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mis à jour le 09/10/2024
mots clés : espace, couleur, main, corps, peinture, cacher, révéler
Cette séquence réalisée pour des élèves de 3e permet de questionner le corps. Le corps comme matériau, un support faisant partie intrinsèquement de l'oeuvre. Dans ce projet d'enseignement, le corps agit et réagit à son environnement.
Les élèves sont invités à s'impliquer physiquement tout en se camouflant, ce qui sous-entend une forme de dépersonnalisation, de distance, au service de la production, afin de faire oeuvre. Cette séquence permet progressivement de questionner la relation du corps à l'espace.
En interaction avec les diverses surfaces de la salle de classe, les élèves y impliqueront leur main. Il est prévu, suite à cette séance, que les élèves interagissent avec l'architecture du collège.
Dès que la classe entre dans la salle, elle découvre ces mots au tableau :
Le choix de la main n'est pas anodin, il questionne une forme d'opposition entre la main agile, permettant l'écriture, la manipulation ; et la main "secondaire", qui assiste plus ou moins l'autre. Cette fois, celle-ci devient modèle et fait partie de l'oeuvre.
Les élèves devront se contraindre pour peindre sur eux-mêmes et accepter de se "salir" les mains.
Cette séquence permet de réinvestir des apprentissages dont le jeu de mélange des couleurs, le choix d'outil adapté pour réaliser des motifs et/ou détails.
Dans cette démarche, les élèves s'appliquent à observer et à reproduire au mieux les formes, les lignes et la couleur du fond.
Afin que les conditions soient optimales, j'opte pour de la gouache plutôt que de l'acrylique, je prévois également des éponges pour nettoyer les éventuelles taches. Je mets aussi à disposition des seaux remplis d'eau pour faciliter le nettoyage des pinceaux, cela éviter les attroupements aux lavabos. Des serviettes sont mises à disposition.
Sur l'îlot central sont placés les couleurs, les pinceaux de toutes tailles, et les brouillons afin d'effectuer les premiers mélanges.
L'objectif est d'amener les élèves à comprendre que le corps peut être considéré comme une matière dans le domaine des arts plastiques, où l'on peut par exemple considérer la peau comme un support pour la peinture. Il s'agit également de s'interroger collectivement sur l'idée de camouflage, sur cette illusion reposant sur l'imitation des composants plastiques - couleurs, motifs, lignes - et de travailler sur sa captation : prise de vue photographique avec un cadrage spécifique, un angle de vue choisi, le jeu de lumière adéquat.
La pratique commence après avoir interrogé les termes de l'incitation et après avoir posé les conditions de travail pour cette séquence. Il est demandé aux élèves de se mettre en binôme afin de partager les tâches. Chacun doit proposer un camouflage et photographier - ou faire photographier - son travail. Je prévois une étiquette avec le nom et le prénom de chacun, afin d'identifier rapidement les productions.
Très vite, les élèves choisissent un espace de la salle, un coin où s'installer pour se cacher : la contrainte du nombre de couleurs éloigne certains d'entre eux de la surface blanche d'un mur. Progressivement, ils se déplacent vers les coins, la porte, les tables, le sol, les affiches...
Certains prennent le temps de trouver des teintes similaires aux surfaces choisies et se conseillent entre eux. L'approche de la couleur par les nuances est un élément stimulant.
Le nombre d'appareils photo numériques aide au conditionnement de la séance : cela évite que des binômes restent en attente ou se retrouvent en même temps à tous vouloir se laver les mains.
Certains finissent plus vite que d'autres et commencent à nettoyer, à ranger le matériel. Afin de préparer la verbalisation, une série de quatre questions est indiquée au tableau : les élèves répondent à l'écrit, dans leurs cahiers.
Ce temps me permet de charger les photographies des images sur mon ordinateur et d'en prévoir quelques unes à projeter sur l'écran.
Les élèves verbalisent, prennent conscience des éléments qui peuvent renforcer l'illusion d'un camouflage. La problématique : "cacher, n'est-ce pas révéler ?" est un levier pour nourrir les échanges.
Alors que, pendant la pratique, le travail de couleur paraissait fondamental, les élèves commprennent l'importance de la prise en compte de l'environnement à représenter sur la main, dont les lignes, les formes, les motifs. Ils mesurent aussi l'importance du cadrage, du point de vue, de la lumière. Ils saisissent ce qui constitue une image forte.
Je mets en relation avec la pratique des élèves une seule référence : Liu Bolin, série des Migrants, datant de 2015.
"J'ai choisi d'inclure une péniche sur laquelle quatre cent personnes ont été transportées. Il est difficile d'imaginer la pression physique et psychologique que subissent les hommes et les femmes au cours de ces voyages. J'aimerais attirer l'attention sur ces événements, en montrant l'imperfection de l'humanité." Liu Bolin
melyssa renault
niveau : tous niveaux, --- COLLÈGE ---, Cycle 4, 3ème
type pédagogique : leçon
public visé : non précisé, enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : La matérialité de l'oeuvre
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes