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2.3-Bouguenais récolte la TERREUR.
L'arrivée d'un homme modifia la vie des Bouguenaisiens et en particulier celle des marins de Port-Lavigne. En effet, les troubles aux alentours de Nantes entraînèrent son intervention. Malheureusement, ce personnage n'avait plus l'intention de guerroyer mais celle de tuer, de massacrer, d'exterminer les ennemis ou les potentiels ennemis de la Nation.
Carrier, né en 1756 dans le Cantal, a 37 ans lorsqu'il arrive à Nantes, député en 1792, il fait partie du Tribunal Révolutionnaire. Envoyé en mission en Normandie, il est muté à Nantes. 4 mois après son arrivée, il est rappelé par Robespierre, il est jugé pour exécution arbitraire puis exécuté en décembre 1794. Les personnes qui l'ont fréquenté le décrivaient comme étant méfiant, renfermé, fanatique et coléreux voire asocial.
Bref, il avait toutes les qualités requises pour son travail à Nantes : débarrasser Nantes et ses alentours des ennemis de la Nation. C'est une tâche qu'il accomplira avec zèle. En effet, pendant que la ville était sous son contrôle, 5000 personnes environ périrent noyées, 3000 fusillées et bon nombre de prisonniers moururent de faim. On appela cette période la Terreur.
Carrier arriva le 20 octobre 1793, sans perdre de temps, il prend des mesures pour éradiquer la famine qui sévit dans la ville. Pour cela, il fait condamner à mort sur simple délation. De novembre à janvier, 178 prisonniers furent guillotinés place du Bouffay.
En 4 mois, 10000 insurgés ou présumés insurgés, affameurs ou présumés affameurs sont exécutés. D'abord guillotinés, puis pour des raisons de rendement, il commença à les fusiller. La nouvelle méthode n'était pas assez efficace puisque les prisons étaient toujours remplies. Il instaura alors une méthode naturelle qui ne coûterait rien et serait efficace. Il instaura les noyades.
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Celles-ci consistaient à attacher 3 à 400 personnes ensemble, à les transporter dans des barges dont la coque avait été préalablement percée, à amener ces bateaux au milieu de la Loire, d'enlever le bouchon puis d'admirer le carnage. Cela allait assez vite, à cause du poids élevé de l'embarcation. |
| Noyades à Nantes |
Les chiffres font état de plusieurs dizaines de noyades dont une tristement célèbre. Lors d'une noyade, on exécuta ainsi 600 enfants.
Mais le pire venait après, les corps, en raison des lois de la physique, remontèrent comme des bouchons à la surface, ils dégagèrent une odeur fétide que l'on sentait à des kilomètres à la ronde. Les habitants des alentours alarmés par ces pratiques ne pouvaient pas protester sous peine de courir le risque de subir le même sort.
D'autre part, en plus des noyades commanditées par les autorités républicaines, des villages ont eux aussi noyé des personnes. C'est le cas à Port-Lavigne où des marins repêchèrent et sauvèrent trois prêtres voués à la mort. Tout du moins pour un temps, leurs cadavres flottaient avec les autres une semaine plus tard.
Carrier prit aussi des mesures économiques. Il décréta l'embargo sur la Loire ce qui entraîna la diminution très nette du commerce fluvial. Durant cette période où l'activité du port était diminuée, l'approvisionnement fut assuré par le marché noir. Il fallait nourrir population civile et militaire et même si le nombre de prisonniers se trouvait considérablement réduit, la famine sévissait. Pour essayer de contrer cela, des rafles furent organisées par les Colonnes-Infernales.
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