L’intérêt de proposer la présentation d’une
séquence complète Narramus, ici en moyenne et grande sections est de montrer aux enseignants qui aimeraient s’investir dans cette méthode à la fois ses fondamentaux et la grande souplesse qu’elle peut offrir.
Cette séquence, prévue en cycle 1 pour des élèves de moyenne et grande sections, s’organise autour de cinq verbes qui reviennent très souvent tout au long des séances :
- Visualiser/mémoriser : c’est là tout le travail de va-et-vient entre l’image et le phonème que nous avons évoqué dans l’article, qui par un jeu de caché-montré et la répétition doit concourir à la mémorisation puis au réinvestissement du vocabulaire.
- Imaginer (ou deviner) : à plusieurs reprises au cours du projet, l’enseignant va solliciter les élèves pour imaginer la réaction d’un personnage ou la suite de l’histoire.
- Raconter : l’objectif final pour les enfants est d’être en capacité de raconter par eux-mêmes le conte étudié. Ils vont donc être régulièrement invités par l’enseignant à narrer d’après les images et avec l’aide des différents supports afin d’évaluer leur mémorisation du vocabulaire. Cet exercice prend fréquemment une forme collective et coopérative. Chaque enfant peut compléter le récit de ses camarades.
- Jouer : si Narramus plaît aussi aux enfants, malgré un travail exigeant sur le vocabulaire, c’est qu’il propose à chaque séance ou presque de jouer (avec) l’histoire de diverses manières. Jouer en théâtralisant certaines scènes, jouer l’histoire par le mime, avec les masques ou à l’aide de la maquette, utiliser un memory pour évaluer l’acquisition du vocabulaire notamment.
Pour ce qui est de la souplesse, nous avons déjà évoqué le fait que si le principe de base de la découverte de l’histoire par la mémorisation du vocabulaire était inhérent à la méthode, chaque enseignant pouvait choisir parmi les outils proposés de les utiliser tous ou non, et de manières différentes selon ses élèves et son approche. Par ailleurs, cette diversité de supports et de médiations pour découvrir et s’approprier l’histoire facilite à certains moments des travaux de différenciation en groupes, selon l’aisance et la maîtrise déjà acquises par chacun. On peut ainsi imaginer par exemple certains élèves poursuivre un travail de mémorisation du vocabulaire par l’image et le son, tandis qu’un second groupe, plus avancé, tente avec les masques un exercice de jeu théâtral sur la scène en question afin d’évaluer sa capacité à raconter ce passage du conte. Autre exemple, on découvre à travers cette séquence que le livre Le Machin, prévu initialement pour les petites et moyennes sections, a été utilisé ici par une classe de moyenne et grande section parce qu’il a semblé à l’enseignante que l’outil était adapté à ses élèves pour l’objectif final fixé : apprendre à raconter.