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mis à jour le 12/01/2024
mots clés : dessin, outil, geste, gribouillage, collaboration, performance, abstraction
Le gribouillage présente pour moi, deux intérêts majeurs. Il permet d’interroger, quasi intrinsèquement, ce qu’est le dessin et il favorise, en se détachant de la figuration, des gestes et des lignes « décomplexés ».
Cette séquence a donc pour objectif d’amener les élèves à être en mesure de définir ce qu’est le dessin et d’appréhender l’implication du corps de l’auteur, les effets du geste et de l’instrument et leur rapport au format.
Le mot "Gribouillage" est noté au tableau et il est demandé aux élèves d’en noter une définition, la leur, ce qu’ils en disent aujourd’hui, dans leur cahier.
Suite à cette approche diagnostique ( ce que les élèves savent de ce terme de gribouillage), un "s" est ajouté au mot principal et les consignes (à savoir ici ce qui va soulever les questions liées au geste, à la coopération, à la maitrise, à l'accident et au hasard) sont listées, énumérées et lisiblement présentées au tableau :
- le "gribouillage" est l'activité d'un binôme
- MAIS se fait sans tenir le feutre ...
dans la main.
- 3 propositions sur 3 formats différents.
- Tout ce qui est dans la classe peut servir.
- 30 minutes.
Un feutre noir foncé est remis à chaque binôme. Des feuilles de divers formats sont également proposées sur une table. Les élèves peuvent utiliser tout ce qui se trouve dans la classe en plus du matériel mis à disposition.
La durée d'effectuation est courte et doit impulser une certaine dynamique, des gestes rapides comme lorsque l'on sait que l'on gribouille, que l'on va gribouiller.
- 4 formats de papier blanc (A5, A4, A3 et Raisin).
- Des feutres noirs plus ou moins larges (le feutre a été choisi car il assure de laisser une « trace » sur le papier même avec des dispositifs qui exercent une très faible pression de l’outil sur le support).
- Des élastiques, du scotch, de la ficelle.
Les élèves s’emparent facilement de la proposition qui revêt un caractère ludique. Ils s’interrogent rapidement sur le choix du format en relation avec leur dispositif puis sur le moment idéal pour arrêter leur gribouillage.
Après les 25 minutes d’effectuation, il est demandé aux binômes de prendre quelques minutes de réflexion afin de choisir la proposition qu’ils souhaitent présenter à la classe.
Les travaux sont présentés en lien avec des prises de vues de certaines "performances".
Pendant la verbalisation, les échanges ont permis de mettre en évidence que le gribouillage, bien que n’étant pas figuratif, était bien du dessin dans la mesure où il était une expression graphique.
À la question de savoir à quel moment le gribouillage était "fini", les élèves ont justifié leurs choix, "Il y avait assez de lignes", "on voulait qu’il y ait du gribouillage sur toute la feuille", "on voulait beaucoup de lignes mais juste au centre", permettant de comprendre qu’ils avaient donc eu des parti-pris de composition.
Les élèves ont également abordé leurs choix de formats en relation avec la technique qu’ils ont mis en place ("il fallait une grande feuille parce qu’on ne pouvait pas faire de petites lignes").
Il a été aussi observé qu’une grande partie des dispositifs développés pour les grands formats, les ont amenés à travailler au sol.
Des élèves ont noté que les tracés de certaines techniques étaient facilement "contrôlables" alors que d’autres non, permettant d’évoquer le caractère "aléatoire" de certaines productions artistiques.
Enfin à la question: "pourquoi avez-vous choisi ce gribouillage ?", l’essentiel des binômes a répondu qu’ils avaient choisi celui dont le mode de réalisation était le plus créatif, à savoir le plus étrange, innovant, singulier, drole aussi, en somme celui permettant de comprendre simplement et directement l’importance du processus dans l’élaboration d’une œuvre.
andy guérif
niveau : Cycle 4
type pédagogique : leçon
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes : La matérialité de l’œuvre ; l’objet et l’œuvre.
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes