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mis à jour le 02/02/2014
mots clés : assemblage, sculpture, hétéroclite, volume
« Les objets eux-mêmes, leurs formes et leur texture me donnent souvent la clef de ma vision. [...] Je trouve une selle et un guidon dans la rue et je pense « Tiens, un taureau ». Tout le monde regarde l'assemblage que j'ai exécuté et remarque « Tiens, un taureau ». Jusqu'au moment où un cycliste passe et se dit « Tiens, une selle ». [...] je passe de la métaphore à la réalité. Je rends cette réalité tangible, en usant ainsi de la métaphore. [...] j'éveille une nouvelle émotion dans l'esprit du spectateur. C'est que, momentanément, je bouleverse sa façon conventionnelle d'identifier, et de définir ce qu'il voit. J'engage l'esprit du spectateur dans une direction qu'il n'avait pas prévue [...] . »
Pablo Picasso cité dans Françoise Gilot et Carlton Lake, Vivre avec Picasso, Paris, éd. 10/18, 2005, p. 293.
Ces quatre oeuvres à l'origine de cette séance, ouvrent plusieurs pistes à explorer avec les élèves, en lien avec le programme de sixième et qui deviendront les objectifs de ce cours : découvrir (en partie) la place de l'objet non artistique dans l'art, explorer sa dimension narrative, poétique, sensible et imaginaire, tirer parti des matériaux pour engager une démarche créative et, enfin, expérimenter (tâtonner, utiliser le hasard) et choisir.
Ce que je souhaite que les élèves découvrent, apprennent, expérimentent :
Les élèves ont expérimenté le travail de volume à partir d'éléments hétéroclites. Ils ont dû tirer parti des propriétés et des qualités plastiques de chaque objet et matériau (formes, couleurs, texture, souplesse, rigidité...). De plus, ils devaient se poser la question de la solidité et de la stabilité de leur réalisation et des actions qu'ils ont été amenés à effectuer pour y parvenir : attacher, coller, découper, tordre, tresser, emboîter...
En dernier lieu, ils ont découvert la place et le rôle qu'occupe (pour une part) l'objet non artistique dans l'art.
Vocabulaire envisagé :
Volume, sculpture, assemblage, ronde-bosse, hétéroclite, équilibre, stabilité, fragilité, couleurs, texture, formes, relief, socle.
Proposition : Avec le contenu de votre pochette, fabriquez une "bestiole".
Consignes : Votre réalisation devra être déplaçable.
La colle doit être invisible.
Pas de peinture, pas de scotch - 1 séance
Il est indiqué aux élèves, en complément, qu'ils peuvent laisser de côté un objet ou un matériau qu'ils n'arrivent pas à inclure dans leur projet. Ils peuvent également échanger un élément avec un camarade si cela correspond à une idée précise. Ils peuvent aussi se resservir à volonté d'un matériau ou objet qu'ils ont eu dans leur pochette.
Quelques exemples de pochettes données aux élèves :
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Matériel et outils mis à disposition :
Chaque élève se voit remettre une pochette contenant cinq ou six éléments différents. Les pochettes ne sont pas identiques d'un élève à l'autre pour deux raisons : cela permet, d'une part de varier les résultats, d'autre part de différencier les profils d'élèves, un objet plus insolite ou un matériau plus difficile à travailler sera par exemple remis à un élève plus bricoleur.
Les objets et les matériaux sélectionnés pour ce cours sont tous propres, de petites dimensions, majoritairement bruts ou dans des couleurs « naturelles » (pas de couleurs trop artificielles, comme le fluo par exemple). Ils ne comportent pas d'inscription, de motif dessiné, ou tout autre indice trop visible d'une fonction particulière. Il n'y a pas d'emballage ou contenant alimentaire, peu esthétiques généralement.
Matériels que l'on peut trouver pour l'ensemble de la classe.
Il est demandé aux élèves d'un groupe de six tables de faire le vide afin qu'un grand drap noir y soit installé. Tous les élèves sont invités à y disposer leurs réalisations. Ces dernières sont mises en valeur par le drap noir. Le professeur peut les organiser en cercle pour que, lorsqu'on parle d'un travail en particulier, celui-ci soit placé au centre et que tous les élèves voient bien de quoi il s'agit.
Des feuilles A3 et un marqueur sont disposés sur un coin de la table pour permettre de noter au fur et à mesure le vocabulaire donné par les élèves. Ce vocabulaire peut être affiché ensuite pour que les élèves l'utilisent pour expliquer leur travail à l'écrit.
La discussion s'engage pour définir précisément ce qu'ils ont réalisé : « des animaux, des réalisations en volume, des sculptures, des sculptures en assemblant, des assemblages ». (Un élève a fait remarquer qu'il y avait des travaux qui n'étaient pas vraiment en volume mais qui comportaient du relief).
Elle se poursuit sur l'utilisation des matériaux et des objets par rapport à leur animal : « on a choisi les matériaux pour leurs couleurs, leurs formes, leurs dimensions... ».
Ensuite les élèves ont énuméré collectivement les actions qu'ils ont effectuées : « on a coupé, plié, emboîté... ».
Enfin, ils ont parlé de la difficulté à réaliser quelque chose de stable et de solide, qui puisse se transporter facilement : « c'était pas facile de faire tenir les matériaux ensemble », « mon cafard ne tient que sur trois pattes ».
A la fin de cette mise en commun, une discussion s'est ouverte sur le réalisme des réalisations. Une élève, Léa, faisant remarquer qu'elle n'avait pas réussi, selon elle, son cheval car il n'était pas réaliste, un autre élève lui répond que ça pouvait être imaginaire mais Léa ne semble pas satisfaite. Sa remarque fait écho à ce que pensent de nombreux élèves. Il y a un écart évident entre l'animal réel et celui qu'ils ont réalisé. Pourtant tous sont d'accord pour dire que la majorité sont reconnaissables. Il est intéressant ici de leur faire découvrir l'aspect poétique de leurs réalisations.
En deux dimensions, pour les réalisations qui ne sont pas vraiment en volume :
Une autre proposition a été expérimentée avec une autre classe. Pour réduire les possibilités, il a été demandé aux élèves de fabriquer non pas un petit animal mais un insecte. Si cette proposition présente l'avantage pour certains élèves de ne pas hésiter trop longtemps pour savoir quel animal ils allaient faire, d'autres se sont sentis limités et ont hésité plus longtemps car leur première idée n'était pas de faire un insecte mais un autre genre d'animal.
nina macias
niveau : 6ème, Cycle 3
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
La représentation plastique et les dispositifs de présentation
Les Fabrications et le relation entre l'objet et l'espace
La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l'oeuvre
quelle drôle de bestiole ! | 11/06/2016 | |
Quelles sont les intentions artistiques associées à l’assemblage de matériaux quotidiens ? |
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assemblage, détournement, matériaux, cohérence plastique | corinne godivier |
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S'adapter à un nouvel espace classe tout en travaillant la question de la ressemblance. |
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salle de classe, dessin, image, ressemblance, végétaux, forme | Nadège Godard et Fanny Leroy |
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes