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mis à jour le 31/10/2015
mots clés : lisible, visible, mot, image, sens
Cette ressource réalisée dans le cadre des programmes de 2008 est toujours pertinente pour aborder les questions des nouveaux programmes.
A partir de ces deux questions, la proposition suivante est donnée à une classe de quatrième :
Ce que je lis n'est pas ce que je vois ! |
Les élèves disposent de la séance pour réfléchir, expérimenter et mettre en œuvre leur production.
Une deuxième séance sera consacrée à la verbalisation et aux références artistiques.
Dans un premier temps les élèves sont déroutés car ils associent le lisible au visible. Puis petit à petit, la conversation fait apparaître un possible décalage. Et rapidement ce décalage va devenir un ressort, une faille dans laquelle intervenir, un espace possible de création.
Les projets s'élaborent, les stratégies se mettent en place et la présence visuelle, physique du mot se comprend comme un enjeu essentiel.
"Je ne voulais pas que les mots semblent ajoutés à ma production. Je voulais qu'ils soient intégrés. J'ai eu l'idée du tatouage. J'ai alors représenté une femme avec des tatouages dont l'un indique « No tatoo ». Le texte ne ressort pas particulièrement. Ce n'est que dans un second temps que le spectateur est confronté au décalage entre ce qu'il voit et ce qu'il lit."
"Pour moi si « Ce que je lis n'est pas ce que je vois » c'est qu'il y a tromperie. Et comme c'était le début des soldes, j'ai eu l'idée de faire une étiquette de prix. Je voulais qu'elle soit le plus vraisemblable possible pour tromper davantage le spectateur."
Arthur
"Le décalage vient de mes choix.
Ma technique, la fabrication de lettres en volumes
est en contradiction avec la signification du mot formé par ces lettres."
Lucie
"La proposition m'a fait penser au décalage qu'il y a parfois entre les idées et la réalité. Comme je ne voulais pas faire un dessin avec le texte en légende, j'ai eu l'idée de dessiner avec les mots. On avait fait des calligrammes en français, alors j'ai refait un peu pareil mais en gardant qu'un seul mot : Paix. Le spectateur lit le mot plein de fois, dans tous les sens, avec différentes écritures. Mais il voit la silhouette d'un soldat."
Louise
"J'ai cherché un mot qui pouvait incarner le décalage entre le sens du mot et sa présence dans mon travail. Rapidement le mot « invisible » m'a paru parfait pour mon travail. J'en ai fait l'élément unique de ma production. J'ai eu recours à la mise en volume de certaines lettres et aux couleurs vives, aux flèches pour attirer le spectateur et le confronter au paradoxe de mon travail. Un Invisible très visible !"
Armandine
"J'ai réalisé une boite en papier. J'ai écrit au fond de cette boite le mot FOND en évidant les lettres. Le fond devient alors une ouverture. Il y a un décalage entre le sens du mot et ce que nous voyons, le fond n'est plus vraiment le fond de ma boite. La présence des lettres est aussi un vide dans mon travail."
Thomas
Les œuvres suivantes ont été montrées :
Monica Bonvicini, Not for you, 2009
Magritte,La trahison des images, 1929
Magritte, La querelles des universaux, 1929
Claude Lévèque, Nous vivons heureux, 1997
Cette leçon a permis de s'arréter sur la plasticité des mots et le potentiel ludique et artistique du possible décalage entre leur présence physique et leur sens.
sandra georget professeur chargée de mission au Frac des Pays de La Loire
niveau : Cycle 4
type pédagogique : leçon, analyse de pratique
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : Question :
- La représentation; images, réalité et fiction : La création, la matérialité, le statut, la signification des images.
Compétences visées priroirairement :
- Expérimenter, produire, CREER.
- S'exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes