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mis à jour le 03/06/2012
mots clés : chaarp, portrait, oeuvre, histoire des arts, frac, HdA
Orlan
Du corps figuré au corps réel. Née en 1947 à Saint-Étienne, Orlan vit à Los Angeles (États-Unis). Orlan est connue pour les performances qu'elle réalise dans le contexte français des années 1970 durant lesquelles elle partage avec de nombreux artistes un intérêt renouvelé pour le corps. Ce corps deviendra avec le Body art le support ou la matière même de l'œuvre. C'est avec le scandale déclenché en 1976 par Le Baiser de l'artiste qu'Orlan devient célèbre. Artiste corporelle, elle se présente dans une machine-à-baisers qu'elle a conçue à partir d'un moulage de son torse. Glisser cinq francs dans une fente donne de droit de l'embrasser. Dans les années 1980, Orlan entreprend une série de performances sous la forme d'opérations de chirurgie esthétique. Photos, vidéos, images de synthèses enregistrent l'évènement. La chirurgie esthétique est un outil artistique, elle l'utilise comme moyen de transformation du corps (voix, visage, muscles) et non pour se plier aux normes sociales de la beauté.
Du corps réel au corps virtuel. Aujourd'hui, Orlan continue son investigation sur le statut du corps, en recourant au morphing, sorte de greffe informatique qu'elle opère sur l'image photographique de son propre visage. Les logiciels utilisés permettent de suggérer que tout est virtuellement possible. Dans cette série, dont est issue la Self-Hybridation pré- colombienne de la collection, l'artiste interroge des visages et des représentations, venus d'autres civilisations (précolombiennes, africaines...), d'autres canons, d'autres normes. Grâce à l'outil numérique, la métamorphose et la transgression de l'identité sont infinies, l'artiste dissout les frontières entre le vivant et l'artificiel et confond ainsi son visage et son corps avec ceux de l'art.
Yan Peï-Ming
Faire corps avec la peinture. "Installé en France depuis une douzaine d'années, Yan Peï-Ming a suivi à Dijon des études à l'école des Beaux-arts et se consacre depuis à la peinture. Il s'est fixé pour tâche exclusive de peindre des visages monumentaux : portraits de Mao qui fut en Chine son premier "modèle" puisqu'il exécutait, pour vivre, les effigies officielles du Grand Timonier ; peintures de visages anonymes que l'artiste conçoit comme des anti portraits, justification du seul vrai portrait possible, celui de Mao, qui atteint une dimension mythique, qui reste pour Ming la figure tutélaire, emblème de la culture qui le fascine sans cesse. Ming a mis au service de cette règle stricte un principe tout aussi rigoureux dans le choix des couleurs : à quelques exceptions près, il n'utilise que le noir et blanc. S'il est proche en cela de la peinture traditionnelle chinoise, Ming justifie cette décision par une exigence de simplicité, de rigueur et de pureté. En cédant à la tentation d'autres coloris, plus séduisants, l'artiste risquerait de tomber dans le piège de l'expressionnisme. Ming définit sa technique particulière de peindre comme un combat contre la toile. Après un long travail de réflexion vient le moment précis et très court de l'attaque. Il ne s'agit pas d'une peinture gestuelle mais d'un assaut, d'une détermination qui a un sens à la fois spirituel, moral, mais aussi critique. C'est par cette pratique dont la violence trouve malgré tout son inscription dans une certaine tradition, que Ming affirme avec force la pertinence de la peinture aujourd'hui." Jean-François Taddeï.
Défaire le visage
Ces œuvres sont deux portraits réalisés par des artistes contemporains : une photographie, une peinture. On peut s'interroger sur leur matérialité par les médiums et les techniques utilisés et s'intéresser à la question de l'écart entre l'image et son modèle : la défiguration dans l'œuvre d'Orlan est réalisée grâce à l'outil numérique, la défiguration chez Ming résulte du geste pictural dans un rapport au grand format. Cette confrontation permet de mettre en évidence deux visages aux dimensions très différentes ; il est important d'appréhender avec les élèves ce rapport d'échelle, le jeu avec les proportions et de repérer la relation particulière qui s'établit entre corps du spectateur face à l'œuvre et l'espace de présentation. Ces deux œuvres affectent directement le visage lui-même, interface entre l'intérieur et l'extérieur : le visage est le lieu ou se joue la relation entre identité.
D'autres fiches CHAARP sur le portrait ou sur d'autres thématiques sont consultables sur le site académique et dans les structures culturelles suivantes : Frac des Pays de La Loire, Musée des Beaux-Arts d'Angers, Musée des Beaux-Arts de Nantes, Musée de l'Abbaye Sainte-Croix des Sables d'Olonne. |
hélène villapadiernasandra georget
niveau : 5ème, 4ème, 3ème
type pédagogique : préparation pédagogique
public visé : non précisé, enseignant
contexte d'usage : classe, sortie pédagogique
référence aux programmes : Images, oeuvres et fictions. Images, oeuvres et réalité. L'oeuvre en Histoire des arts.
éducation artistique et action culturelle - Rectorat de l'Académie de Nantes