séance 1
Lors de cette première séance, l'idée de donner du volume arrive au centre des débats lorsque chaque petit groupe s'approprie le carton et la ficelle mis à disposition. Le matériau impose d'autres façons de penser la forme. On plie, on découpe, on incise, on creuse, on colle, on agrafe, on enlève, on ajoute, on associe, on noue, on attache...on décompose l'objet connu pour fabriquer sa guitare !
séance 2
Pour la seconde séance, certains élèves ont rapportés des matériaux qu'ils souhaitent associer à leur production : rouleaux de carton et bouchons de liège accentuent ainsi la ressemblance avec certaines formes de l'instrument de musique. De plus, il est mis à leur disposition des bâtonnets de bois quelques petits fils de fer. Le travail est relancé : on fait ressortir des formes et ici et là, on défait toute ressemblance avec une caisse à corde, on joue sur l'équilibre, le manche s'allonge et les cordes se tendent. La guitare se fabrique morceaux par morceaux et se révèle parfois surprenante dans ses formes. L'instrument connu devient un objet incongru !
séance 3
Lors de la troisième et dernière séance, on tricote, on décore, on corrige. Pris dans l'élan, on s'autorise quelques touches de blanc correcteur ou de feutre noir pour égayer un peu l'aspect brut du carton. Cette note finale apporte parfois l'élément qui fera basculer le relief dans une dimension plus personnelle.
verbalisation
Les volumes sont présentés dans une salle voisine qui permet un accrochage global. La verbalisation est assez rapide car les discussions concernant les questions du sujet ont eu lieu lors de chaque séance. Il s'agit de faire le bilan. On parle d'une présence sur le mur. De quelque chose de physique. Les élèves disent le relief, des "choses qui sortent du fond", et évoquent l'idée du volume. Une guitare est posée au sol mais elle ne tient pas bien : une question d'équilibre. Un autre groupe a improvisé un ampli avec une carton à peine retouché. Ce carton pourrait servir de socle, et on parlerait alors de sculpture.
On s'assure que l'échantillonnage des matériaux donne un certain relief par les jeux des pliages, des superpositions et des collages. On vérifie que la sensation de volume est donnée par l'épaisseur des couches de matière, et qu'à l'inverse les creux des trous réalisés peuvent parfois faire songer à l'intérieur d'une guitare.
Les fils tendus ici et là évoquent les cordes, mais renvoient aussi à d'autres lignes plus imaginaires comme les partitions de notes de musique. Certaines font même penser à des lignes de fuites comme si on donnait l'impression de profondeur à un support plat.
Certains fils - des écouteurs - tombent de la guitare et c'est comme si le spectateur était invité à s'en emparer pour entendre une autre musique.