Un dernier combat d'arrière-garde en juillet 1923 critique un emplacement trop retiré, et propose la place de l'ancienne mairie (place du marché actuel), juste devant les écoles de filles et de garçons, pour « des leçons vivantes de patriotisme » (doc 12). Ces critiques ne sont qu'un feu de paille et le monument sera enfin érigé dans le jardin public (actuel square Chanzy).
Document 12 - Extrait de l'article paru dans l'Ouest-Atlantique du 8 août 1923, du correspondant (anonyme) de Pornichet.
En dehors du choix de l'emplacement, l'auteur rappelle dans un autre passage, que Batz « vient d'inaugurer son élégant et impressionnant Monument aux Morts, sur la place d'honneur ». Une manière de mettre un peu plus de pression sur les épaules du maire de Pornichet.
Quelques mois auparavant, la commune de Batz avait inauguré son monument aux morts, ce que n'avait pas manqué de rapporter le correspondant de Pornichet, pour mieux souligner le retard pris par sa propre commune.
On mesure mal, aujourd'hui, le formidable enjeu que constituait l'édification d'un monument aux morts dans l'immédiat après-guerre. Pour les édiles locaux, la pression était importante. A l'instar de Nantes, les communes retardataires subissaient les critiques souvent virulentes de leurs habitants, et la condescendance marquée des autres municipalités. Cette exigence de réalisation explique l'essor de ces entreprises qui livraient du « prêt à monter ». En novembre 1923, Pornichet passe enfin dans la bonne catégorie, celle des communes qui ont leur monument aux morts. Inviter le maire de Batz, c'est rappeler que l'on joue désormais dans la même cour, celle des communes patriotes reconnues.