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mis à jour le 19/11/2008
mots clés : œuvre, nature morte, vanité
Philippe de Champaigne |
description et analyse La mise en scène est sobre, aucun détail ornemental ne vient perturber la méditation. Un fond noir oblige à détailler les trois objets posés sur un même plan : une plaque de pierre calcaire. Dans une rigoureuse symétrie trois états sont représentés : le végétal (la tulipe), l'animal (le crâne) et le minéral (le sable et le verre). La tulipe, qui déjà se fane, annonce la mort qui nous regarde à travers les orbites noires du crâne humain. Un pétale s'incline amorçant le passage vers le déclin et nous rappelle la dégradation de tout être vivant. La fleur rouge, telle une flamme, évoque la fragilité de la vie. Le sable ocre jaune du sablier matérialise l'écoulement du temps. Le crâne est encadré de deux contenants : à gauche un vase de cristal, répondant à droite au cristal du sablier. Tous deux sont traversés par la lumière provenant d'une fenêtre située sur le côté gauche. Le cristal nous en montre le reflet amenant nos pensées vers un autre monde, de l'autre côté du miroir, vers la mort. Au centre, le crâne, debout sans support apparent qui l'empêcherait de basculer en arrière, d'un aspect luisant et cireux, fait face au spectateur. Figure emblématique de la mort dont les trous noirs des orbites happent le regard. Chaque orifice du crâne est de la même teinte sombre que le fond du tableau, le crâne se fait masque. Analyse en collaboration avec le musée de Tessé du Mans |
contexte Philippe de Champaigne est né à Bruxelles en 1602 et meurt à Paris en 1674. C'est la seule nature morte connue de l'artiste. Elle a été attribuée à Champaigne en 1932 par Le Feuvre, auparavant elle était considérée comme une œuvre anonyme. Les Vanités Au tout début du XVIIe siècle, apparaissent des peintures d'un genre nouveau, les Vanités. Ce terme est le substantif correspondant à l'adjectif vain, qualifiant ce qui est vide, illusoire. Ce sont des tableaux classés dans le genre de la nature morte, où figurent un ensemble d'emblèmes et d'objets dont la possession paraît vaine, futile, dérisoire. Un premier groupe représente l'inutilité des biens terrestres, attributs du savoir et du plaisir - livres, instruments scientifiques, objets d'art, vin, mets - et la représentation du pouvoir et de l'argent - pièces d'or, armes, bijoux, couronnes et sceptres. Le deuxième groupe d'objets symbolise l'écoulement du temps - le sablier, l'horloge, la bougie, la clepsydre - et aussi - bulles de savons, fleurs, insectes, coquillages - rappelant le caractère fragile et transitoire de l'existence et la jouissance éphémère des nourritures terrestres. Toutes ces richesses, créations naturelles, humaines, accumulations de biens, représentées avec précision et raffinement, auxquelles nous devrons renoncer, entourent un crâne, symbole de notre finitude. On retrouve fréquemment dans les Vanités les mots célèbres issus de l'Ecclésiaste (1.2) : " Vanitas Vanitatum et omnia Vanitas ", "Vanité des vanités, tout est vanité". Ces mots apparaissent souvent dans les tableaux sous forme d'inscriptions sur un phylactère ou un billet. On remplace parfois le terme de Vanité par la locution latine Memento mori (souviens-toi que tu vas mourir). Allégorie : définition en art : expression d'une idée abstraite par la représentation d'un être animé, le plus souvent un personnage. Celui-ci peut être complété par des attributs symboliques. On peut citer par exemple :
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d'autres Vanités que l'on pourra regarder ou étudier
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pour en savoir plus
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groupe intercyles
niveau : tous niveaux
type pédagogique :
public visé : non précisé
contexte d'usage :
référence aux programmes :
arts plastiques - InSitu - Rectorat de l'Académie de Nantes