Contenu

Lettres

Recherche simple Vous recherchez ...

espace pédagogique > disciplines du second degré > Lettres > enseignement > projets

Delphine de Vigan

mis à jour le 14/04/2008


vigan2.jpg

rencontre de l'auteure, le vendredi 25 janvier 2008, avec des élèves du lycée Ambroise Paré de Laval

mots clés : de Vigan, rencontre, auteur


Origine du projet


  • A l'origine, une classe de 1ere ES de 33 élèves, dont quatre jeunes filles Angela, Carole, Charlotte, Line, intéressées pour élaborer un projet de TPE, sur la question de l'anorexie : norme et hors norme du mannequinât. Leurs recherches les conduisent d'abord vers le travail des agences de mannequin et les sites « pro ana ». Puis leur démarche devient plus littéraire et mes élèves se mettent en quête d'un roman qui évoque l'anorexie. Je leur conseille alors de lire Jours sans faim, le premier récit de Lou Delvig, que j'avais rencontrée lors de la parution de cet ouvrage, en 2002, dans le cadre du festival du premier roman. Cette lecture les bouleverse; je leur propose donc, durant la séance suivante de TPE, de contacter l'auteur, pour échanger avec elle sur ce roman autobiographique. Une première surprise nous attend: Lou Delvig est devenue Delphine de Vigan, ou plutôt a publié depuis 2003 trois autres romans, sous son véritable nom, chez un nouvel éditeur.

  • Les élèves rédigent une lettre à l'auteur, que nous envoyons aux éditions Lattès, chez qui Delphine de Vigan est maintenant éditée. Quatre jours plus tard seulement, je reçois un mail enthousiaste de l'auteur ; elle accepte de venir échanger avec mes élèves sur son premier roman. C'est alors que nous découvrons qu'elle vient de publier son quatrième ouvrage No et Moi, qui connaît un certain succès de presse et de lecteurs.

  • Afin de mieux connaître l'auteur qu'elles vont rencontrer, mes quatre élèves décident de lire ce livre également. Nous mettons la documentaliste du lycée au courant du projet; des exemplaires de No et Moi sont achetés et je propose la lecture de cet ouvrage finalement à toute ma classe, grâce à la dynamique instaurée. (le CDI dispose déjà d'exemplaires de Jours sans Faim, en raison de sa participation au festival, en 2002)

  • En décembre, je lance donc tous les élèves de 1ère ESA sur le projet de rencontre. Delphine de Vigan accepte également de rencontrer ma classe entière en fin d'après-midi, durant une heure. La problématique thématique de No et Moi rejoint celle de ma progression annuelle: exclusion ou inclusion: norme et hors norme. La problématique littéraire me paraît rejoindre le questionnement de l'objet d'étude déjà abordé en début d'année: "le roman et ses personnages; vision de l'homme et du monde" ou comment les personnages ici fragilisés, à la limite du déséquilibre, sont-ils le lieu de miroir d'un monde de ruptures ?

  • Pour motiver les élèves, peu lecteurs dans l'ensemble, je propose une séance de découverte de lecture à voix haute du roman, durant une heure et les exemplaires circulent entre leurs mains de décembre à janvier. A ma grande surprise, plus de la moitié de la classe a lu les deux ouvrages, le 25 janvier, jour de la rencontre, et des exemplaires continuent de circuler. Nous évoquons les romans en classe et préparons des questions.
 

La rencontre en quatre étapes


  • Elle alterne lectures théâtralisées d'extraits choisis par les élèves et questions posées, préparées ou improvisées.
  • Choix des passages, lus par les élèves.
  • Présentation de Delphine de Vigan.


 
Présentation de Delphine de Vigan


     Delphine de Vigan vit à Paris où elle exerçait le métier de directrice d'études dans un institut de sondages spécialisé dans l'observation sociale. Mais ce qu'elle aime par-dessus tout c'est écrire et elle a décidé d'y consacrer tout son temps pour la publication de son cinquième livre.

     Nous lui devons donc 4 romans :
  • Jours sans faim, Grasset, 2001 publié sous le pseudonyme de Lou Delvig
  • Un soir de décembre, Points, 2007 (Prix « Saint-Valentin » 2006)

Les jolis garçons, Lattès, 2005

No et moi paru à l'automne 2007 chez Lattès.

     Ce roman, qui rencontre un franc succès en librairie actuellement, raconte l'histoire de Lou, une adolescente surdouée mais mal intégrée dans sa classe, et seule entre une mère dépressive et un père aimant, mais désarmé face à ses problèmes familiaux. Lou fait la connaissance de No, une jeune SDF. Cette rencontre va bouleverser sa vie, car en plus de tenter de devenir son amie, Lou va entreprendre avec Lucas, son seul ami, de sortir No de la rue. Ce roman d'initiation, à l'écriture simple et enlevée, dans lequel les événements sont racontés du point de vue de l'héroïne, touche par sa sincérité. De plus, la question des « sans abris » et particulièrement des jeunes est plus que jamais d'actualité.
    
    Sa présentation sur le site de son éditeur.
 

Début du roman

Questions des élèves:

1) On parle souvent de la difficulté à écrire la première phrase ou le début d'un roman. Etes-vous d'accord ?

Delphine de Vigan: En fait, la première page actuelle du livre se trouvait auparavant au milieu du roman! Ce début n'est devenu "le vrai début" que tardivement dans mon écriture. Ce livre m'a demandé en effet plusieurs mois de travail et de réécriture...Au départ, j'ai signé un contrat avec mon éditrice pour faire le récit d'une jeune femme de 18 ans, et raconter comment, à cet âge, on peut se trouver totalement démuni, sans abri". Au bout de six à sept mois de travail et d'un congé sans solde d'un mois, j'ai envoyé mon manuscrit à l'éditrice; cette première version était très centrée sur le personnage de No. C'est alors que mon éditrice m'a dit: "ton histoire, c'est formidable, mais tu n'as fait que la moitié du boulot! Il manque quelque chose". Je suis repartie furieuse, me sentant incapable de reprendre mon écriture...Et puis, deux jours après, j'ai réalisé qu'elle avait raison. J'ai retravaillé mon manuscrit, pour nourrir le personnage de Lou: Lou existe par rapport à ses parents, et j'ai donc écrit des scènes de famille. Ce personnage entretient des relations particulières avec sa mère dépressive...Elle a 13 ans, mais se trouve en Seconde, donc très en avance dans son parcours scolaire. La construction de son identité est en train de se faire; comme No, elle est à la dérive, à la rupture, à la limite de la vie et de la mort...En redonnant une épaisseur à Lou, j'ai mis mes deux personnages à égalité. Le début du roman s'ouvre sur Lou.

 

 2) Pourquoi cette citation de Le Clezio en exergue ?

 

« - Je vous ai dit, Je regardais la mer, J'étais cachée dans les rochers Et je regardais la mer. »
J.M.G. LE CLÉZIO, Lullaby
 

Delphine de Vigan: J'ai lu récemment la nouvelle de Le Clézio et elle m'a frappée"; c'est aussi l'histoire d'une fugue, une sorte de roman d'apprentissage. Je vous conseille de lire Lullaby.


3) Avez-vous fait lire votre manuscrit à vos proches ?

Delphine de Vigan: Ma fille a commencé à le lire et j'ai vu qu'elle accrochait dès les trente premières pages..

 
4) lecture des élèves à 4 voix du début du roman : du début à "D'un trait définitif, monsieur Marin m'aurait rayé de la liste".




Lieux et atmosphère

Lecture d'un passage : de "Dans les gares c'est autre chose..." à "... c'est ce que je préfère, entre tout, ces effusions" (p.15)


Questions des élèves après la lecture de cet extrait :

3) On a l'impression, en lisant votre roman que vous êtes très sensible aux lieux, et notamment à l'atmosphère des gares..

Delphine de Vigan : Oui, c'est vrai. Je connais très bien les gares comme lieux de passage et; durant mon enfance, elles étaient associées à des situations d'angoisse. Mes parents étaient divorcés. Les gares sont donc associées pour moi à de nombreuses images d'enfance, à de situations que nous avons vécues, ma sœur et moi, au cours de nos voyages forcés: des gens qui courent, des valises ouvertes, comme celle de ma sœur qui s'ouvrait régulièrement sur le quai, ses affaires renversées, du stress...Depuis, je me suis réconciliée avec ce lieu , et surtout avec la gare Montparnasse qui est devenue la gare d'Austerlitz dans No et Moi et la gare du Nord, dans Jours sans faim.



4) Il semble que vous connaissez bien cet univers des démunis, leur lieu de vie..

Delphine de Vigan : Je me suis beaucoup documenté pour écrire ce livre. J'ai effectué des recherches, d'autant que mon métier m'a permis des rencontres ; j'ai observé, je suis allée dans les gares, les cafés...D'ailleurs il m'arrive d'écrire , dans le bruit...J'ai écrit Jours sans faim à une terrasse de café!



5) Lecture d'un extrait choisi : de "Un soir, je prends mon courage à deux mains..." à "... comme quoi l'infiniment petit peut devenir grand." (pp. 120-121)



Les personnages

Lecture d'extraits choisis :

extrait 1 (Mme Cortanze) : de "Un jour Mme Cortanze, une psychologue que j'ai vue pendant quelque mois..." à "... C'est ça, devenir une grande personne." (p.38)


extrait 2 (narrateur) : de "Appuyée contre un arbre, je cherche une maladie..." à "... nécessitant la reconstruction totale de l'établissement." (p. 39)


 extrait 3 (narrateur) : de "Quand j'étais petite, je passais des heures devant la glace..." à "... et ne plus jamais revenir." (p.49)


extrait 4 (le père et la mère du narrateur) : de "Le diner est prêt, la table mise. (...)" à "... je cherche la contradiction, mais cette fois je ne peux pas." (p. 47)


extrait 5 (la mère du narrateur) : " Maman est tombée malade nous l'avons vu s'éloigner, petit à petit, sans pouvoir la retenir nous avons tendu la main sans pouvoir la toucher, nous avons crié sans qu'elle semble nous entendre" (p56)


extrait 6 (Lucas) : de "Lucas se tient devant moi..." à "... il est le plus grand et je suis minuscule." (p. 109)

extrait 7 (Lucas) : " Pour autant Lucas n'a pas modifié ses habitudes. Il prend peu de notes pendant les cours, oublie d'éteindre son portable, s'affale sur sa chaise, laisse traîner ostensiblement ses jambes sur le passage, se mouche à grand bruit. Mais il ne renverse plus jamais la table." (p.138)

extrait 8 (Lucas) : " Il est le roi, l'insolent, le rebelle, je suis la première de la classe, docile et silencieuse. Il est le plus âgé et je suis la plus jeune, il est le plus grand et je suis minuscule. (p.138)


extrait 9 (No) : de "C'est comme si No avait toujours été là. (...)" à "... je ne sais rien." (p.142)

 
Questions des élèves

6) Le personnage de Lou semble vous ressembler... Est-ce le cas ? Et les autres personnages ? Quel lien peut-on établir entre No et Moi: comment comprendre ce "et": fusion ? Comme le jour et la nuit complémentaires et opposées ?

Delphine de Vigan : Lou est inspirée de la petite fille que j'ai été. Jours sans faim était une autobiographie; je ne pouvais écrire alors que cela pour mon premier ouvrage; je devais commencer ainsi. No et Moi est en revanche une fiction, même si bien sûr mon écriture est nourrie d'éléments personnels. Comme Lou, j'étais en avance à l'école. Comme elle, je faisais des expériences de toutes sortes, mais sans doute moins "matérielles"...Et puis, le prénom "Lou" est un clin d'œil à mon pseudonyme de "Lou Delvig"! En revanche, le nom de Bertignac" s'est imposé pour des questions de sonorité, sans rapport direct avec le groupe Téléphone, comme on me le demande souvent! Je travaille beaucoup la musicalité de mon écriture. Quant à No, elle est effectivement indissociable de Lou qui lui donne une identité, même si ce ne peut être qu'éphémère.. No est la partie sombre de Lou, également. Ces personnages sont sûrement nourris de mon histoire, mais ils ne sont pas moi: Je me suis aperçue que l'on peut dire "beaucoup de choses très intimes" sous le couvert de la fiction.



7) Lou est-elle aimée de sa mère ? Pourquoi avoir choisi l'âge de 13 ans et le "compenser "en quelque sorte par son exceptionnel QI ?

Delphine de Vigan : Au fil de mes livres, j'ai cherché à modifier le point de vue, à travailler sur des personnages différents. Ici, il s'agissait d'écrire comme une petite fille simple, de 13 ans, mais avec une voix vraisemblable.. Il est très difficile de créer le personnage et le langage qui doit sonner comme vrai...Il faut que le lecteur croit en ce personnage, en son regard, sa perception, ses révoltes, sa voix...Faire de Lou une jeune fille au QI exceptionnel m'a permis de la doter de cette perception aigue de la réalité, de ses réflexions.. Ses rapports avec sa mère sont complexes, du fait de la situation familiale.



8) Quand nous avons sélectionné des extraits en cours, nous nous sommes aperçus que nous n'avions pas pris de passages avec "No", comme si le personnage nous échappait, était "en creux"; elle est en premier dans le titre, et pourtant elle est déjà exclue; qu'en pensez-vous ?

Delphine de Vigan : No avait, comme je l'ai dit, beaucoup plus de place dans mon premier manuscrit. Ici, elle est plus en rupture, dépendante de Lou; mais en même temps, elle ne peut que fuir à la fin du livre: elle est effectivement "en creux", dans le vide de ce monde. Et pour moi, son départ est le plus beau cadeau qu'elle fait à Lou.



9)  M. Marin est une sorte de fil directeur ? Quel serait le livre qu'il offre pour vous à Lou à la fin ?

Delphine de Vigan : Le personnage de M. Marin s'est progressivement imposé. En fait, il est sans doute issu d'une personne réelle, dont la jeune fille qui gardait mes enfants m'a parlé un jour. C'est quelqu'un qui transmet, qui donne,  de par son métier même d'enseignant, et qui offre le livre final à Lou. Je n'ai pas voulu définir précisément le titre ou le genre du livre. Ce qui m'importe, c'est l'idée du don, de la générosité. Je me suis aussi amusée avec les noms; si "Marin" est un nom inventé, les noms qu'il donne lorsqu'il fait l'appel en classe sont des clins d'œil pour moi à des collègues de bureau, notamment.
 

Le livre et l'écriture


Questions des élèves

10) Doit-on forcément en passer par la fiction pour se dire ?

Delphine de Vigan : Jours sans faim était un passage obligatoire. La fiction romanesque me semble être davantage le reflet de ma vision de la société: je n'ai pas de message politique. Mais je suis comme Lou, révoltée de voir autant de gens dans la rue à Paris.



11) Est-ce un roman autobiographique ou un roman d'apprentissage ?

Delphine de Vigan : Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est une fiction, qui est naturellement nourrie d'éléments personnels. Pour moi, c'est une sorte de roman d'apprentissage.



12) On trouve dans votre livre cette phrase: "les choses sont ce qu'elles sont, et il y en a beaucoup contre lesquelles on ne peut rien. Voilà sans doute ce qu'il faut admettre pour devenir adulte".Est-ce votre avis ? Votre livre est-il un conte cruel ou un roman plein d'espoir ?

Delphine de Vigan : Je souhaite pouvoir aborder des thèmes assez graves dans mes romans, ici derrière une apparente naïveté. Lou est lucide sur la situation de No, comme M. Marin, Lucas, mais ils n'abandonnent pas le combat. C'est le geste de transmission, le don de soi, la générosité, qui sont les plus importants, comme dans la chanson de M. Jonasz,  "Le chausson aux pommes". Les choses sont ce qu'elles sont est en italique pour montrer que c'est le discours commun, auquel on n'est pas forcé d'adhérer..



13) "Certains secrets sont comme des fossiles et la pierre est devenue trop lourde pour la retourner. Voilà tout » La mère de Lou réussit à évoquer la mort de son enfant avec No et Lou s'étonne de la voir dialoguer si facilement; comment entrer en communication ? Comment parler ? Comment ne pas étouffer des secrets de famille ? Est-ce un sujet que vous avez voulu évoquer dans votre livre ?

Delphine de Vigan : Oui, je crois que l'écriture sert de révélation, même si au bout du compte, les personnages m'échappent un peu...J'ai souvent cette impression qu'ils ne m'appartiennent pas jusqu'au bout.



14) Quels auteurs appréciez-vous ?

Delphine de Vigan : J'apprécie beaucoup Zola, Flaubert, Stendhal pour les classiques.. Mais il faut paradoxalement oublier qu'on a autant lu, qu'on a autant d'admiration pour des écrivains, avant d'écrire soi-même. Je me dis parfois: qui suis-je pour écrire ? Il faut arriver alors à se recentrer sur soi. L'écriture est très intime et personnelle. Je ne me situe donc pas par rapport à un courant, un auteur, car sinon, je ne me serais jamais lancée..



15) Avec le recul, auriez-vous envie de changer certains passages de votre livre ? De réécrire ?

Delphine de Vigan : Ecrire est un véritable travail, mais aussi un plaisir, une réflexion; j'entre en écriture comme on entre en soi. Je peux écrire trois pages, les jeter le lendemain, les reprendre. Lorsque je relis mes premiers écrits, je suis atterrée; j'ai envie de tout déchirer. Cette question est fondamentale et difficile..



16) Il y a dans votre roman beaucoup de poésie, dans le regard sur le monde, la référence à Le Clézio, au Petit Prince; pensez-vous que nous ne savons pas assez écouter, regarder, apprivoiser, apprendre à connaître l'autre, le monde ?

Delphine de Vigan : Savoir regarder est essentiel, savoir écouter aussi: la musique est aussi dans mon roman et pour des lecteurs avertis, comme vous, se jouent aussi des reprises musicales et thématiques d'un livre à l'autre, comme le prénom de Lou, les chaussettes de couleurs..



17) Avez-vous d'autres projets d'écriture ?

Delphine de Vigan : J'ai toujours un carnet sur moi pour noter des impressions, des mots, des idées, des bribes de conversation.. J'ai le projet d'un cinquième roman, mais je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant...J'ai quitté mon travail pour me consacrer à l'écriture, suite au succès de No et moi. Auparavant, j'écrivais tout en travaillant, mon écriture était souvent nocturne, comme volée au quotidien. Et les autres en souffrent aussi.
J'écris aussi pour les autres; je suis "nègre", comme on dit. Par exemple, j'écris pour une jeune femme qui a eu un cancer des os et qui s'en est sortie. Elle a écrit son histoire et je dois la réécrire; c'est cela aussi le travail de l'écriture.
Je sais aussi que No et moi va certainement être adapté au cinéma....



Dernière lecture : de "L'autre jour alors qu'il rendait les copies..." à "... qu'il faut avoir un petit coin de sa tête accroché dans les étoiles." (p. 188)

 

Après la rencontre


    Après la rencontre, j'ai retrouvé les élèves le lundi matin, à 8 heures, en cours et nous avons échangé sur la venue de l'auteur. Puis je leur ai demandé de répondre avec sincérité au questionnaire suivant :


  • Aviez-vous lu les romans No et Moi et  Jours sans Faim, avant la rencontre avec l'auteur ?
  • Si oui, que vous a-t-elle apporté ? Si non, auriez-vous envie de le lire à présent ? Pourquoi ?

  • Cette rencontre vous a-t-elle intéressé (e) ? Pourquoi ?
  • .Cette rencontre a-t-elle changé votre rapport à l'écriture ? à la lecture ?
  • De quelles questions posées et réponses vous souvenez-vous ?
  • Racontez en quelques lignes l'un de ces souvenirs (moment précis de cette rencontre, impressions ressenties... .)
  • J'ai ensuite proposé aux élèves d'envoyer leurs réponses à l'auteur pour la remercier de sa venue, ce qu'ils ont tous accepté de faire.



    Bilan personnel de l'expérience

     Cette expérience m'a paru d'autant plus intéressante à mener qu'elle s'est progressivement construite, au fil des semaines, créant dans la classe une dynamique certaine autour de la lecture et l'écriture. Née à l'origine d'un projet TPE de quatre élèves seulement, cette expérience est devenue projet de classe, fédérateur d'une progression annuelle. J'ai en effet commencé l'année scolaire par un travail sur l'objet d'étude "le roman et ses personnages" et plus particulièrement sur des débuts de roman, pour observer la construction du lecteur et des personnages. La rencontre avec Delphine de Vigan a permis à la classe de se plonger de nouveau dans la lecture de romans et de réinterroger la question de l'incipit, du personnage comme reflet du monde, cette fois contemporain. En fin d'année, une dernière séquence permettra à la classe d'étudier un roman dans son intégralité. Ces temps forts ont rendu les élèves conscients de  la progression d'une séquence à l'autre, de la nécessité de relire, de mettre les textes en lien. C'est après cette rencontre que nous avons élaboré d'ailleurs un descriptif provisoire de l'année.

     Il m'a semblé également extrêmement fructueux que l'auteur évoque le travail de l'écriture, et ces temps de lecture, qui le précèdent, le coupent et le suivent. On note dans les impressions des élèves la prise de conscience de ce travail, de la responsabilité que constitue l'écriture, de l'engagement de soi.

     Quelques élèves ont acheté les deux romans pour les garder, certains ont demandé à lire les deux autres livres de Delphine de Vigan parus dans "l'entre-deux" et la documentaliste du lycée les a achetés. Je crois que certains jeunes ont perçu l'évolution de l'écriture de l'auteur entre Jours sans Faim et No et Moi, en tous les cas, et se trouvent désireux de la suivre dans ses prochains livres.

     Enfin, chez quelques élèves, la rencontre a redonné le goût de lire ou d'écrire, voire les deux; il reste bien sûr à souhaiter que cette envie se poursuive.. J'ai profité de cette expérience pour proposer aux élèves l'idée de tenir un "journal de lecteur".

     Le temps de la rencontre fut sans doute trop court; mais une motivation certaine est née chez certains élèves; à nous tous de ne pas la laisser retomber !
 
Impressions d'élèves :




 
contributeur(s) :

NABAT Catherine

information(s) pédagogique(s)

niveau : Lycée tous niveaux

type pédagogique : sortie pédagogique

public visé : non précisé

contexte d'usage : classe

référence aux programmes :

haut de page

Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes