C. Astier et ses collègues (3 au collège et 2 au lycée) ont mis en forme un document d’évaluation géré par les élèves en lien avec les enseignants qui va les suivre. Ce document reste identique en SVT de la 5e à la 3e, y compris s’ils changent d’enseignant au cours de leur cursus. Tous les collègues ont été partant dès le début pour travailler puis utiliser ces grilles ; après, C. Astier souligne l’importance d’une “animateur-évaluation” pour relancer la concertation et “être pro-actif dans l’échange de pratique pour garder le cap qu’on s’est fixé”.
Le principe est que pour chaque
compétence évaluée, trois critères de réussite sont identifiés : par exemple pour la compétence "concevoir, créer, réaliser", les trois critères sont : j'ai mis en relation ma manipulation avec le sujet étudié (pertinence), j'ai su utiliser le matériel à disposition et j’ai respecté les règles de sécurité, et j’ai su organiser mon poste et ranger la paillasse à la fin. Ensuite l’élève choisit son niveau de maîtrise en fonction de son constat d'être parvenu à réaliser un, deux ou trois critères de la compétence, puis le reporte sur la grille ; parfois l’avis de l’élève est confronté à celui d’un pair qui va l’évaluer aussi ; quant à l’enseignant, son intervention se fait beaucoup par le dialogue, notamment en questionnant l’élève pour le faire réfléchir et l’aider à analyser ses erreurs afin de voir ce qu’il doit faire pour progresser (“par exemple : as-tu vu à quel critère tu dois faire attention pour atteindre le niveau de maîtrise suivant ? Comment vas-tu faire pour progresser dans ce critère ?”). L’élève peut parfois choisir que son évaluation soit formative ou sommative, notamment quand il y a obstacle et difficultés pour un élève ; néanmoins, à un moment, quand l’enseignante estime qu’elle a laissé assez de temps et fait toute la remédiation nécessaire, elle évalue toute la classe de façon sommative.
Ensuite les élèves reportent leurs niveaux de maîtrise identifiés dans la grille "
suivi des progrès cycle 4". Cette grille d’évaluation présente en ordonnée les différentes compétences travaillées en SVT (associées aux domaines du socle commun), ce qui permet d’une part aux élèves de se les approprier (car ils vont les voir jusqu’en terminale avec quelques évolutions), et d’autre part de faire le lien entre les connaissances disciplinaires et les compétences transversales à acquérir au cours de la scolarité.
En abscisse on retrouve un bandeau où pour chaque travail évalué figurent la date et une double entrée. D’une part un choix entre évaluation formative – évaluation d’étape pour mesurer à un instant T l’apprentissage d’une ou plusieurs compétences par élève – et évaluation notée qui elle évalue, en fin de séquence sur la compréhension et la maîtrise finale de cette compétence. D’autre part entre tâche simple et tâche complexe : une tâche se définissant comme une action à faire, la tâche simple se limite à la reproduction d’une procédure, comme lire un tableau ou construire un graphique alors que la tâche complexe mobilise des ressources internes (culture personnelles, capacités, connaissances…) et externes (ressources documentaires, aide méthodologique…) et permet l’expression d’une ou plusieurs compétences.
L'enseignante ramasse cette grille de temps en temps et confronte ensuite sa propre évaluation aux observations des élèves ; l'outil permet in fine une visualisation de l'évolution des apprentissages de l'élève et constitue un outil précis support de communication sur les progrès et besoins de l'élève.
À partir de la grille d’évaluation construite pour le cycle 4 du collège, un document assez semblable a pu être construit pour le lycée, les compétences recensées dans le BO de la réforme du lycée correspondant assez bien aux compétences du socle commun pour le collège dans leur formulation. La construction de la grille de première-terminale prend en compte une plus grande autonomie des élèves à ce niveau : regroupement des compétences en 5 rubriques mais détail des aptitudes attendues pour chacune, disparition des indications préremplies en abscisses (type de tâche, d’évaluation, date), et disparition de la légende avec les 4 niveaux d’évaluation et les couleurs. Les élèves sont à ce stade jugés capables de remplir la grille sans ces indications. Elle est conçue de telle sorte qu’ils puissent choisir entre cases à compléter ou graphique qui se construit.
Ces grilles vont être complétées à partir des
échelles descriptives déclinées pour le lycée qui peuvent être utilisées également dans deux situations différentes : en auto ou co-évaluation sur une activité afin de faire un diagnostic ou afin d’exprimer ce qui est attendu dans l’activité et ce que l’élève pense avoir réussi, et par l’enseignant en évaluation où il entourera le niveau atteint en mentionnant les éléments à travailler pour accéder au niveau supérieur.