Lecture intégrale d'une œuvre théâtrale (classe de bac. pro.) : Montserrat, d'Emmanuel ROBLES
séquence proposée par Alain Malle, L.P. Branly, La Roche-sur-Yon

sommaire

Analyse de la pièce

- Acte I

- Acte II

- Acte III

Séquence

- Organisation

- Evaluation

Analyse de la pièce

ACTE I, p. 11 à 51.

Scène 1 (11-15) Zuazola, Moralès, Antonanzas.

Trois officiers espagnols évoquent la trahison qui a permis à Bolivar, le chef des nationalistes vénézuéliens, de s’échapper. Leurs récits permettent de découvrir les éléments de la situation historique : la guerre de libération menée par Bolivar, la cruauté de la répression menée par les Espagnols contre les nationalistes vénézuéliens.

Scène 2 (15-20) Zuazola, Moralès, Antonanzas, Izquierdo

Izquierdo précise les circonstances dans lesquelles Bolivar leur a échappé. Il connaît le traître et se déclare capable de le faire parler pour découvrir la cachette du chef rebelle.

Scène 3 (20-24) Le Père Coronil, Montserrat

Montserrat exprime son dégoût devant la violence de la répression espagnole. Le Père défend l’idée que la lutte contre les rebelles est une lutte contre le Mal et justifie ainsi les exactions des Espagnols. Montserrat accepte la proposition que lui fait le Père, de rentrer en Espagne.

Scène 4 (24-25) Le Père Coronil, Montserrat, Zuazola

Zuazola apprend au Père Coronil l’échec de l’expédition conduite par Izquierdo. Il raconte le massacre des habitants de la ferme où se cachait Bolivar.

Scène 5 (25-30) Le Père Coronil, Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Moralès, Antonanzas

Izquierdo expose la situation de la guerre et envisage les possibilités qui s’offrent à Bolivar. Celui-ci peut rejoindre ses partisans et continuer la guerre pour libérer le pays de l’occupation espagnole. Afin de fonder une république. Izquierdo insinue que Bolivar pourrait aussi renoncer à la lutte et se réfugier chez les Anglais. Montserrat prend sa défense. Izquierdo dénonce la trahison d’un officier espagnol et met en cause Montserrat. Celui-ci avoue.

Scène 6 (31) Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Moralès, Antonanzas

Izquierdo donne l’ordre de faire arrêter six personnes au hasard.

Scène 7 (32-35) Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Antonanzas

Izquierdo expose à Montserrat les termes du marché : qu’il révèle la cachette de Bolivar, sinon les six otages seront exécutés.

Scène 8 (36-42) Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Antonanzas, Le Potier, Le Marchand, des soldats.

Izquierdo interroge les deux premiers otages. Il s’agit d’un riche marchand, comblé par la vie, et d’un potier très talentueux.

Scène 9 (43-47) Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Antonanzas, Le Potier, Le Marchand, des soldats, La Mère, Le Comédien, Eléna, Ricardo, Moralès.

Les soldats amènent quatre autres otages. Deux sont présentés : une mère dont les jeunes enfants sont restés seuls à la maison, un comédien espagnol, qui a joué dans une tragédie devant Izquierdo.

Scène 10 (47-54) Montserrat, Zuazola, Izquierdo, Antonanzas, Le Potier, Le Marchand, des soldats, La Mère, Le Comédien, Eléna, Ricardo, Moralès, Le Père Coronil.

Izquierdo expose devant le Père et le otages ce qu’il a imaginé pour faire parler Montserrat. Il donne une heure aux otages pour convaincre Montserrat de livrer Bolivar.

ACTE II - PAGE 55 A 83

Scène 1 (55 - 74) MONTSERRAT, LES SIX OTAGES

Les otages ont encore des doutes mais Montserrat leur montre qu'Izquierdo fera ce qu'il a dit en rappelant sa cruauté. (55,56) Ils interrogent Montserrat qui reconnaît avoir trahi les siens en cachant Bolivar au nom de la dignité humaine (57). Les otages tentent de le convaincre, chacun exposant son cas particulier. Le comédien est espagnol et patriote. Le potier a cinq enfants qu'il doit élever. La mère a deux petits restés seuls chez elle. Le marchand, marié récemment, affolé par l'idée de perdre sa vie qui s'annonce heureuse, se montre le plus violent. Seul, Ricardo raisonne plus objectivement, il a eu lui-même à souffrir de la cruauté des occupants qui ont fusillé son père. Montserrat se justifie : pour lui, ce n'est pas Bolivar qui est seul en cause mais la liberté de millions d'hommes (59). Il rappelle les horreurs commises par les Espagnols (60,61) pour convaincre les otages d'accepter le sacrifice de leur vie. Il se réfère à la volonté divine et à l'exemple du Christ (63). Le marchand offre en vain sa fortune. Il se joint au potier pour essayer de tuer Montserrat. Le comédien s'interpose.

Scène 2 (74 - 75) MONTSERRAT LES SIX OTAGES MORALES DES SOLDATS

Moralès intervient pour calmer les otages.

Scène 3 (75 - 82) MONTSERRAT LES SIX OTAGES MORALES DES SOLDATS IZQUIERDO

Izquierdo a décidé de commencer les exécutions d'otages. Mais il découvre parmi eux la jeune et belle Eléna. Il annonce son intention d'abuser d'elle et lui promet la vie sauve. Eléna se déclare prête à mourir pour sauver Bolivar (75-79). Le potier est désigné pour être exécuté le premier. A ses supplications, Izquierdo répond par des sarcasmes.

Scène 4 (82 - 83) MONTSERRAT LES OTAGES moins LE POTIER, MORALES DES SOLDATS IZQUIERDO

Alors que l'exécution du Potier est imminente, la mère supplie de nouveau Izquierdo. Celui-ci donne l'ordre de la faire fusiller la dernière comme s'il s'agissait d'une mesure de clémence.

 

ACTE III PAGE 87 A 139

Scène 1 (87 - 93) MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LE P.CORONIL, LA MERE, ELENA, LE COMEDIEN, LE MARCHAND, RICARDO. MOINES, SOLDATS.

Le marchand essaie d'acheter sa grâce. Izquierdo se moque de lui et lui propose un autre marché : pour sauver sa vie, le marchand doit lui livrer sa femme. L'otage accepte pour découvrir aussitôt que l'officier continue de se moquer de lui. Il est conduit dans la cour.

Scène 2 (94 - 104.) MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LE P.CORONIL, LA MERE, ELENA, LE COMEDIEN, RICARDO. MOINES, SOLDATS.

Avant de le faire fusiller, Izquierdo oblige Salcedo le comédien à réciter une tirade. Il s'agit d'un rôle dans lequel un condamné pardonne à ses bourreaux. (94-98) Le comédien en appelle à la protection de la religion en la personne du P. Coronil. Mais celui-ci lui recommande d'aimer ses bourreaux et soutient le raisonnement d'Izquierdo.

Scène 3 (105 A 107 ). MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LA MERE, ELENA, RICARDO. MOINES, SOLDATS.

Izquierdo s'efforce une nouvelle fois de faire céder Montserrat. Arguments : mort = fin définitive ; Dieu en chaque homme, "c'est sur Dieu que tu pointes les fusils", d'où malédiction. Izquierdo transfère la responsabilité des exécutions sur Montserrat.

Scène 4 (107 - 114) . MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LA MERE, ELENA, MOINES, SOLDATS. LE P. CORONIL

Izquierdo rappelle sa "mésaventure", quand il a été enterré vif par les partisans de Bolivar. Eléna se propose pour l'exécution suivante. Izquierdo refuse mais le P. Coronil intervient pour l'obliger à traiter Eléna comme les autres otages (109-110). L'officier désigne alors Ricardo qui affronte courageusement l'épreuve, affirmant sa confiance en Bolivar dont Izquierdo met en doute le courage.

Scène 5 (115 - 117) . MONTSERRAT, IZQUIERDO, LA MERE, ELENA, LE P.CORONIL, SOLDATS.

Pendant l'exécution de Ricardo... Montserrat exprime sa révolte devant la cruauté d'Izquierdo. Celui-ci ironise sur sa sensibilité à la "jeunesse".

Scène 6 (118 - 121) . MONTSERRAT, IZQUIERDO, LA MERE, ELENA, LE P.CORONIL, SOLDATS. MORALES.

La mère est désignée. Elle supplie Montserrat de céder en lui demandant de penser aux deux petits enfants qui mourront sans elle. Montserrat est sur le point de révéler la cachette de Bolivar, il donne les premières indications mais Eléna l'interrompt, lui rappelant les quatre "sacrifices" précédents. Furieux, le P.Coronil ordonne aux soldats de l'emmener.

Scène 7 (121 - 123) . MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LA MERE, LE P.CORONIL, SOLDATS.

Pendant l'exécution d'Eléna... La mère supplie le P. Coronil, Izquierdo, Montserrat, en vain. Elle est emmenée à son tour. Izquierdo fait sortir tout le monde pour rester seul avec Montserrat.

Scène 8 (124 - 134) . MONTSERRAT, IZQUIERDO

Resté seul avec Montserrat, Izquierdo tente de nouveau de le convaincre en reprenant ses arguments : il essaie de le faire douter de Bolivar, de la justice de son combat. Il fait appel au sentiment chrétien du respect de la vie. Il justifie sa propre action en se référant à son devoir de soldat et se déclare "capable d'exterminer deux millions de Vénézuéliens". Puis il confie l'origine de sa haine: le souvenir des quatre jours qu'il a passé enterré vif et l'obsession des rires de ses tortionnaires. Il annonce à Montserrat que son épreuve va continuer avec six nouveaux otages. Pour la seconde fois, Montserrat est sur le point de céder et commence à livrer ses informations avant de se reprendre, alors que survient Moralès.

Scène 9 (134 - 137 ) MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, SOLDATS.

Moralès vient annoncer que Bolivar leur a échappé de nouveau et qu'il a réussi à rejoindre ses partisans. Trois Espagnols ont été tués. Izquierdo essaie d'effrayer Montserrat avec des menaces de torture mais celui-ci continue d'exprimer sa confiance et son espoir.

Scène 10 (138 - 139 ) MONTSERRAT, IZQUIERDO, MORALES, LE P. CORONIL, ANTONANZAS, ZUAZOLA, SOLDATS.

Antonanzas et Zuazola (officiers de la scène 1) surviennent en criant vengeance. Ils insultent Montserrat, le frappent puis l'entraînent dehors pour l'abattre.

Scène 11 ( 139 ). IZQUIERDO, LE P. CORONIL.

Bref échange à propos des derniers mots de Montserrat. Le P.Coronil demande s'il s'est repenti. Izquierdo lui répond "Non. Il me parlait seulement de la joie des autres."

 


Séquence

 

- Organisation

MONTSERRAT - Emmanuel Roblès

Il existe peu de sources documentaires récentes sur la pièce. Les ouvrages signalés dans la bibliographie figurant dans le Livre de Poche sont difficiles voire impossibles à trouver, y compris à la Médiathèque de Nantes. On pourra consulter l'article de Claude DANDREA paru dans l'Ecole des Lettres II, N°10,1984-1985, p. 27 à 33 dont le sommaire est le suivant :

I Roblès le Méditerranéen
II Montserrat et le théâtre de la libération
III Analyse de la pièce (celle qui figure ci-dessous est originale)
IV Théâtralité de Montserrat
V Actualité de Montserrat


séance 1(2h)

Séance introductive. Observer l'illustration de couverture. Tableau de Goya : Le 3 mai.

Informations sur le tableau de Goya : consultation dans une nouvelle fenêtre.

Lire la liste des personnages, page 7. Chercher des catégories : militaires espagnols, civils désignés par un nom, plus un métier pour trois d'entre eux, un ecclésiastique, le père Coronil. Expliquer "chapelain de Monteverde" (chef espagnol).

Lire les didascalies initiales, p. 7 et 8. En dégager les éléments suivants.

Contexte de l’action :
Une guerre d'indépendance, au début du 19ème siècle, en Amérique latine : Venezueliens contre Espagnols. Les nationalistes venezueliens sont commandés par Bolivar et Miranda. Remarquer que ces personnages ne figurent pas dans la liste observée ci-dessus, pas plus que le capitaine général Monteverde. Situation critique de Bolivar "caché par des patriotes".

Lieu de l’action :
Valencia du Venezuela (à situer sur une carte).
Salle de garde de la capitainerie générale : proximité du haut lieu du pouvoir espagnol.
Caractéristiques du décor : unique (les trois Actes se passent dans le même décor) ; lieu clos (murs épais, deux portes) ; peu d'accessoires (une table, trois escabeaux). Faire réaliser un croquis.

 

PERSONNAGES :

- les militaires espagnols
MONTSERRAT
IZQUIERDO
ZUAZOLA
MORALES
ANTONANZAS

- les civils
LA MERE
ELENA
LE COMEDIEN, Juan Salcedo
LE MARCHAND, Salas Inas
LE POTIER, Arnal Luhan
RICARDO
ELENA

- un ecclésiastique :
LE PERE CORONIL

- figurants :
soldats, moines.

Présenter le tableau ci-dessous en expliquant son utilisation. Il permet de suivre le déroulement des scènes en mettant en évidence les interventions des différents personnages. Pour le remplir : case en grisé si le personnage est présent en scène sans parler, case en noir s'il prend la parole.

Tableau des présences en scène des personnages(à compléter au fil des lectures) :

tableau à compléter

 

Tableau complété

tableau complété

N.B. Ricardo est omis par erreur dans la liste des personnages page 87 (Acte III, sc.1)

Lecture des scènes 1 à 3.

Dégager les éléments de la situation initiale. (cf. analyse).

Attentes pour la suite de l'action : l'identification du "traître" parmi les Espagnols.

 

Travail pour pour la séance 2 :
- lire la fin de l’acte I et la sc 1 de l’acte II (-p 83)
Préparation écrite :
- résumer les sc. 4 à 10
- montrer que l’acte II correspond à une deuxième partie de la pièce
- compléter le tableau


séance 2

bilan de la lecture de l’acte I

Vérifier la compréhension des sc. 4 à 10 par la lecture de quelques résumés.

Début de l'Acte II : c'est une deuxième partie de la pièce car elle marque le début de l'épreuve subie par Montserrat, auquel les otages doivent arracher le secret de la cachette de Bolivar.

exercice écrit d’une heure sur la sc 1 de l’acte II

MONTSERRAT, Acte II, scène 1, p.55 à 63

QUESTIONS

1 - Relevez les didascalies p. 55 à 57 et classez - les en deux ou trois catégories auxquelles vous donnerez des titres précis.

2 - Quels sont les trois principaux arguments utilisés par Montserrat pour convaincre les otages d’accepter le sacrifice de leur vie ? Formulez chaque argument de manière personnelle puis illustrez-le par une citation.

3 - Dans cette partie de la scène, les six otages n’ont pas tous la même attitude. Quelles attitudes pouvez-vous distinguer ?

4 - En quoi la réplique de Montserrat, au milieu de la page. 62 contribue-t-elle à entretenir la tension de la scène ?


séance 3 (2 h)

1ère heure : compte rendu de l’exercice de la séance

corrigé

 

1 - Relevez les didascalies p. 55 à 57 et classez - les en deux ou trois catégories auxquelles vous donnerez des titres précis.

position et mouvemens regard ton de la voix
Mt. est à droite, appuyé à la table, tête basse.

Elle s'approche lentement de Mt. et...

sans lever les yeux

les otages se regardent horrifiés

puis regarde les otages

avec timidité

accablé / avec fureur / avec lassitude / atterré / murmure/ avec fureur et désespoir / coléreusement / d'un ton saccadé / hors de lui

2 - Quels sont les trois principaux arguments utilisés par Montserrat pour convaincre les otages d’accepter le sacrifice de leur vie ? Formulez chaque argument de manière personnelle puis illustrez-le par une citation.

1er argument : sacrifier sa vie pour sauver Bolivar, mais ce n'est pas Bolivar qui est seul en cause, c’est la liberté de millions d'hommes.

" Bolivar reste le dernier, le seul espoir désormais pour les Vénézuéliens de se libérer des Espagnols." (59)

"... tout un monde attend de Bolivar sa libération ! " (59)

2ème argument : sacrifier sa vie pour montrer qu’on est encore un homme. En effet, les Espagnols les considèrent comme "des animaux, des êtres inférieurs".

" Tant d’horreurs... Ne peuvent-elles suffire à vous soulever contre ces brutes jusqu’au dernier sacrifice ? " (61)

3ème argument : sacrifier sa vie en se soumettant à la volonté divine , à l'exemple du Christ "Mais n’est-ce pas Dieu qui nous envoie cette épreuve "

"Il s’agit ce soir de mourir pour sauver des millions d’êtres,... et par là de rester dignes du sacrifice du Christ!"

3 - Dans cette partie de la scène, les six otages n’ont pas tous la même attitude. Quelles attitudes pouvez-vous distinguer ?

Le potier, le marchand et le comédien prennent conscience très rapidement de la situation et manifestent violemment leur peur. Le marchand se montre le plus violent : il exerce une pression physique sur Montserrat : "se rue sur lui... le tient à la gorge et le gifle" (61).

La mère semble avoir gardé l’espoir que Montserrat va leur éviter la mort : "Il va parler. Vous verrez!" (60)... "Il va répondre... Vous allez voir..." (60)

Eléna et Ricardo, les deux jeunes gens, restent silencieux dans ce début de scène.

4 - En quoi la réplique de Montserrat, au milieu de la page 62 contribue-t-elle à entretenir la tension de la scène ?

La tension de la scène consiste dans l’affrontement, voulu par Izquierdo, entre Montserrat et les otages. Au début de la scène, la position de Montserrat semble fixée : il ne parlera pas.

La réplique de Montserrat exprime un doute : "je ne sais plus!... Je voudrais comprendre... savoir si j’ai raison... si je ne me trompe pas!"

Ce moment de doute "relance" l’affrontement en donnant aux otages un nouvel espoir de convaincre Montserrat. C’est pourquoi, aussitôt, le comédien se montre "insinuant", espérant mettre à profit ce moment de faiblesse.

2ème heure : Lecture de l’acte II - sc. 2 à 4

Travail pour la séance 4 : lire l’acte III

questions de préparation

A titre d’entraînement sur un aspect essentiel de la production écrite attendue de vous à l’examen, vous apporterez un soin tout particulier à la lisibilité de vos réponses (présentation, écriture) et à la correction orthographique. Pour cela, vous vérifierez systématiquement les accords, les homophones et vous utiliserez le dictionnaire pour vous assurer de l’orthographe correcte de tous les mots. Vous veillerez également à une bonne signalisation des citations.

QUESTIONS SUR LE TEXTE.

ACTE III PAGE 87 A 139

1 - Scène 1 (87 - 93)

Que fait le marchand pour sauver sa vie ? De quelle façon Izquierdo profite-t-il de la situation pour exercer son sadisme?

2 - Scène 2 (94 - 104.)

Quelle nouvelle manifestation du sadisme d’Izquierdo observe-t-on dans cette scène ?

3 -Scène 3 (105 A 107 ).

Quel argument Izquierdo utilise-t-il dans cette scène pour convaincre Montserrat de livrer Bolivar?

4 - Scène 4 (107 - 114) .

Montrez que cette scène contribue à faire "comprendre" la cruauté d’Izquierdo.

5 - Scène 5 (115 - 117) ,Scène 6 (118 - 121) .

Qu’est-ce qui donne à ces deux scènes une intensité dramatique particulièrement forte ?

6 - Scène 7 (121 - 123) , Scène 8 (124 - 134)

A quel moment Montserrat semble-t-il sur le point de céder ? (indiquer précisément les références dans le texte)

7 - Scène 9, Scène 10 Scène 11 (134 .fin)

Résumez le "dénouement" de la pièce.

QUESTIONS DE SYNTHESE

8 - En vous référant aux définitions des principaux genres théâtraux (comédie, drame, tragédie), dites à quel genre appartient, selon vous, Montserrat .

9 - Quel est, selon vous, le rôle le plus difficile à interpréter dans la pièce ? Pourquoi ?

10 - Compléter le tableau des présences en scène de l’Acte III.


séance 4

- correction des questions 1 à 7 (voir les éléments dans Analyse Acte III)

- étude de la scène 2 de l’acte III : le comédien. Le théâtre dans le théâtre.

- observations finales : réponses aux questions 8 et 9.
Dans quel autre contexte historique la pièce pourrait-elle se situer ?
Par exemple : pendant l'occupation, un officier allemand sauvant un chef de la Résiqtance. Ou encore, pendant la guerre d'Algérie...


séance 5 : DEVOIR BILAN

    sujet à consulter ci-dessous


séance 6 : compte rendu

   corrigé à consulter ci-dessous

- Evaluations écrites

Devoir bilan avec textes complémentaires

Devoir sur un extrait de la pièce


 

 

 

 

 

 


DEVOIR BILAN - Montserrat, E. Roblès, 1948.

Texte complémentaire n°1

La tragédie classique.

La tragédie classique, illustrée au XVIIème siècle par les pièces de Corneille et de Racine, est rédigée en alexandrins. Elle suit trois règles fondamentales, celles des trois unités : unité d’action, de temps et de lieu. Unité d’action : l’intérêt doit être centré sur une seule intrigue, dépouillée de tout épisode secondaire. Unité de temps : l’action doit se dérouler en un jour. Unité de lieu : l’action doit se passer en un seul lieu.

L’unité d’action entraîne l’unité de ton : on exclut donc tout mélange des genres, tout intermède comique par exemple. De plus, la tragédie mettant en scène des héros et des rois, elle devra être constamment digne et noble. Pas de réalisme vulgaire, pas de mots crus ou familiers. On va plus loin encore : on estime contraire aux bienséances de représenter sur le théâtre combats, duels ou suicides. Bien des scènes de ce genre se trouvent d’ailleurs interdites par l’unité de lieu : une bataille, un combat singulier ne peuvent avoir lieu dans l’antichambre d’un palais.

D’après un manuel de littérature, LE XVIIème SIECLE.        

Cette conception du théâtre est remise en cause au XIXème siècle par Victor Hugo, qui propose un nouveau genre théâtral, le drame romantique. En 1827, dans la préface d’un drame intitulé Cromwell, il critique les règles de la tragédie classique.

Texte complémentaire n°2

  Quoi de plus invraisemblable et de plus absurde que ce vestibule, ce péristyle, cette antichambre, lieu banal où nos tragédies ont la complaisance de venir se dérouler, où arrivent, on ne sait comment, les conspirateurs pour déclamer contre le tyran, le tyran pour déclamer contre les conspirateurs, chacun à son tour... Où a-t-on vu vestibule ou péristyle de cette sorte ? Quoi de plus contraire à la vraisemblance ?... L’unité de temps n’est pas plus solide que l’unité de lieu. L’action, encadrée de force dans les vingt-quatre heures, est aussi ridicule qu’encadrée dans le vestibule. Toute action a sa durée propre comme son lieu particulier. On rirait d’un cordonnier qui voudrait mettre le même soulier à tous les pieds! Croiser l’unité de temps à l’unité de lieu comme les barreaux d’une cage, c’est mutiler hommes et choses, c’est faire grimacer l’histoire.


Victor Hugo, Préface de Cromwell      

 QUESTIONS

PREMIERE PARTIE : compétences de lecture. Questions de synthèse sur la pièce.

1 Selon l’action de la pièce, les otages ont été arrêtés "au hasard". Cependant, leur diversité est le résultat d’un choix réfléchi de l’auteur. Comment expliquez-vous ce choix ?

2 Quelles caractéristiques de la tragédie classique retouve-t-on dans Montserrat . ?
Peut-on lui faire les critiques que Victor Hugo adresse à la tragédie classique ?

DEUXIEME PARTIE : compétences d’écriture.

Après avoir étudié la pièce, nous avons la possibilité de faire venir une troupe au lycée pour la faire jouer dans l’amphithéâtre, devant les élèves.
Vous rédigez une note détaillée destinée au Proviseur du Lycée pour lui présenter ce projet.
Dans cette note, vous devez présenter la pièce et montrer l’intérêt qu’aurait une telle représentation.

 

 

éléments de corrigé

1 Selon l’action de la pièce, les otages ont été arrêtés "au hasard". Cependant, leur diversité est le résultat d’un choix réfléchi de l’auteur. Comment expliquez-vous ce choix ?

Préparation de la réponse : phase d’analyse
recenser les caractéristiques des otages à partir de la présentation p.7 et de ce que l’on a retenu de l’étude de la pièce.
- rechercher des point communs et des différences dans leurs attitudes, leur comportement
par rapport à Montserrat
par rapport à Izquierdo

Pour les analyses, l’utilisation d’un tableau pour répartir les informations est souvent utile.

Organisation de la réponse : phase de synthèse

- présenter les éléments de la réponse en plusieurs paragraphes organisés autour d’une idée centrale
Par exemple :
- la diversité des âges, des situations familiales et des rangs sociaux = un groupe représentatif de la société
- les aspects dramatiques (au sens "théâtral") liés à leur situation, qui apparaissent dans la façon dont Izquierdio les "utilise" et dans la façon dont ils s’adressent à Montserrat
- la négation de toutes les valeurs représentées par les otages, qui fait d’Izquierdo un être totalement inhumain

N.B. La réponse pourrait aussi être présentée en faisant un "bilan" de la fonction dramatique des personnages, pris un par un. Méthode moins ambitieuse, qui permet de ne rien oublier d’essentiel.

2 Quelles caractéristiques de la tragédie classique retouve-t-on dans Montserrat . ?
Peut-on lui faire les critiques que Victor Hugo adresse à la tragédie classique ?

Etapes à suivre :
- relever les caractéristiques de la tragédie classique dans le texte n°1
- pour chacune, se demander si elle s’applique à Montserrat
Règles des trois unités :
Unité de ton :
- relever les critiques adressées par Victor Hugo à la tragédie classique.
l’unité de lieu
l’unité de temps
- montrer qu’elles ne s’appliquent pas à Montserrat.
Le lieu : la salle de garde, ouvrant sur la cour de la caserne, est tout à fait vraisemblable. Pourquoi ?
La durée de l’action correspond approximativement à une durée réelle.
Conclusion : l’action a donc ici, "sa durée propre somme son lieu particulier".

DEUXIEME PARTIE

Après avoir étudié la pièce, nous avons la possibilité de faire venir une troupe au lycée pour la faire jouer dans l’amphithéâtre, devant les élèves.
Vous rédigez une note détaillée destinée au Proviseur du Lycée pour lui présenter ce projet.
Dans cette note, vous devez présenter la pièce et montrer l’intérêt qu’aurait une telle représentation.
 

Type de texte attendu :

Normes de présentation qui en découlent :

en-tête
formule finale

Parties indispensables :

- présentation du projet
       aspects scolaires
       aspects matériels

- résumé de la pièce

- argumentation sur l’intérêt de la représentation
       la "mise en scène" de la pièce
      décor, déplacements, restitution de l’action
      le jeu des acteurs, l’interprétation du texte
      différence entre théâtre lu et théâtre représenté

 

 


MONTSERRAT - ACTE III SCENE II

Texte à étudier

LES MEMES, moins LE MARCHAND et un des MOINES

On entend battre les tambours plus fort. Leur roulement s'amplifie peu à peu. Tout le monde écoute Montserrat pâle, est penché en avant.

IZQUIERDO

Montserrat ! Un mot de toi, et cet homme est sauvé !

Montserrat ferme les yeux sans répondre.

IZQUIERDO, après un silence.

Il descend l'escalier... Il tourne l'angle du mur. (Silence.) A présent, on lui bande les yeux... (Silence.) Allons, Montserrat, vas-tu le laisser mourir aussi comme ce pauvre potier ? (Silence.) Il est conduit face au peloton... les soldats s'apprêtent... (Montserrat se mord les poings.)

Au même instant, on entend la décharge, puis, isolé, le coup de grâce.

IZQUIERDO

Trop tard...

La mère et le comédien gémissent. Les tambours ont cessé, mais ils reprendront en sourdine, comme précédemment

IZQUIERDO

Nous verrons bien si nous sommes plus heureux avec le prochain ! (II regarde les otages à tour de rôle. Tous baissent la tête.) Tiens, Salcedo ! A toi !

LE COMÉDIEN, il pleure et bégaie.

Pourquoi... à... moi ?...

IZQUIERDO, ironique.

L'ordre alphabétique, peut-être... Pourquoi veux-tu rester le dernier ? Tu penses que Montserrat finira par s'attendrir avant que vous soyez tous morts ?... C'est cela ?

LE COMÉDIEN

Je vous en supplie...

IZQUIERDO, sec.

Ne me supplie pas. C'est lui qu'il faut fléchir ! Et je compte justement sur ton talent professionnel... Tu m'as vraiment touché, à la Guayra, lorsque tu jouais le rôle d'Ascasio sur le point de monter à l'échafaud. Si tu m'as ému en jouant un personnage imaginaire face à une mort imaginaire, comment ne fléchirais-tu pas, ce soir, Montserrat, alors que c’est toi, le vrai toi, qui va mourir… (doucement) vraiment mourir… Allons ! nous t’écoutons !

LE COMEDIEN  il pleure.

Ne... me... tuez pas... Je ne peux... pas !

IZQUIERDO

Ce n'est pas ainsi que tu feras fondre le cœur de ce garçon, je te préviens.

Silence. Le comédien pleure, tête basse.

IZQUIERDO, comme pour lui-même.

De vraies larmes ! Ascasio, lui aussi, pleurait. Il versait aussi de vraies larmes. Et c'était sur une estrade, devant un décor banal, entre des lanternes... Et j'étais tellement pris à ce jeu que je ne savais plus si c'était toi ou si c'était Ascasio qui pleurait... Mais non ! C'était sa douleur, et c'étaient tes larmes... Quel grand comédien tu es, Salcedo. L'âme dure et Fière d'Ascasio t'habitait vraiment ce soir-là ! Mais lui pleurait sur ses compagnons perdus et non sur lui-même... Ce soir-là, tu lui prêtais ton corps, ta voix, ton visage... Et il vivait. Mais à présent il ne peut te prêter son courage, et tu es là, tout sanglotant et tremblant de peur... (Silence. Puis, d'une voix dure :) Je veux, entends-tu, que tu nous répètes la tirade d'Ascasio au pied de l'échafaud, lorsqu'il se tourne vers ses ennemis... Dépêche-toi ! Et dis-la bien ! Sinon je te livre à Garcia, notre bourreau, qui se fera un plaisir de te montrer, entre autres choses, comment on extirpe les ongles à la tenaille! Tu as compris?... (Aux soldats.) Silence, vous autres ! Ecartez-vous !... C'est un morceau de littérature que je tiens à vous faire savourer. Profitez de cette occasion. Toute la pièce n'est pas de ce ton et c'est dommage... (A Salcedo.) Allons ! nous t'écoutons !...

Le comédien fait signe qu'il ne peut pas. lzquierdo fronce les sourcils et, sur un ton brutal :

IZQUIERDO

J'exige que tu récites la dernière tirade d'Ascasio, entends-tu ? Fais ton métier ! Oublie-toi. Oublie-nous ! Oublie tout ce qui n'est pas Ascasio sur le point de mourir...

LE COMÉDIEN, encouragé par un vague espoir.

Il récite d'un ton morne.

« 0 mort, voici ton triomphe ! Tes ailes, ce soir, vont me couvrir. Dans vingt batailles, tu m'as frôlé, présente à mes côtés, attentive et fidèle ! »

IZQUIERDO

Oui, oui. Laisse donc ce fatras. Arrive tout de suite à la fin de la tirade, quand il s'adresse à ses ennemis !

LE COMÉDIEN, docile.

« Pour vous, Castillans, je ne vous hais pas ! Car Dieu m'appelle, et je dois aller à lui le cœur lavé de toute souillure ! Je ne vous hais pas l Je ne veux pas vous haïr puisque le Sauveur commande que nous pardonnions comme il a pardonné ! Je puise dans mon immense amour pour Dieu la force de ne pas vous maudire et de garder mon âme pleine de sérénité ! Ah ! je n'ai jamais livré de ma vie un combat plus amer! Voici le jour et voici l'heure ! Dieu tout-puissant qui me voyez et qui lisez en moi...»

IZQUIERDO l'interrompt soudain.

Cela suffit. (Aux soldats.) N'est-ce pas magnifique ? Cet homme qui, sur le point de mourir, fait confiance à Dieu et pardonne à ses bourreaux ! (A Salcedo.) Et comme tu as bien joué, Salcedo. De vrai, grâce à moi, face à ta vraie mort, tu as eu, pendant ces quelques secondes, l'âme virile et généreuse d'Ascasio !

LE COMÉDIEN, révolté.

Infâme ! Tu es infâme ! Tu as un cœur de hyène...

IZQUIERDO, indulgent.

Comme tu me hais ! Salcedo ! Comme ton regard aussi est plein de haine ! Mais pense donc à ce que tu disais ! Enfin, à ce que disait Ascasio : « II faut monter vers Dieu le cœur lavé de toute souillure !... » Dieu commande qu'on meure sans maudire et en pardonnant à ses bourreaux !... (Au P. Coronil.) N'est-ce pas cela, mon Père ?

LE P. CORONIl, froidement.

Non !

IZQUIERDO

Comment, non ?

LE P. CORONIl, au comédien.

Non. Dieu commande non seulement qu'on pardonne à ses bourreaux, mais qu'on les aime !

IZQUIERDO, avec un sourire.

Cela me paraît exagéré !

 

Questions

Première partie : étude d’un extrait - Acte III, scène 2, début.

1 En vous appuyant sur l’étude des didascalies, vous mettrez en évidence l’intensité dramatique de cette scène.

2 Comment comprenez-vous : "C’était sa douleur, et c’étaient tes larmes." ?

3 Quel(s) but(s) Izquierdo poursuit-il en faisant réciter au comédien la tirade d’Ascasio ?

4 En quoi l’intervention du Père Coronil, à la fin de l’extrait, est-elle surprenante ?

Deuxième partie. : compréhension d’ensemble de la pièce.

1 Dans la scène 6 de l’acte I, l’arrestation des otages est introduite ainsi :

"Izquierdo (à Moralès) - Prends dix hommes avec toi et descends sur la place. Tu arrêteras les six premières personnes que tu rencontreras et tu les amèneras ici."

Bien entendu, la pièce étant une fiction théâtrale, le groupe ainsi constitué est le résultat d’un choix réfléchi de l’auteur. En analysant la composition de ce groupe des otages, vous montrerez qu’il permet à l’auteur de mettre en évidence la totale inhumanité d’Izquierdo.