Visant à construire collectivement une exposition sur la place des femmes dans la société, le projet proposé en EPI par Régis Forveille a trouvé son origine dans une triple finalité :
• la volonté de construire un EPI qui sera commenté et illustré par des témoignages concrets,
• la volonté de permettre aux élèves de vivre par une expérience concrète une des quatre cultures figurant dans le programme d’EMC : “la culture de l’engagement”, et de mieux appréhender la transversalité des programmes,
• la volonté de faire vivre autrement le CDI : non seulement un lieu de documentation, mais aussi de recherches, et in fine d’exposition.
Pour ce projet, ce ne sont pas précisément deux champs disciplinaires qui ont travaillé de concert, mais deux domaines complémentaires, pour plusieurs raisons : deux lieux différents (la salle de classe d’Histoire-géo-EMC et le CDI), deux enseignants différents (une professeure documentaliste et un enseignant disciplinaire). Cette dynamique collective constituant un réel support de pédagogie de projet a permis aux enseignants d’engager davantage les élèves dans la classe, de leur montrer comment on cherche à leur proposer des situations plus en lien avec des questionnements réels, qui sont notamment des questionnements que eux adolescents peuvent avoir, comme par exemple l’orientation vers le monde professionnel.
Au collège Cassin d’Ernée, le Conseil de la vie collégienne (CVC), qui a vocation à impliquer les élèves dans la vie de leur établissement, “fait régulièrement des actions sur ce genre de thématique, notamment pour les plus jeunes qui arrivent au collège”, comme l’indique Régis Forveille. Cet EPI permet donc une continuité pour les plus grands du collège.
Sensibles à la question de l’égalité femmes-hommes, ces deux enseignants ont souhaité associer leurs compétences respectives pour inviter les élèves de troisième à se questionner sur une préoccupation majeure de ce début de XXIe siècle, notamment parce que dans l’actualité surgissent régulièrement des faits liés à des féminicides, à une inégalité salariale entre femmes et hommes, à la place des femmes dans une société historiquement patriarcale, à l’implication des hommes dans les tâches ménagères, à l’écriture inclusive, … En somme, les enseignants ont souhaité que les élèves s’interrogent sur des stéréotypes persistants et sur des faits.
Proposer de construire une exposition sur des personnalités féminines du XXe siècle constitue un très large questionnement sur la place des femmes dans l’Histoire, à commencer par une présence très discrète dans les manuels scolaires.
Réaliser cette réflexion dans le cadre d’un projet se déroulant et en classe et au CDI facilite notamment la prise de conscience de liens qui existent entre deux lieux d’apprentissages du collège et met également en avant la nécessité de se documenter pour être mieux informé. C’est montrer enfin que les contenus abordés en histoire-géo-EMC peuvent être construits aussi par eux.