élèves l’ont pratiqué les années précédentes.

Quels avantages voyez-vous à cette méthode de lancement des séances, au-delà de ceux qui sont liés à une interaction rituelle collective plus classique ? Et est-ce adapté à toutes vos classes ? 

Une fois que le fonctionnement est connu de tous, la mise en route est rapide et la plupart des élèves sont actifs dès le début du cours. L’enseignante peut évaluer la mise au travail des élèves et leur progression. Le temps du rituel est déterminé par le diaporama, les élèves ne s’arrêtent pas de parler tant que des diapos s’affichent.

Cette pratique m’a permis de répondre aux limites de la version sans diaporama et je l’utilise avec toutes mes classes. Les élèves savent rapidement qu’ils seront évalués en fin de période sur cet exercice d’expression orale en interaction. Leur non-implication peut impacter leur binôme. Au contraire, leur implication et l’aide apportée à un camarade en difficulté peuvent être valorisées. Je change le plan de classe à chaque période pour que les élèves changent également de binôme et /ou soient proches (ou pas) de camarades avec lesquels ils sont à l’aise pour échanger.  Le fait de pouvoir circuler dans la classe me permet de recadrer les élèves qui ne jouent pas le jeu et parlent français. 

Régulièrement, un ou deux binômes sont enregistrés avec des micro-enregistreurs mp3. Ce système me permet de repérer les erreurs récurrentes et/ou les progrès de chacun (ainsi que des débordements éventuels). Je peux également évaluer l’expression orale en interaction grâce à ces enregistrements. Lors de l’évaluation, ce n’est plus le diaporama qui défile mais une diapo rassemblant un maximum d’ images évoquant les questions à se poser. Ce mode d’évaluation, bien que chronophage pour l’enseignant puisqu’il nécessite l’écoute des enregistrements hors temps de classe, a l’avantage de maintenir les élèves en activité, qu’ils soient évalués ou encore en phase d’entraînement. 

Vous semble-t-il que des modifications puissent être apportées, et dans quel but ? 

Malgré les suggestions de réponses proposées dans le diaporama, certains élèves restent dans leur zone de confort et apportent toujours les mêmes réponses ou lisent les réponses machinalement sans se préoccuper de leur prononciation. J’envisage de ne laisser que des amorces de questions/réponses, ce qui pourrait permettre de pallier ces écueils. 

Y a-t-il des limites à cette pratique ? Est-ce une méthode que vous recommanderiez à des collègues, même débutant(e)s ?

Cette façon de procéder me paraît accessible à toutes et tous, même débutant.e.s. La mise en place et le cadrage du rituel demandent du temps en début d’année. Des pauses sont parfois nécessaires si les classes sont trop agitées ou si le niveau sonore est trop élevé. Mais souvent les élèves demandent à y revenir et comprennent qu’une attitude positive et responsable conditionne ce démarrage de cours.

 

***

Mme Racine enseigne l’anglais au collège Hélène et René-Guy Cadou de Saint-Brevin-les-Pins, en Loire-Atlantique.

 
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Collèges tous niveaux, Lycée tous niveaux

type pédagogique : scénario, séquence

public visé : enseignant

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

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