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3. Les réactions immédiates.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Nantais de l'époque ne réagirent vraisemblablement pas si négativement que ça.

En fait, seuls quelques journalistes ou fervents de la plume alertèrent l'opinion et crièrent au "crime culturel". Qu'ils aient été sincères ou pas d'ailleurs, car il est quasiment sûr que certains n'y virent qu'un bon sujet de débat et d'écriture. Les citadins ne réagirent donc pas, ou plutôt, trop tard. Ce n'est qu'aujourd'hui que le débat est relancé et que les regrets font surface.

Un homme, cependant, s'est élevé fermement contre ce projet. Il s'agit de Louis LeFèvre-Utile. Pour sa biscuiterie, l'eau était indispensable, et il lutta longtemps contre les comblements, entretenant une correspondance régulière et assidue avec le maire, Paul Bellamy. Il dénonça ainsi les intérêts qu'allait trouver dans cette opération la compagnie ferroviaire Paris-Orléans et les accusa d'être à l'origine de cette frénésie de comblements. Sa lutte fut vaine, et les comblements urent bien lieu.

Aujourd'hui encore, et malgré les diverses tentatives pour souligner la présence passée de l'eau au coeur de la ville, beaucoup de gens regrettent l'originalité dont la Loire faisait preuve en découpant le centre de Nantes en petites îles.

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