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mis à jour le 21/12/2011
mots clés : dessin
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L'Homme du commun à l'ouvrage, Jean Dubuffet, Gallimard, Paris, 1973, PP. 98-99. « Ce n'est pas le pouvoir d'invention personnelle qui manque : il est la denrée la plus répandue du monde partout où il y a de l'homme. Ce qui manque à chacun qui veut faire de l'art, c'est premièrement d'y faire appel ; c'est en second lieu de savoir disposer les voies pour qu'il se manifeste sans réfraction." |
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du côté des élèves
des problèmes, des questions ...
Des questions ou remarques d'élèves reviennent souvent : « est-ce que c'est bien fait », « comment faut-il faire ». Ils attendent des techniques, des recettes, des manières de « bien » faire.
Cette attente se heurte à nos exigences, nous voudrions plutôt que les élèves explorent par eux-mêmes. L'idéal serait qu'ils construisent un projet impliquant des expériences pratiques plutôt qu'ils appliquent des techniques au service d'un projet, qu'ils puissent faire passer l'observation, l'analyse et la construction d'une réflexion avant l'énoncer d'un jugement de valeur affectif, subjectif, immédiat et secrètement normatif. Que ce soit au moment de l'analyse collective des travaux ou au moment de produire (et même avant : « ça va être trop moche ! »), nous devons apprendre à nos élèves à accueillir l'inconnu avec curiosité et esprit critique.
D'autre part, cette demande de l'élève vient de sa prise de conscience de l'écart
- entre ses productions et l'idée qu'il se fait de ce qu'elles devraient être selon des normes cachées,
- entre ses productions et l'idée qu'il se fait de ce qu'il représente lorsqu'il est amené à le faire.
Une première réponse à cette demande consiste à valider cette prise de conscience de l'écart comme écart inévitable, il s'agit ensuite de travailler cet écart pour expliciter les normes qu'ils utilisent (ce « réalisme » qui revient souvent dans les verbalisations), montrer la richesse sémantique, poétique, plastique des écarts, enseigner la « plasticité » des attentes, apprendre à « disposer les voies » pour accepter ce qui ne « ressemble à rien » ... d'autre.
Cette question de l'écart peut être traitée dans les programmes actuels à tous les niveaux qu'il s'agisse de montrer les spécificités d'un objet de représentation en 6e (observation, invention), de travailler les rapports avec la réalité (fiction et réalité) en 5e et 4e, ou l'espace et le corps en 3e.
...à l'observation
« ... les élèves apprennent à pondérer leur relation à l'autre, à reconnaître et à apprécier les différences dans le respect mutuel des échanges. Le questionnement inhérent à toute pratique artistique, celle de l'élève ou celle de l'artiste, favorise la conscience de l'altérité et développe chez les élèves des compétences sociales et civiques, telles la tolérance, l'écoute et la responsabilité. » |
"Dessiner permet alors à l'élève de laisser libre cours à son imagination, de s'engager dans un parcours aventureux au cours duquel apparaît une forme imprévue, manifestée par des éléments graphiques." |
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Les propos sur la peinture du Moine Citrouille-Amère, P. Ryckmans, traduction et commentaire de Shitao, ed. Plon, 2007. « Montagne et mer connaissent la vérité de ma perception : tout réside en l'homme, par le libre élan du seul pinceau, de la seule encre ! » (p 101) Chapitre IX : La méthode des rides. « [...] C'est ainsi qu'on parle des rides « nuages enroulés », « taillées à la haches », « chanvre éparpillé », « corde détoronnée », « face de diable », « crâne de squelette », « fagot emmêlé », « grains de sésame », « or et jade », « fragment de jade », « cavité ronde », « pierre d'alun », « sans os » ; ce sont tous là divers types de rides. Ces divers types de rides doivent se former à partir des diverses structures et du relief naturel des montagnes : il y a adaptation entre montagne et telle ride, car la ride procède de la montagne. La montagne a sa fonction propre, et la fonction des rides est précisément de permettre à la montagne de se laisser exprimer plastiquement. Il faut posséder la montagne pour créer, mais il faut posséder les rides pour pouvoir exprimer plastiquement cette création. Aussi, la capacité de créer une montagne dépend finalement de ce moyen d'expression des rides. [...] Mais ensuite, au moment de manier l'encre et le pinceau, il ne faut plus s'accrocher aux catégories préconçues de montagnes et de rides : le premier coup de pinceau attaque le papier et tous les autres le suivent d'eux-mêmes. » (p 83) « Le paysage exprime la forme et l'élan de l'Univers. Au sein du paysage, - le vent et la pluie, l'obscurité et la clarté constituent l'humeur atmosphérique ; - la dispersion ou le groupement, la profondeur et la distance constituent l'organisation schématique ; - verticales et horizontales, creux et reliefs constituent le rythme ; - ombres et lumière, épaisseur et fluidité constituent la tension spirituelle ;constituent le liant; - le contraste des replis et des ressauts constituent l'alternance de l'action et de la retraite. » |
le dessin ...
Nous pouvons explorer les limites du dessin en allant voir du côté de l'encre, du pinceau, du lavis, des taches et des gestes.
On peut chercher à apprendre aux élèves que l'exploration du dessin comme pratique autonome dans une dynamique d'expérimentation (donc en dehors des normes) peut produire de la ressemblance d'ordre mimétique (figurative, comme une image) ou sensible (abstraite, rythmique, comme une idée musicale).
Les propos de Shitao, le moine Citrouille amère, sont particulièrement riches en incitations à la pratique. Leur force d'évocation tantôt visuelle, tantôt musicale voisine avec des invitations à recourir à une gestuelle libre et volontaire.
C'est le cas notamment lorsqu'il évoque la « technique des rides ».
L'énumération de ces types de rides est savoureuse à notre oreille moderne, on y entend toutes sortes d'images, de matériaux, d'objets, de traces, d'empreintes, de rythme, etc. D'autre part, son discours nous montre qu' au moment de « peindre », c'est le pinceau et l'encre (outil, geste et matière) qui l'emportent sur les catégories.
D'autres propos de Shitao évoquent des notions plus abstraites, musicales lorsqu'il parle du paysage.
Ces expressions nous suggèrent des directions de travail à retranscrire dans les classes : comment le dessin en lui-même (outil, geste et matière) peut créer une réalité à partager, à décrire et analyser : « dispersion, groupement, rythme, alternance de l'action et de la retraite » . Ces termes nous invitent à travailler la matière du dessin de manière aventureuse en la rattachant à des significations déduites en dehors (au delà) de la représentation : espace décoratif, espace projectif, expériences sensorielles, traces, peint et non peint ...
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