.Mon travail s'est déroulé de manière très expérimentale. Je me suis en premier lieu intéressée à l'accumulation de formes, d'objets, de matériaux, comme l'aurait fait un collectionneur. Au moment où j'avançais dans mes recherches, la notion de fragilité m'est apparue avec évidence : les productions réalisées semblaient en effet, à première vue, peu stables, non pérennes. Elles offraient, les unes autant que les autres, le sentiment qu'un rien pouvait les détruire.
J'ai ainsi continué à créer en essayant de conserver cette sensation de fragilité et de "mise en danger" du travail avec des matériaux très divers et qui, parfois, ne s'y prêtaient guère d'ailleurs, tel que le béton !
Comment choisir des matériaux, les assembler et les doser avec subtilité pour fabriquer une forme non-figurative et à l'aspect étrange qui puisse faire en sorte que celui qui la regarde s'interroge et en saisisse son sens ?
C'est avant tout au travers d'expérimentations libres avec la matière et les matériaux (béton, papier journal, tissu, cheveux, laine, algues...) que mes projets ont ainsi pu voir le jour. Dans la plupart d'entre eux, le corps et le temps sont à l'œuvre, comme chez Giuseppe Penone ou Francis Alÿs.
Toutefois, mes productions plastiques n'auraient pas trouvé leur aboutissement si elles n'avaient pas été contextualisées. En effet, c'est le travail de mise en situation de ces matériaux divers dans des lieux choisis qui m'a permis de jouer avec la question de la présentation qui est au cœur de mes réalisations plastiques comme du programme de Terminale...
Camille, élève d'enseignement facultatif en classe de Terminale
(lycée Camille Claudel, Blain)
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