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le paysage reprend forme

mis à jour le 26/08/2024


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Dans quelles mesures l'image devient-elle un matériau ?

mots clés : EAC, espace, paysage, point de vue, représentation, collage, image


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Cette séquence a pour objectif d’amener les élèves à appréhender et à explorer le territoire de proximité. Elle est en lien direct avec le projet d’établissement situé en Réseau d’Éducation Prioritaire selon l’axe : ouvrir sur l’environnement. Il s’agit d’apporter aux élèves des repères culturels, artistiques, géographiques et historiques en les sensibilisant à des formes variées d’expressions artistiques et contribue dès lors au Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle.

La séquence débute par une sortie pédagogique à Saint-Nazaire, ville située à proximité du collège mais que les élèves ne connaissent pas très bien. Les quatrièmes ont découvert différents espaces de la ville en allant à la rencontre d’œuvres d’art sur le territoire. Leur expérience sensible est un levier, une impulsion pour assurer le dispositif mis en œuvre par la suite en classe. Les photographies réalisées par les collégiens durant ce parcours sont exploitées dans la pratique pour recomposer un paysage.

Découpée en deux phases, cette séquence permet aux élèves d’explorer le paysage de manière individuelle et collective et de renforcer le vivre ensemble. Elle pose les questions suivantes :

En quoi les espaces découverts lors de la sortie peuvent-ils être réinvestis et prolongés par les élèves, dans la pratique, comme dans les approches théoriques, notionnelles et culturelles ?

Comment permettre aux élèves de transposer leur expérience, leur perception du territoire, des espaces et des œuvres ?
 

 

 Dans cette situation, les élèves ont déjà travaillé la question du paysage en sixième lors d’un séjour pédagogique.
Ils ont dessiné « sur le motif » d’après nature, en changeant les points de vue, les cadrages. La réalisation finale produite collectivement devait traduire la profondeur de champ, par la succession des plans notamment.
Ainsi, ils réamorcent le vocabulaire et leurs connaissances du paysage, permettant de le redéfinir collectivement.

 

Composer un paysage en tirant parti de la documentation (y compris iconique).

Amener les élèves à manipuler des images dans une production sensible : appropriation et détournement.

Sensibiliser les élèves et les rendre attentifs aux différents espaces, formes et supports de leurs productions.

 
 
 


Durant la sortie, les élèves de quatrième
EXPLORENT
REGARDENT
PERÇOIVENT
DÉCRIVENT
ÉPROUVENT
DÉAMBULENT
CHANGENT de point de vue
ÉCHANGENT
DESSINENT
PHOTOGRAPHIENT
les œuvres et les paysages qui composent le paysage nazairien.
Les élèves INTERROGENT et ANALYSENT collectivement les œuvres, leur nature, leurs matériaux, leurs formes, les espaces de présentation.
Par ce biais, ils ÉTABLISSENT un lien avec le contexte : in situ, 1% artistique, parcours artistique Estuaire, politique de la ville, aménagement du territoire.


Au GRAND CAFÉ, centre d’art contemporain, les élèves ont visité l’exposition consacrée à EDGAR SARIN.

Ils ont aussi découvert la nouvelle œuvre du 1% ARTISTIQUE de l’École des Beaux-Arts de SÉVERINE HUBARD Land – Sketch - Raft.

Investissant différents espaces, les élèves sont également allés à la rencontre de quelques OEUVRES IN SITU inscrites dans le parcours artistique Estuaire,
comme La suite de Triangles de FELICE VARINI,
Le Pied, le Pull et de Système Digestif de DANIEL DEWAR et GRÉGORY GICQUEL,
Le Jardin du Tiers-Paysage de GILLES CLÉMENT.
Enfin, les élèves ont eu l’opportunité de visiter le VIP.

 
 
 

Les élèves SE RÉUNISSENT autour des photographies du paysage et PARTICIPENT à leur analyse formelle : la nature des images, les circonstances, les sujets représentés, les cadrages réalisés, les différents points de vue. Pour cela, les élèves DÉSIGNENT et JUSTIFIENT leur réponse. Ils ÉTABLISSENT des liens avec les espaces perçus et les œuvres rencontrées.
Les élèves MANIPULENT au besoin quelques images pour créer du lien entre les formes ou désigner les images. Cette verbalisation initiale permet de créer une passerelle entre leurs connaissances et souvenirs du paysage et l’amorce du dispositif. Elle permet également de réaliser une évaluation diagnostique sur la définition du paysage.

L’enseignant complète au besoin les remarques ou propositions des élèves : « Ce sont des vues d’extérieur », « Il y des portraits de paysages, des formats paysages ».

 

Cette amorce permet aux élèves de se projeter sur la suite de la séquence.

L’enseignant annonce alors le travail :

« Le paysage… reprend forme »

Enoncé qui est rapidement accompagnée de la demande suivante : toutes les images doivent être utilisées dans votre production. Les contraintes sont matérielles : les élèves reçoivent deux feuilles blanches à dessin 65 x 25 cm, de la colle, des ciseaux, des stylos à bille noirs.

Ce dispositif pédagogique permet de déduire et de cerner le champ de pratique visé  :

découpage - collage – assemblage – dessin … Pour ce dispositif, les élèves sont placés par groupes de deux. Chaque binôme reçoit un tirage complet des photographies, imprimées sur un papier cartonné pour faciliter la manipulation.

Afin d’aider les élèves dans la mise en œuvre de leur projet, une feuille de route est distribuée. Elle leur permet de dessiner, noter des idées, des définitions, des notions, des opérations en lien avec leur production. Pour l’enseignant, cette feuille de route peut être la trace des recherches effectuées, des évolutions du projet, des acquis des notions, de la prise de recul des élèves sur leur réalisation en lien avec la compétence « S’exprimer ». 
 

Les élèves entrent dans une phase de questionnement.

Ils ÉCHANGENT et SE RÉPARTISSENT le travail, investissant en équipe ou de manière plus individuelle les deux supports. L’enseignant veille à la compréhension des enjeux et accompagne au besoin les élèves durant la pratique en engageant des verbalisations différenciées, sur la méthodologie de travail, leur projection, les formes données au paysage, l’usage des images, l’usage des supports …

Les élèves DÉCOUPENT et ORGANISENT les éléments constitutifs du paysage, naturels ou artificiel, ils CHERCHENT à créer de la profondeur, les COMBINENT, les ASSEMBLENT en deux ou trois dimensions. En fin de séance, les élèves S'EXPRIMENT sur leurs projets notamment sur les pratiques engagées.

Les questions soulevées portent essentiellement sur les dispositifs de représentation et de présentation et leur probable renforcement de perception du paysage.
 

Lors de la séance suivante, les élèves RAPPELLENT le dispositif. Les élèves DÉCOUVRENT et METTENT EN RELATION leur expérience et les savoirs avec l’œuvre de DAVID HOCKNEY Grand Canyon Looking North II, collage n°2, septembre 1982. L’analyse collective permet d’enrichir le vocabulaire plastique et accompagner les groupes les plus en difficulté. Les termes utilisés sont nombreux  :

Succession des plans, profondeur, chevauchement, vue multiple, cadrage, champ de l’image, accumulation, cohérence, espace représenté et l’occupation de l’espace sur le support, collage


Les élèves POURSUIVENT leur projet artistique en tenant compte des réflexions menées durant le reste de la séance. Dans leur pratique, ils INTÈGRENT toutes les images et ENTAMENT une démarche sur le support, son espace, sa forme et sa présentation en se coordonnant. En parallèle, ils COMPLÈTENT la feuille de route.

La troisième et dernière séance permet aux élèves de finir leur pratique et de s’autoévaluer en tenant compte des enjeux de l’évaluation. Puis, ils PHOTOGRAPHIENT leur réalisation en choisissant le point de vue. Les élèves INSTALLENT alors leurs réalisations dans l’espace de verbalisation : au mur ou sur une table, à proximité les unes des autres. Les élèves VERBALISENT autour de leurs productions.

 

Une verbalisation intermédiraire a lieu au début de deuxième séance. L’enseignant pose les questions suivantes : 

Dans quelles mesures le paysage peut-il reprendre forme ? Peut-il prendre une nouvelle forme ? Changer de forme ? Quels sont les moyens, les réalisations, les opérations qui le permettent ? Quelles sont les incidences sur le paysage ?

L’enseignant attire l’attention des élèves sur la notion de forme, présente dans la demande initiale.

De quelles formes parle-t-on ? Celles qui sont représentées ? Celle de l’objet artistique ?

À partir des réponses, une définition est proposée :

"La forme désigne l’aspect extérieur d’une surface (deux dimensions) ou d’un objet artistique (trois dimensions). Le terme renvoie aussi la mise en forme d’une matière et l’espace dans lequel elle se déploie.

Cette verbalisation intermédiaire permet de réintroduire les œuvres étudiées.

Quelles sont les formes perceptibles dans les références artistiques ? En l’occurrence, des modules, des solides et des figures géométriques.

La verbalisation finale permet d’observer et d’analyser les réponses plastiques. L’enseignant propose des questions qui vont structurer cette phase d’évaluation et ouvrir la réflexion des élèves. Il s’agit d’approfondir leur questionnement sur la représentation de l’espace et son dispositif de présentation, de poser la question du point de vue de l’auteur et du spectateur.

Des exemples de questionnements :

Quel est le paysage réalisé ? Que faut-il pour faire « paysage » ?Que veut dire l’expression « reprendre forme » ? Comment avez-vous exploité les images photographiques ? Quelles appropriations ? Quelles présentations ? Quelle forme avez-vous donné à votre pratique ? Dans quelles intentions ? Pour quels effets ?...

Lors de la verbalisation, des passerelles sont faites avec les œuvres rencontrées sur Saint-Nazaire. Les élèves prolongent leurs apprentissages via la projection de références artistiques complémentaires. L’œuvre de DAVID HOCKNEY, A Bigger Grand Canyon, permet à l’enseignant de compléter les réflexions sur les formats, l’orientation, la vue panoramique, la juxtaposition, l’accumulation, l’assemblage, la dimension de l’œuvre et son impact sur le spectateur. L’œuvre, Suite de Triangles, de FELICE VARINI réactive la question du point de vue du spectateur, des formes représentées, du type de paysage, de la profondeur de champ. L’œuvre, Bête Noire, de KENT MONKMAN permet d’aborder les pratiques tridimensionnelles, de la surface au volume, les matériaux utilisés, le déploiement dans l’espace d’exposition, l’installation, la place du spectateur.

 
 

Les élèves sont amenés à restituer leurs connaissances afin de mesurer les acquis des élèves en répondant à plusieurs questions sur les œuvres étudiées.

Les productions réalisées sont conservées pour une exposition collective (plusieurs classes de quatrième) et pluridisciplinaire au sein du collège. Il s’agit de créer des rencontres, des passerelles entre les disciplines, notamment en histoire-géographie sur la notion de territoire et en français sur le lexique de la ville, le registre des émotions. Au-delà de cette approche didactique, il s’agit de croiser les regards, prolonger les expériences, mettre en valeur et sensibiliser un public.
Une mallette documentaire PEAC est réalisée et accessible en salle d’arts plastiques. Elle contient les œuvres du corpus, des plans de la ville et des photographies des pratiques des élèves.  

 
 

La question du paysage peut être appréhendée de manière spiralaire pour permettre une continuité, une cohérence et une progressivité des apprentissages.
Les exemples qui suivent permettent d’aborder le paysage par une autre entrée : la matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre.

En 5e, "Paysage blanc"

Imaginez ce paysage en utilisant uniquement des matériaux blancs. Collage. Support A4 blanc.

Comment représenter un paysage avec de la matière ? En quoi les matériaux peuvent-ils avoir un impact sur la représentation ?

Matière, texture, détournement, teinte, organisation, relief, chevauchement, plans, représentation …

En 3e , "Capsule témoin"

Mettez en scène les souvenirs de votre voyage (pédagogique) sous forme d’une présentation personnelle, sensible et artistique. Vous présenterez votre travail dans un récipient transparent.

En quoi la contextualisation des matériaux permet-elle un passage vers l’artistique ? Comment la présentation permet-elle la réception du récit ?

Vitrine, mise en scène, échelle, fragment, matière, réel, point de vue, narration …  

 
 

 Le paysage est visité par les géographes, les historiens, les géologues, les botanistes, les écologistes, les agriculteurs, les responsables de l’aménagement du territoire, les hommes politiques, les urbanistes, les conservateurs du patrimoine, les touristes, les artistes… La diversité des approches induit une variété de définitions partielles, complémentaires. Dans la Convention européenne du paysage, « le paysage désigne une partie du territoire telle que perçue par les populations dont le caractère résulte de l’action des facteurs naturel et/ou humains et de leur interrelations ». De plus, dans la langue française, le terme paysage, fortement polysémique, qualifie à la fois l’objet – avec un regardeur pour qui cet objet est un événement fugitif, subjectif, une « impression » - et la représentation de l’objet. Sur le plan artistique, chaque civilisation a représenté le paysage avec des codes spécifiques, reflet de la vision d’une société.

Arts visuels et paysages, p 4, Yves Le Gall

 

 

 

 

 
 
 
auteur(s) :

julie plantinet

information(s) pédagogique(s)

niveau : Cycle 4, 4ème

type pédagogique : leçon

public visé : enseignant

contexte d'usage : sortie pédagogique, classe

référence aux programmes : La représentation ; images, réalité et fiction
Parcours d'Education Artistique et Culturelle 

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