Il s'est agi de réaliser en premier lieu un travail de déconstruction de la nouvelle en cherchant à repérer les éléments qui font évoluer l'histoire, notamment les transformations des sentiments du personnage principal, passant de l'amour à la haine, de la volonté de faire le bien à celle de faire le mal. Il fallait voir aussi comment le récit est articulé en différentes étapes repérables, et comment les champs lexicaux organisent le texte pour mieux le mener à son dénouement. L'objectif était de réinvestir en anglais des compétences d'analyse littéraire, déjà rencontrées en cours de français (notamment en cette année de préparation de l'épreuve anticipée du baccalauréat), mais aussi d'enrichir le vocabulaire. Dans le cadre de cet objectif, trois séances successives ont été consacrées à la compréhension orale de l'œuvre (par une audition de celle-ci), puis à sa compréhension écrite, suivie d'une correction des questions liées à celle-ci. Il s'agissait notamment de repérer des champs lexicaux liés aux couples amour / haine et bien / mal à travers les noms, les adjectifs et les verbes. Les élèves ont dû aussi identifier les compléments de temps et les connecteurs qui impliquaient des modifications ou des évolutions de la situation, ainsi que les adverbes. Un exercice d'écriture de "cadavres exquis", construit à partir de la 1re phrase de la nouvelle de Poe, a été réalisé (en écrivant au passé et à la 1re personne du singulier), et l'idée a germé (avec l'accord unanime et enthousiaste des élèves) d'écrire de courtes nouvelles, voire de les publier, si cela était possible.
Il s'agissait à la fois d'exercices apparentés au jeu surréaliste, liés au genre fantastique. Ce travail d'écriture a donc fait l'objet des trois séances suivantes, séances marquées par des navettes de correction et de réécriture, navettes riches d'enseignement pour les écrivains en herbe, qui devaient faire preuve d'une grande rigueur quant à un texte dont ils savaient qu'il ferait l'objet d'un regard public, voire critique. Il ne s'agissait plus d'écrire pour soi ou pour une enseignante bienveillante, mais aussi pour de possibles lecteurs exigeants. Les élèves ont enfin dû saisir leurs textes, avant une ultime correction et une mise en forme réalisée grâce à une étudiante en master d'édition. Leurs œuvres étaient, en effet, restées manuscrites jusque-là, certains d'entre eux étant très attachés à leur version manuscrite, trace de l'échange et de la réflexion... Selon eux, les textes imprimés présentent un côté aseptisé et la place manque souvent pour écrire des annotations ou faire des suggestions.