Mademoiselle Rose
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C'était en 1948. M. Simon, habitant de Vallet, avait continué
seul l'exploitation viticole de son père, qui, parti à la
guerre, n'en était jamais revenu.
Il faisait depuis toujours un muscadet honnête, mais qui n'était jamais sorti du canton. Lors des bals populaires, donnés dans son village, il avait rencontré mademoiselle Rose, qu'il épousa en 1950. Depuis son mariage, on ne sait pourquoi, sa vigne produisait un vin exceptionnel, qui se vendait dans tout le pays. |
Monsieur Pierre Simon, persuadé que sa femme Rose était à l'origine de cette savoureuse amélioration de la qualité de son vin, avait planté en hommage à sa femme, un rosier au bout de chaque rang de vignes. En quelques années, monsieur et madame Simon avaient donné au muscadet ses titres de noblesse. Le muscadet était servi avec tous les mets, allant de la civelle à l'alose, et au sandre. Il avait vite fait le tour de France et s'exportait dans différents pays du monde : l'Angleterre, les U.S.A, et même le Japon. En 1964, Rose tomba gravement malade. Aucun médecin, aucune cure ne réussirent à la remettre sur pieds. Bizarrement, cette année-là, la vigne produisit un vin moyen, et les rosiers dépérirent. C'est un guérisseur du Landreau qui apporta la solution. Il prépara une lotion à base de muscadet qui guérit en seulement quelques jours la jeune femme. Après le rétablissement de son épouse, Pierre se remit à s'occuper de sa deuxième raison de vivre : son raisin. Les saisons suivantes, tout rentra dans l'ordre : les vignes renaquirent après cette mauvaise période.
Depuis, les roses en bout de rang sont symboliques et nous rappellent que la vigne est fragile. Le rosier réagissant plus vite que les ceps à la maladie, le vigneron sait qu'il doit traiter ces derniers aux premiers symptômes du mal.
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