classe de sixième
Réalisé en une séance, les élèves ont trouvé de prime abord le sujet facile (bien sûr !) mais la question de la réalisation plutôt difficile. ("Madame, c'est impossible" , "je n'ai pas compris", "comment il faut faire".."). Ce travail faisait suite à 2 séances à propos de la question du support. Après avoir travaillé sur des supports de formats différents, il restait une "chute". Bien souvent les élèves la mettent à la poubelle. J'ai voulu attirer leur attention sur ce petit bout de papier pas toujours découpé droit, de taille différente pour chacun d'eux. Il ne devaient pas le découper (certains l'ont plié, déplié, froissé). A la verbalisation, ils ont parlé des ombres ainsi obtenues, du relief. Ils ont griffé, percé, incisé le support Et puis, comme la couleur était interdite, ils ont commencé à coller des matériaux blancs : ils se sont ainsi rendu compte qu'il n'y a pas qu'un blanc. Ce qui a décuplé leur recherche. Tout ce qu'ils avaient sous la main a alors été exploité : blanco, crayon blanc, plastique de pochette, kleenex, cartouche de stylo, rognures de gomme, papiers. Le support étant très petit pour certains, ils ont travaillé avec beaucoup d'attention et de minutie. Avant de coller ils faisaient des essais. Lorsqu'ils se sont retrouvés autour de la table noire sur laquelle j'avais déposé leurs productions, ils étaient plutôt contents d'eux. Ils ont découvert avec curiosité et étonnement ce que les autres avaient pu faire de ce sujet, comment ils avaient contourné les difficultés.
Martine Cabanel, Collège Jacques Prévert, Herbignac Alexandra 3,2X28,3 cm Clarisse 8X22,5 cm Gianni 11,2X22,5 cm Jean Marc 4,5X21,8 cm Kévin 2,3X19 cm Laura 9,2X21,4 cm Loicy 3,5X20,5 cm Vincent 4,6X20,6 cm Note d'InSitu La leçon est pertinente, les travaux, par leur petite taille et les matériaux employés, sont très délicats, poétiques. Leur manipulation engage à la rêverie. Mais ils sont une occasion particulière d'éprouver les limites de nos capacités à rendre compte photographiquement de certains travaux d'élèves. En effet, la reproduction de cette série de miniatures blanches, sensibles au moindre changement lumineux (comme c'est le cas de la série "carrés blancs"), met à l'épreuve le dispositif photographique puis le dispositif électronique. La seule inclinaison de la feuille permet de "rendre visible" certains matériaux absents frontalement. C'est le cas de la pluie dans le paysage de Gianni. Constatant que les obstacles resteraient insurmontables, nous avons choisi de réaliser des clichés, plus ou moins acceptables et sachant que personne, quoi qu'il arrive, ne verrait les reproductions dans des conditions équivalentes (les situations varient énormément selon le type et la qualité du matériel employé, la luminosité de la pièce, etc.). C'est pourquoi nous avons décidé de présenter simultanément différentes prises de vues, inévitablement trop blanches, trop bleues, trop roses, trop grises.... On ne manquera pas de songer à certaines oeuvres (Élevage de poussière de Marcel Duchamp ou Carré blanc sur fond blanc de Malévitch) et d'inventer une proposition défi : Réalisez une oeuvre infotographiable ! (on nous pardonnera le néologisme). Les programmes ne prévoient-ils pas, d'ailleurs, de réfléchir sur les oeuvres et leurs reproductions ? Il est sans doute opportun de relire le texte de Gilbert Pélissier: Au delà de l'image, les oeuvres.
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