Ces activités s’inscrivent pleinement dans le cadre du domaine deux du socle commun de connaissances et de compétences : des méthodes et des outils pour apprendre. “Sois plus à l’écoute, concentre-toi”, ces conseils sont bien souvent promulgués aux collégiens sans toujours donner les clés pour y parvenir. Ici, le processus de concentration associé à des mouvements est toujours accompagné par la voix du professeur ; il est donc étroitement lié à l’écoute. Mais la pratique interroge aussi le rythme des séances, l’alternance d’activités assis, debout, en déplacement, seul, à plusieurs… Certaines sont conçues comme de courtes parenthèses à l’intérieur de soi. M. Pariaud souligne d’ailleurs l’intérêt qu’elle peut trouver à ritualiser des temps où l’on travaille simultanément concentration et mémorisation.
Ces rituels prennent place en début ou en fin d’heure pour une durée de cinq à dix minutes. La professeure invite les élèves à se relaxer grâce à un enchaînement progressif de postures qui permettent à chacun d’adopter une bonne tenue de sa colonne vertébrale, essentielle au travail, et de lâcher des tensions installées à son insu.
En phase avec la dernière posture, elle donne les éléments des apprentissages du cours. Pour lancer la séance, elle rappelle ce qui a été fait lors du cours précédent, annonce les activités du jour et donne la première consigne de la séance. En fin d’heure, elle fait le bilan du travail mené et le point sur les notions nouvelles juste avant de prendre l’agenda. Cette pratique peut également être associée aux temps d’évaluation : avant une évaluation ou au cours d’une évaluation. Par exemple, lors d’une dictée, la professeure propose l’activité yoga après la dictée du texte mais avant la relecture. Une fois qu’ils sont relaxés et concentrés, soit elle relit la dictée, soit elle reformule le texte de la dictée afin de souligner le sens du récit et ainsi faire prendre conscience des erreurs possibles, d’homophonie par exemple. Suite à cette “pause”, les élèves se mobilisent mieux pour l’étape de relecture, d’autocorrection.
“Il faut apprendre et expérimenter soi-même par le corps avant d’initier la pratique en classe, conseille M. Pariaud
2. Ensuite, il est inutile se formaliser si certains rient ou bougent, c’est qu’ils ne sont pas encore à l’aise, mais avoir confiance dans ce que l’on propose aux élèves. Une clé est de ne pas amener d’autorité dans ce projet”. Cette pratique stimule l’esprit comme le corps des élèves qui développent une écoute active. Pragmatiques, les activités invitent les élèves à développer également leur créativité, les placent en situation de réussite. “Nous vivons des apprentissages heureux”, ont un jour témoigné les élèves. Un plaisir partagé qui a conforté l’enseignante sur le bien-fondé de sa démarche.