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mis à jour le 23/05/2021
Séance en classe de seconde pour le Thème 2 (Territoires, populations et développement : quels défis ?), mobilisant l'objectif de développement durable "égalité entre les sexes" (ODD° n°5).
- Caractéristiques de la séance - Documents :
- Pistes pédagogiques |
Montrer qu’il n’y a pas un modèle unique de développement, mais une pluralité de trajectoires […] liées à des choix, notamment politiques.
Développement et éducation, inégalités, discriminations, IDH, PIB, taux alphabétisation , taux fécondité.
Cette séance fait suite à la transition démographique (1/ Des trajectoires démographiques différenciées : les défis du nombre et du vieillissement étudiée au travers de l’étude de 2 ex. Japon et Maroc ; (notions : pyramide des âges, transition démographique, défis du vieillissement, de l’éducation des jeunes)
Les conditions de vie de la femme ivoirienne se sont dégradées. Comment expliquer cette situation déplorable ?
L’État de Côte d’Ivoire a ratifié depuis 1995 l’ensemble des dispositions et conventions internationales relatives à l’élimination des discriminations à l’égard des femmes. Deux décennies plus tard, le constat est peu reluisant : les conditions de vie de la femme ivoirienne ne se sont guère améliorées. Bien au contraire, elles se sont dégradées. Selon un rapport de la Banque mondiale de 2013, 75 % des Ivoiriennes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Comment expliquer cette situation déplorable ?
Plusieurs facteurs culturel, politique et socio-économique expliquent les inégalités. Très souvent, le facteur culturel est mis en avant comme cause principale des discriminations et des inégalités dont sont victimes les femmes ivoiriennes. En effet, la nature précaire et informelle du travail des femmes s’explique par le système patriarcal véhiculant une division sexuelle du travail reposant sur deux principes : le principe de séparation et le principe de hiérarchie. Le premier assigne prioritairement les hommes à la sphère productive et les femmes à la sphère reproductive. Selon le second, un travail d’homme vaut plus qu’un travail de femme. […] Pire, dans l’éducation des enfants, ce sont ces mêmes femmes victimes qui transmettent à leurs progénitures cette culture de la division sexuelle du travail et la domination des garçons sur les filles, entretenant le système de discriminations. Un véritable cercle vicieux.
Cette subordination de la femme est aussi le résultat d’autres facteurs. Ainsi, sur le plan politique, la Côte d’Ivoire manque d’une véritable volonté politique pour donner à la femme le statut « d’égale de l’homme ». À ce jour, on enregistre dans le gouvernement 9 femmes sur les 35 ministres, seulement 6 députés femmes sur les 252 qui siègent à l’Assemblée nationale. […]
En 2012, le parlement ivoirien a voté une série de lois sur le mariage visant à réduire les inégalités dans le couple. […]De ce fait elle devient « chef de famille » au même titre que l’homme. Mais grande fut la surprise du gouvernement ivoirien quand se sont levées plusieurs voix, notamment celles de certains guides religieux et chefs coutumiers, pour dénoncer et rejeter la décision. Les arguments évoqués étaient qu’en Afrique, aucune tradition ne permet que la femme soit l’égale de l’homme, surtout pas dans la gestion du foyer. […]
Sur le plan socio-économique, les femmes ne bénéficient encore pas d’un traitement égal pour l’accès à l’éducation. De nombreuses jeunes filles ivoiriennes quittent malheureusement l’école très tôt pour le mariage.[…]
Note : source UNICEF : En 2018, 7% des filles sont mariées avant 15 ans et 27% des filles mariées avant 18 ans en Côte d’Ivoire.
Noël Blé. Un article de Libre Afrique.
Communiqué de presse de Kofi Anan, 16/01/2004, secrétaire général de l’ONU.
Toutes les études sans exception montrent qu’aucun instrument de développement n’est plus efficace que l’éducation des filles et l’émancipation des femmes. Aucune autre politique n’est plus susceptible d’augmenter la productivité, de diminuer la mortalité infantile et maternelle, d’améliorer l’état nutritionnel et de protéger la santé, y compris par la prévention du sida. La pleine participation des femmes donne des résultats immédiats : les familles sont en meilleure santé ; elles mangent mieux; leur revenu et leur épargne augmentent. Or, ce qui est vrai pour les familles l’est aussi pour les collectivités, et finalement pour des pays entiers.
Et pourtant, sur le nombre d’adultes analphabètes dans le monde, qui dépasse les 860 millions aujourd’hui, deux tiers sont des femmes. La plupart des 100 millions d’enfants non scolarisés sont des filles. »
Classement de la Côte d’Ivoire :
- 35ème pays sur 53,
- 1er Seychelles,
- 53ème : Niger.
Source : Agence ecofin
A l’aide du document 1, expliquez pourquoi 75% des Ivoiriennes vivent sous le seuil de pauvreté en distinguant les facteurs culturels, politiques et socio-économique. (Citez le texte entre guillemets et expliquez la citation).
Doc. 2-a : L’éducation est-elle une priorité dans le budget de la Côte d’Ivoire en 2018 ? Justifiez.
Doc. 1, 2-b, 3 : Pourquoi peut-on dire que les femmes en Côte-d’Ivoire ont moins accès à l’éducation que les hommes et souffrent de discrimination ? (Rappelez les différents facteurs évoqués par les documents ; utilisez vos connaissances sur la transition démographique)
Doc. 4 et 5 : Pourquoi les discriminations envers les femmes sont-elles un frein au développement de la Côte d’Ivoire ?
Vous êtes candidat(e) à la présidence en Côte d’Ivoire et vous exposez les raisons de votre programme qui développe l’accès à l’éducation des filles dans un discours de 15 lignes.
Caroline Cazaban-Mazerolles, Professeure d’histoire-géographie au lycée Galilée de Guérande
niveau : 2nde
type pédagogique : démarche pédagogique, scénario, séquence
public visé : enseignant
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
éducation au développement durable - Rectorat de l'Académie de Nantes