Si la discipline Education Physique et Sportive (EPS) est l'une des disciplines la plus appréciée, il n'en demeure pas moins qu'elle résonne dans les souvenirs de certains et certaines, comme une expérience scolaire négative, voire traumatisante.
L'EPS, discipline obligatoire, a pour devoir de prendre en charge et d'offrir les mêmes chances d'accès à la réussite pour tous les élèves qu'elle accueille. Son obligation de résultat s'apprécie par les progrès, mais aussi par le plaisir et le bien-être qu'elle génère. Il s'agit alors d'assoire les compétences nécessaires et de donner le goût, afin de permettre à tout un chacun de poursuivre par soi même, pour demain et ailleurs.
Devant un public qui s'est tant diversifié au cours du temps, et pour lequel l'épanouissement personnel est recherché, les auteurs d'
e-novEPS ouvrent des pistes de traitement qui, à distance de la démarche de différenciation, font de la prise en compte de la mixité et de la diversité, un postulat de départ.
La première partie de la revue met en lumière quelques faits marquants qui éveillent.
Thibaut MOLLON et Théo ROUGNANT, tous deux lauréats de l'agrégation externe 2021 ont traité le sujet portant sur la place des femmes et des hommes, des filles et des garçons, en EPS. Ils offrent à la revue une belle entrée en matière. Dans la continuité
Joffrey MENAGE réinterroge la posture de l'enseignant et sa logique d'arrière-plan de la gestion de la mixité. Alors que
Francis HUOT s'appuie sur une analyse des contextes certificatifs proposés par les équipes en établissement pour décrier le "lot d'iniquités" plus largement porté incidieusement par la discipline. Enfin, selon une facette différente,
Céline ALLAIN propose un focus sur le rapport entretenu entre les filles et le numérique alors que les premiers chiffres de la répartition des filles et des garçons dans les enseignements de spécicialité couplant le numerique avec les maths ou les sciences de l'ingénieur par exemple, affiche un pourcentage vertigineux au profit des garçons. Ce déséquilibre creuse les écarts, renforce le déterminisme et crée une société d'aujourd'hui et de demain dans laquelle les filles sont omni absentes d'une filière pourtant en plein essor et incontournable.
La deuxième partie de la revue se rapproche du terrain et de l'opérationnalisation ayant pour ambition de dépasser les effets constatés.
Damien BENETEAU approfondit son regard sur les objets d'apprentissage par le filtre d'une caractérisation des élèves revisitée, qui au terme de son exploitation, permet le développement de leur identité propre par la connaisance de soi et de l'autre.
Mathieu ROLAN prend le relai de cette idée en proposant une analyse d'activités et en précisant comment se saisir de l'opportunité des champs d'apprentissage pour enseigner à distance des stéréotypes.
Nicolas CHEVAILLER étudie les interractions générées au sein de la classe, leur frein et levier, notamment dans le contexte de l'inclusion. Dans ce sillage
Hugo SALVADOR, professeur stagiaire, exploite son mémoire de recherche, pour offrir un focus sur la démarche compréhensive, utile à l'accompagnement dans le progrès et le bien-être d'un élève en surpoids.
La troisième et dernière partie de la revue sonne comme une invitation à revisiter son propre point de vue de professeur.
Mathieu JEAN inscrit cette perpective dans l'appréhension d'une dialectique complexe, entre nature et culture, qui rend la démarche d'enseignement parfois inconfortable et place légitimement l'enseignant dans le doute, un doute qui s'apprend et se gère.
Morgane KERJEAN puise son inspiration dans le développement de son altérité.
Delphine EVAIN décortique certaines inférences au coeur de la relation pédagogique, qui si elles sont repérées, constituent autant de points de vigilance pour ne pas tomber dans le piège des stéréotypes. Enfin, l'article final, rédigé par
Marion DEBOUCHE et Fabien VAUTOUR met à l'honneur les Délégués Regionaux Académiques à la Jeunesse, à l'Engagement et aux Sports (DRAJES), nouvellement intégrés à l'Education Nationale, où le thème de la mixité se concrétise par la rencontre de deux mondes dont l'ambition partagée réside en leur articulation, au bénéfice d'un parcours de formation des jeunes, enrichi et conforté. De nouveau, le regard évolue sur les partenariats et leur plus-value.
Passée cette période estivale, les auteurs de la revue
e-novEPS aborderont cette nouvelle rentrée scolaire sous le signe d'une réflexion qu'ils mèneront autour du thème du suivi, tels des repères qui jalonnent ce parcours de formation pour le sécuriser et le renforcer. Rendez-vous donc en janvier 2022 pour le numéro 22 de la revue.
Delphine EVAIN