arts plastiques - InSitu

Création d’un nuancier avec 12 variations, 12 échantillons de noirs

Les élèves s'installent en îlots de quatre.
Le matériel est préparé : les supports, les matériaux, les pinceaux, etc.
Il s'agit simplement de proposer la matière et d'apprécier les nuances du noir.
Les élèves ont à leur disposition : de l'acrylique, de la gouache, de la gouache + un peu de bleu, de la gouache + un peu de rouge, de la « peinture maison » (liant + charbon), de l'encre de chine, de l'encre pour la linogravure, de l'encre à l'eau, du pastel gras, du pastel sec, du fusain, du feutre.
Au fur et à mesure de l'avancement des expérimentations, les échantillons sont posés sur une table, sur un fond blanc.

Les élèves sont invités à noter au tableau les caractéristiques des différents matériaux proposés, leurs impressions et ressentis :

Peut -être est-il possible de conclure, dès cette première séance, qu'en art, le noir est une couleur, que ses effets, ses variations et sa richesse chromatique sont indéniables.

Cette leçon a été imaginée en lien avec la visite d'une exposition intitulée «  Noirs  » à la Maison des Arts de Saint-Herblain, toute proche du collège. Les élèves seront allés voir l'exposition puis reviendront en classe pour la séance suivante.

Les échantillons de la séance d'expérimentation sont collés dans le cahier d'arts plastiques avec le vocabulaire trouvé pour qualifier les différentes variations du noir.

Puis, au tableau, un paysage de Guillaume Noury est vidéo-projeté (il s'agit d'une photographie en noir et blanc que les élèves ont vu à la Maison des Arts).

Texte associé rédigé par l'artiste

            "Hier, mes mains ont plongé dans un chaos doux et joyeux, ça mordillait, ça poussait, ça jappait… Après plusieurs minutes qui m’ont paru un instant, je me suis relevé, étourdi, je regardais la montagne les yeux embués.
Aujourd’hui, sur les rives du fleuve Loire je cherche des fragments, des impressions qui me rattachent aux vallées des gaves, une lumière de sous-bois, une fraîcheur matinale, le cri de la buse variable, de ces territoires et de ce qui les constituent, je suis sensible, y cherche des résonances pour en faire partie.
Arpenter, sentir, photographier.
Il me faut quitter la plaine, marcher, m’élever, s'éprouver dans l’inclinaison, avancer entre les lignes, celles qu’ont écrit et celles qui nous attirent, guetter l’échappée.
Me détacher, rêver, apaisé.
Et puis, je dois revenir, bientôt j’y retournerai."

Travail monochrome : que des nuances de noirs et un interdit : le blanc du papier !

A ma disposition, au choix : les 12 techniques et matériaux de la séance précédente (+ éventuellement, différents papiers noirs).
Outils au choix.
Le travail est individuel.
Le support est fourni et a été préparé : papier dessin format A4 avec scotch de masquage (format carré pour le travail des élèves – 20x20 cm) et document de départ (photocopie N&B) format A4 (photo de Guillaume Noury de format carré).
Les élèves ont la fin de la séance pour se mettre au travail. Ils pourront continuer à la séance suivante.

Je préviens les élèves que ce travail n'est certainement pas facile.
Pour autant, ils se lancent volontiers, la monochromie est comme un défi à relever.
Et finalement, je trouve que c'est une grande réussite : beaucoup de travaux sont très intéressants, poétiques, et tout simplement très beaux (de mon point de vue).
Les élèves sont allés vers des images qu'ils n'ont pas l'habitude de réaliser en étant le plus souvent satisfaits du résultat (j'espère !), et en étant capables d'apprécier avec subtilité les qualités chromatiques du noir.

Pour finir, les élèves doivent écrire quelques lignes :

« Explique comment tu as réussi à reproduire le paysage de Guillaume Noury en utilisant seulement la couleur noire (tu peux t'aider du document avec le vocabulaire noté sous les échantillons) »

COMPÉTENCE ÉVALUÉE : S'EXPRIMER,
ANALYSER SA PRATIQUE :
Dire avec un vocabulaire approprié ce que l'on fait, ressent, imagine, observe, analyse

Anish Kapoor avec l' « Ultra-noir » , Descent into limbo, 1992, oeuvre exposée en 2018, béton, stuc et vantablack, 6x6x6 m, Fondation Serralves, Porto

Lee Bae, Landscape sp-4, 2003, fusain sur toile, 160x130x5 cm

Pierre Soulages et l’« Outrenoir »