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projet de Coline (réplique à Duchamp 2)

mis à jour le 01/02/2015


coline 2

Comment s'emparer du ready-made ?

mots clés : ready-made, objet, warhol, duchamp, trompe l'œil, oeuvre


projet coline - illustration



Texte de Coline :


Réplique à Duchamp :
 
Pour répondre à cette demande, qui pose la question du ready-made et de la réplique j'ai voulu que l'urinoir de Marcel Duchamp apparaisse explicitement dans mon travail.
Ensuite, j'avais l'intention de créer une bande dessinée, qui est considéré comme un huitième art et d'après l'encyclopédie Larousse comme un mode de narration utilisant une succession d'images dessinées, incluant, à l'intérieur de bulles, les paroles, sentiments ou pensées des protagonistes.
Répondre à l'œuvre en BD impliquait donc un scénario, un propos écrit dans des bulles, et un message à (faire) interpréter.
Le support d'origine est un format A3 en hauteur, le dessin est en noir et blanc, les traits sont fins et les cases de tailles différentes. Les dessins ne respectent pas de règles de proportions et je n'ai pas eu recours au papier calque pour tenter de répliquer le même personnage. On ne peut lire ma bande dessinée qu'à moins de 3 mètres, cela n'implique pas une approche particulière, autrement dit il faut être ni trop près, ni trop loin pour lire et regarder, ce travail demande une vision simple.
Le noir et blanc rappelle vaguement le contraste des photographies de Fountain et surtout n'impose pas de couleurs, cela aurait amené sans doute une trop grande imposition au spectateur.
La bande dessinée est un support plutôt moderne, joignant le dessin et la littérature, elle est éditée, c'est là sa première notion de réplique. Toutefois, la société de consommation en a reproduit sur les vêtements, et sur les objets comme les tasses ou encore des coques de téléphone.
Pour ma part, j'ai gardé l'idée du papier et multiplié les formats pour une diversité visuelle.
L'affiche et le prospectus sont d'excellents moyens de diffusion autant en nombre qu'en significations car ils peuvent être distribués gratuitement tout en étant intéressants. Le très petit format est également pertinent : il servira de timbre pour envoyer métaphoriquement un message à l'œuvre de Duchamp. Et enfin l'autocollant avec son côté pratique et rapide qui permet de coller ce « message » dans n'importe quel endroit (agenda, réfrigérateur, mur, escalier etc.). L'affiche collée est très efficace.
 

projet de coline - illustration


En termes de réponse à l'Artiste et à son œuvre, j'ai élaboré un court scénario avec deux personnages mis en scène dans un musée. Ils ne connaissent visiblement pas grand-chose à l'art, l'un tente d'argumenter le génie de l'artiste et l'autre reste sceptique, puis il tente de réfléchir et finit par se soulager dans l'urinoir en éclatant de rire (l'urinoir qui est posé à l'envers implique que si on essayait de l'utiliser, tout nous retomberait immédiatement dessus.) Le dernier dessin représente le moment précis où le personnage riant, très fier de lui, s'apprête à se faire arroser de sa propre urine. C'est en quelque sorte un ridicule du ridicule qui peut paraître grossier comme réponse à un des plus grands artistes du XXe siècle. Au contraire, il s'agit d'un hommage.
 
Références :

Pierre Pinocelli

Pierre Pinocelli

 
Après avoir uriné dans l'objet en 1993, à Nîmes, l'artiste a dégradé à coup de marteau l'urinoir de Duchamp, il a été en procès et condamné à payer une amende faramineuse. Et pourtant son intention n'était pas de casser l'œuvre, mais ce qu'en faisait l'institution. Duchamp a exposé l'urinoir en 1917 dans le but de secouer l'art, et Pinocelli lui a rendu hommage en redonnant à l'urinoir ses vertus provocatrices. L'avocat de l'artiste a obtenu la clémence pour son client, car le Centre G. Pompidou réclamait une somme très importante pour la restauration d'une œuvre dont il n'est même pas propriétaire. (Article de L'Express, 2007)

Roland Topor
Mémoires d'un vieux con publié en 1975 est une critique très décalée de l'art et des artistes. L'auteur raconte la vraie fausse biographie d'un personnage-narrateur dans laquelle il critique les artistes se revendiquant comme avant-gardistes pendant la première moitié du XXe siècle. Pour lui, leur mérite n'est autre que « d'avoir gravé des Klee dans la purée à la fourchette ». Son humour est noir, supérieur à l'ironie, il réussit à tourner en ridicule des artistes très reconnus tout en faisait rire aux éclats le lecteur.


Remarques complémentaires de l'enseignant faites à l'élève :

  • Explique mieux le choix de la bande dessinée... A priori elle n'est pas considérée comme un art noble.... Donc comme Duchamp cherches-tu à imposer un autre regard sur l'art... Art conceptuel ?
  • Pour les références, il manque le rapport de l'art avec la société de consommation (cf. Roy Lichtenstein)
  • Mais aussi la question d'un certain retour à la narration (cf. Glen Baxter)
  • Ensuite voir du côté de l'esthétique relationnelle de Nicolas Bourriaud
  • Enfin Art et provocation, notion à développer
 

information(s) pédagogique(s)

niveau : Terminale L

type pédagogique : production d'élève

public visé : enseignant, élève

contexte d'usage : classe, atelier, travail autonome

référence aux programmes :

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