De même, en Histoire, ils appréhendent la notion de ville qui peut être développée en filigrane à travers les divers thèmes à traiter.
Thème 1 : Les apports de la romanité en CM1 sont l’occasion de présenter des cohabitations progressives de cultures différentes qui s’associent, se superposent et se mêlent (cohabiter), de modèles urbains et de fonctions urbaines qui s’imposent (pratiquer), de traces observables dont l’Occident a hérité (spatialiser). Avec les déplacements de population du Haut Moyen-Age, les villes régressent mais voient fusionner les civilisations et s’affirmer de nouveaux pouvoirs politiques et religieux : l’espace urbain est alors très marqué dans ses fonctions et ses limites par rapport aux campagnes qui l’entourent. A partir du XIIIème siècle, la croissance urbaine est l’occasion de montrer la multiplication des pratiques (pratiquer – cohabiter).
Thème 2 : A travers l’affirmation de la monarchie française, on peut présenter les traces du pouvoir royal dans la capitale ou d’autres villes du territoire national en construction (pratiquer – cohabiter).
Thème 3 : L’étude de la période révolutionnaire peut aussi s’appuyer sur la façon dont sont habités les lieux des nouveaux pouvoirs et des nouvelles citoyennetés.
En CM2, les élèves ont pu être éveillés au fait que les lieux de la République en construction, comme ceux des conflits et violences (1830, 1848, 1870) sont surtout urbains : la rue, la place peuvent se substituer à l’école et à la mairie au XIXème siècle [thème 1].
Thème 2 : la ville industrielle présente de nouveaux paysages et de nouvelles pratiques sociales.
Le thème 3, a priori plus éloigné de ce concept d’habiter la ville, peut néanmoins être l’occasion de réfléchir sur l’enjeu et le rôle des villes durant les guerres : avec la Seconde Guerre mondiale par exemple, les élèves auront pu comprendre pourquoi les villes étaient particulièrement bombardées (terroriser les civils, atteindre l’appareil de production et de communication), pourquoi elles pouvaient être des lieux privilégiés de la clandestinité (au-delà de l’image du maquis).
Avec ce bagage historique et culturel, les élèves sont préparés à l’étude de ce qu’est habiter la métropole en Sixième. Pour chaque leçon, les enseignants auront pu interroger leurs élèves sur les traces, les signatures, les empreintes du passé laissées dans la ville et sur la façon dont les habitants ont pratiqué ou pratiquent la ville au fil du temps. Ces deux attitudes adoptées de manière récurrente doivent permettre de construire du sens progressivement, de retrouver les fils conducteurs d’urbanité, de mondialité et de mobilité.
En Sixième, le concept n’est plus Habiter la ville mais habiter la métropole. Habiter la métropole, c’est travailler sur une dimension nouvelle de la ville, une dimension qui engage nettement plus à la réflexion sur la ville de demain, voire la ville du futur : la métropole, qui se définit, de manière basique, par « une ville qui regroupe des fonctions de commandement », c’est le lieu de concentration d’habitants qui vivent et partagent l’urbanité, la mondialité et la mobilité avec une intensité toute relative selon leurs pratiques. Ville de plusieurs centaines de milliers d’habitants au minimum, ville millionnaire, la métropole interroge plus que jamais la façon dont ses habitants la pratiquent, la fréquentent. En déclinant comment Pratiquer, Cohabiter, Spatialiser on tente de répondre à cette question. En y répondant, les élèves apprennent aussi à lire les lieux et se projettent dans des lieux qui leur sont propres ou qu’ils peuvent s’approprier.
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