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La fin de la navigation dans le canal Maritime

  Certaines belles maisons du Pellerin renferment une énigme. En effet, leurs charpentes, au lieu d'être en chêne ou autres bois locaux, sont faites en bois d'Oregon. Leurs formes peuvent également surprendre par les différents perçages et encoches. Un observateur non avisé ne pourra pas s'expliquer ce mystère. En fait, le bois de ces charpentes provient des cinq mâts américains, comme le Liberté, qui restaient alignés le long des berges du canal depuis la première Guerre Mondiale.

Lorsque le désarmement général de la marine à voile eut lieu en 1921, les navires restaient le plus souvent dans leur port d'arrivée, qui devint leur dernière étape.

La société générale d'armement de Nantes rassembla alors toute sa flotte sur le canal, dans l'attente d'un règlement de la situation. Elle finit par y être abandonnée ; c'est pour cela que le canal de la Martinière prit le surnom de "cimetière de bateaux". C'est alors que les riverains se sont servis du bois de ces bateaux pour la fabrication de leurs charpentes.
Le canal maritime, lieu de contradictions, a laissé mourir ses bateaux au lieu de les faire naviguer.