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"c'est hybride"

mis à jour le 29/11/2011


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Les éléments iconographiques et les fragments d'écriture s'agglutinent et se télescopent, s'amalgament et se biffent.

mots clés : image, écriture, geste












Les cinq extraits de textes ci-contre évoquent la pratique de Jean-Michel Basquiat dont le nom a été remplacé par la lettre B. pour ne pas trop en dire aux élèves. Ceux-ci, quelques semaines avant de visiter l'exposition Basquiat au musée d'art moderne de la ville de Paris, devaient, à partir d'objets, de motifs et de mots issus de leur environnement immédiat, faire une production bidimensionnelle hybride où les éléments iconographiques et les fragments d'écriture "s'agglutinent, se télescopent, s'amalgament et se biffent", pour reprendre les termes de Bernard Blistène.

Daniel Sage
lycée Camille Claudel, Blain




"Dans ses tableaux, B. superposait fréquemment plusieurs couches de couleur, il inventait des éléments iconographiques et des fragments d'écriture qu'il effaçait ensuite partiellement." (Dieter Buchhart)

"Je rature et je retire, mais jamais au point qu'on ne puisse plus reconnaître ce qui se trouvait là." (B.)

"B. suivait toujours le principe d'un sampling délibéré d'objets, de motifs et de mots issus de son environnement immédiat, chargeant ainsi ses tableaux, au-delà de la peinture pure, de contenus et de références précises." (Dieter Buchhart)

"L'association entre pentimenti (les repentirs, c'est-à-dire les corrections faites en cours d'exécution, visibles à travers la transparence des couleurs), acrylique, pastel gras et collage donne ainsi naissance à une sorte de hip-hop pictural." (Dieter Buchhart)

"La peinture de B. compose avec un lexique infini. Les signes s'agglutinent et se télescopent, s'amalgament et se biffent. C'est hybride." (Bernard Blistène)



 
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peinture acrylique et pastel sur plexiglas encadré, 73 x 54 cm




Ce travail mêlant images et écritures est l'étrange écho de mon quotidien d'élève de première. Je m'explique ! Durant plusieurs semaines, mes préoccupations furent en effet liées au programme du cours de Français et plus particulièrement à la Vanité dans des extraits des Essais de Montaigne. Ce qui explique la présence d'un crâne (inspiré d'ailleurs d'une œuvre de Yan Pei Ming) ainsi que d'un sablier, d'une fleur et d'un autre crâne (provenant d'une toile de Philippe de Champaigne intitulée Vanité ou Allégorie de la vie humaine et datant de la première moitié du XVIIe siècle). Ma production a été ainsi alimentée naturellement, et jour après jour, au gré des contenus du cours de Français... J'avançais en ne sachant pas toujours ce que je faisais mais en restant dans les limites fixées par le sujet d'arts plastiques.
Le procédé utilisé dans ce travail est de la "gravure sur acrylique sur plexiglas". Une couche de peinture est passée au dos d'un plexiglas puis elle est grattée, à l'aide d'un outil pointu, pour griffonner une image. Ou plutôt des images, qui mêlées à l'écriture, se superposent et se percutent. Une sorte de grand télescopage dans lequel mes propres empreintes de chaussures rencontrent une œuvre du XVIIe siècle !

Léopold, élève de première






 

Pour représenter "son" quotidien, quoi de mieux que l'image de soi. Cette tête presque invisible, encadrée par sa chevelure et une écharpe, est un autoportrait mais aussi la représentation de mon environnement immédiat. Celui de ma chambre aux murs blancs, peuplée de bandes-dessinées, de bouquins et de nombreux dessins sur des feuilles posées de manière désordonnée. Autant de motifs qui s'agglutinent et se télescopent.

Léa, élève de seconde










feutre sur papier de soie, sous-verre, 40 x 30 cm



 
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J'ai réalisé plusieurs fragments que j'ai cousus ensuite sur un grand tissu brun. Il y a ainsi trois dessins et collages sur du papier aquarelle représentant des dromadaires, des dunes et une espèce de "renard" des sables à la manière de B. (Jean-Michel Basquiat !), deux langues de carton ondulé, deux bas-reliefs représentant des touaregs, une enveloppe et une lettre froissée faisant référence à l'univers littéraire de Saint-Exupéry. Autant d'éléments qui, juxtaposés, évoquent le désert saharien.

Comment parler de mon "environnement immédiat" en faisant référence au désert ? Peut-être mon désir d'y être ? Une référence à un univers  thématique qui me fascine depuis longtemps et qui, pour l'anecdote, est aussi celui de ma propre chambre.

Etienne, élève de seconde









peinture, encre et collage sur papier, carton, tissu et argile,
95 x 85 cm
 
 
contributeur(s) :

Daniel Sage

information(s) pédagogique(s)

niveau : 2nde

type pédagogique : production d'élève

public visé : non précisé, enseignant, élève

contexte d'usage : classe, travail autonome

référence aux programmes : La forme et l'idée, le dessin et la matérialité

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