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mis à jour le 14/04/2008
rencontre de l'auteure, le vendredi 25 janvier 2008, avec des élèves du lycée Ambroise Paré de Laval
mots clés : de Vigan, rencontre, auteur
Présentation de Delphine de Vigan Delphine de Vigan vit à Paris où elle exerçait le métier de directrice d'études dans un institut de sondages spécialisé dans l'observation sociale. Mais ce qu'elle aime par-dessus tout c'est écrire et elle a décidé d'y consacrer tout son temps pour la publication de son cinquième livre. Nous lui devons donc 4 romans :
![]() Les jolis garçons, Lattès, 2005 ![]() No et moi paru à l'automne 2007 chez Lattès. ![]() Ce roman, qui rencontre un franc succès en librairie actuellement, raconte l'histoire de Lou, une adolescente surdouée mais mal intégrée dans sa classe, et seule entre une mère dépressive et un père aimant, mais désarmé face à ses problèmes familiaux. Lou fait la connaissance de No, une jeune SDF. Cette rencontre va bouleverser sa vie, car en plus de tenter de devenir son amie, Lou va entreprendre avec Lucas, son seul ami, de sortir No de la rue. Ce roman d'initiation, à l'écriture simple et enlevée, dans lequel les événements sont racontés du point de vue de l'héroïne, touche par sa sincérité. De plus, la question des « sans abris » et particulièrement des jeunes est plus que jamais d'actualité. Sa présentation sur le site de son éditeur. |
Questions des élèves:
1) On parle souvent de la difficulté à écrire la première phrase ou le début d'un roman. Etes-vous d'accord ?
Delphine de Vigan: En fait, la première page actuelle du livre se trouvait auparavant au milieu du roman! Ce début n'est devenu "le vrai début" que tardivement dans mon écriture. Ce livre m'a demandé en effet plusieurs mois de travail et de réécriture...Au départ, j'ai signé un contrat avec mon éditrice pour faire le récit d'une jeune femme de 18 ans, et raconter comment, à cet âge, on peut se trouver totalement démuni, sans abri". Au bout de six à sept mois de travail et d'un congé sans solde d'un mois, j'ai envoyé mon manuscrit à l'éditrice; cette première version était très centrée sur le personnage de No. C'est alors que mon éditrice m'a dit: "ton histoire, c'est formidable, mais tu n'as fait que la moitié du boulot! Il manque quelque chose". Je suis repartie furieuse, me sentant incapable de reprendre mon écriture...Et puis, deux jours après, j'ai réalisé qu'elle avait raison. J'ai retravaillé mon manuscrit, pour nourrir le personnage de Lou: Lou existe par rapport à ses parents, et j'ai donc écrit des scènes de famille. Ce personnage entretient des relations particulières avec sa mère dépressive...Elle a 13 ans, mais se trouve en Seconde, donc très en avance dans son parcours scolaire. La construction de son identité est en train de se faire; comme No, elle est à la dérive, à la rupture, à la limite de la vie et de la mort...En redonnant une épaisseur à Lou, j'ai mis mes deux personnages à égalité. Le début du roman s'ouvre sur Lou.
« - Je vous ai dit, Je regardais la mer, J'étais cachée dans les rochers Et je regardais la mer. » J.M.G. LE CLÉZIO, Lullaby |
4) lecture des élèves à 4 voix du début du roman : du début à "D'un trait définitif, monsieur Marin m'aurait rayé de la liste".
Lecture d'un passage : de "Dans les gares c'est autre chose..." à "... c'est ce que je préfère, entre tout, ces effusions" (p.15)
Questions des élèves après la lecture de cet extrait :
3) On a l'impression, en lisant votre roman que vous êtes très sensible aux lieux, et notamment à l'atmosphère des gares..
Delphine de Vigan : Oui, c'est vrai. Je connais très bien les gares comme lieux de passage et; durant mon enfance, elles étaient associées à des situations d'angoisse. Mes parents étaient divorcés. Les gares sont donc associées pour moi à de nombreuses images d'enfance, à de situations que nous avons vécues, ma sœur et moi, au cours de nos voyages forcés: des gens qui courent, des valises ouvertes, comme celle de ma sœur qui s'ouvrait régulièrement sur le quai, ses affaires renversées, du stress...Depuis, je me suis réconciliée avec ce lieu , et surtout avec la gare Montparnasse qui est devenue la gare d'Austerlitz dans No et Moi et la gare du Nord, dans Jours sans faim.
4) Il semble que vous connaissez bien cet univers des démunis, leur lieu de vie..
Delphine de Vigan : Je me suis beaucoup documenté pour écrire ce livre. J'ai effectué des recherches, d'autant que mon métier m'a permis des rencontres ; j'ai observé, je suis allée dans les gares, les cafés...D'ailleurs il m'arrive d'écrire , dans le bruit...J'ai écrit Jours sans faim à une terrasse de café!
5) Lecture d'un extrait choisi : de "Un soir, je prends mon courage à deux mains..." à "... comme quoi l'infiniment petit peut devenir grand." (pp. 120-121)
Lecture d'extraits choisis :
extrait 1 (Mme Cortanze) : de "Un jour Mme Cortanze, une psychologue que j'ai vue pendant quelque mois..." à "... C'est ça, devenir une grande personne." (p.38)
extrait 2 (narrateur) : de "Appuyée contre un arbre, je cherche une maladie..." à "... nécessitant la reconstruction totale de l'établissement." (p. 39)
NABAT Catherine
niveau : Lycée tous niveaux
type pédagogique : sortie pédagogique
public visé : non précisé
contexte d'usage : classe
référence aux programmes :
Lettres - Rectorat de l'Académie de Nantes