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mis à jour le 06/03/2023
Dans quelle mesure le travail du corps dansé peut – il rejoindre la question du geste en arts plastiques ?
mots clés : geste, corps, mouvement, danse, performance, cyanotype, mise en scène
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Le corps comme élément plastique, c'est – à – dire, par sa forme, sa capacité à (se) transformer, à se mouvoir, dans la danse comme dans la performance mais aussi, plus généralement dans le travail du geste, est une question qui figure dans les programmes d'arts plastiques et qui est intéressante pour des collégiens. En effet, entre la classe de 6e et la classe de 3e, les corps des élèves changent, évoluent, s'étirent, se forment. Cette transformation induit une période sensible, voire délicate, où la pudeur, les complexes et les interrogations émergent. | |||
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Constituée de différentes étapes, l'action offerte par le département du Maine et Loire : « Danse au collège » à laquelle nous avons inscrit nos élèves de 4e leur ont permis non seulement d'assister à des spectacles au théâtre Le Quai à Angers, de rencontrer des artistes et d'échanger avec eux, mais aussi de pratiquer la danse au sein de l'école du CNDC (Centre National de Danse Contemporaine), enfin d'exercer leur jugement critique et de travailler à l’expression de leur perception et émotion esthétique. Tout en dansant en ateliers réguliers avec les étudiants du CNDC, avec Janice Bieleu en découvrant les rythmes et les mouvements du hip hop, en se rendant au théâtre pour voir The Falling Stardust d'Amala Dianor, et en participant à une conférence dansée d'Ana Pi : Le tour du monde des danses urbaines, ils ont écrit leur pièce dansée. Un projet dense s'intégrant dans le PEAC des élèves. | |||
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Les ateliers de pratique de la danse et les spectacles ont été appréhendés en EPS et en arts plastiques, tandis que les élèves ont été amenés, en cours de français, à écrire des textes à réciter en slam lors de deux représentations de fin d'année. Le rythme du texte avait un impact sur la danse. Lors de ces deux représentations, au théâtre Interlude à Cholet et au théâtre Le Quai à Angers, ils ont donc dansé, slamé et proposé un visuel réalisé en cours d'arts plastiques. Ils ont également participé à un bord de scène afin d'échanger avec les autres collégiens du département ayant participé à cet itinéraire. | |||
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Impliquée dans ce parcours depuis quelques années par passion pour la danse, la question du lien de ce projet avec ce qui est fait en cours d'arts plastiques m'a amenée à aller plus loin que la question du geste graphique et pictural et à revisiter ma progression spiralaire au sein du cycle 4 et entre la 6e et le cycle 4 avec une réflexion sur le flou et le mouvement en photographie et en peinture. Après une séquence de gymnastique rythmique et graphique en classe de 5e, il est proposé aux élèves de 4e de peindre en dansant, sur de la musique, sur de grands formats. En 3e, une séquence questionnant la performance prolonge la réflexion. Aussi, ce projet intitulé « Chorégraphie », terme provenant du grec ancien khoreia (« danse en groupe, chœur ») et du grec ancien graphein (« écrire »), a permis aux élèves de cette classe d'approfondir les questions du corps et du geste en arts plastiques, par la pièce qu'ils ont imaginée et dansée, et par le fond de scène qu'ils ont réalisé en produisant de grands cyanotypes. La trace que l'on imagine pour représenter les pas et les enchaînements et en particulier celle laissée par la danse est le problème plastique qui s'est posé aux élèves. | |||
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La classe, composée de trente élèves, a été divisée en quatre groupes. Chacun de ces groupes avait pour contraintes de travailler la technique du cyanotype sur un support en tissu de coton épais d'environ 1 mètre sur 70 centimètres. Le travail a été produit sur deux séances. La première nous a permis d'appliquer le mélange de citrate de fer ammoniacal et de ferricyanure de potassium sur les supports en travaillant le geste en toute conscience, avec des choix plastiques à verbaliser, et de découvrir les références artistiques liées à ce médium. Lors de la seconde séance, les élèves ont posé leurs corps sur les supports, dans la cour du collège, afin de figurer des mouvements. Après avoir rincé les supports abondamment et en partie dans une eau comprenant du vinaigre blanc pour arrêter le processus chimique, nous les avons mis à sécher et nous avons pu voir les résultats apparaître. Le procédé employé ici, avec sa part de révélation, revêt une part de magie aux yeux des élèves. | |||
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Ces images ont été suspendues sur un fil en fond de scène afin de prolonger la plasticité des corps mouvants en fixant des silhouettes fantomatiques, traces de présences absentes. Elles renvoient non seulement à l'histoire de la photographie mais plus généralement à l'histoire de l'art et aux peintures rupestres. | |||
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Références : Anna ATKINS, British Algae: Cyanotype Impressions, 1843 - 53Christian MARCLAY, Allover (Dixie Chicks, Nat King Cole and Others), 2009 Josef NADJ, Inhancutilitatem, 2016 Dennis OPPENHEIM, Stage I and II, Reading position for 2nd degree burn, 1970 |
julie janet
niveau : tous niveaux, Collèges tous niveaux, Cycle 4, 4ème
type pédagogique : démarche pédagogique, production d'élève, scénario, séquence
public visé : non précisé, enseignant
contexte d'usage : classe, EPI, sortie pédagogique
référence aux programmes : - La matérialité de l'oeuvre : l'objet et l'oeuvre : la transformation de la matière [...], les qualités physiques des matériaux [...],
- L'oeuvre, l'espace, l'auteur, le spectateur : la relation du corps à la production artistique [...], la présence matérielle de l'oeuvre dans l'espace, la présentation de l'oeuvre [...], l'expérience sensible de l'espace de l'oeuvre [...].
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes