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Les méthodes de dragage :

Le dragage des matériaux sédimentés se fait en enlevant les matériaux du fond pour les déverser soit dans une zone de déversement convenable, soit sur d'autres hauts-fonds, soit sur terre ou au large de l'océan. C'est cette méthode qui est de loin la plus fréquente. Ce dragage se fait à l'aide de différentes dragues selon le lieu à draguer, les conditions météorologiques (et notamment la houle qui influe beaucoup sur l'efficacité et la vitesse d'une opération de dragage) la sorte de matériaux à draguer, sable ou limon. Le modèle de base de ces dragues est la drague suceuse simple, mais elle n'a jamais réellement convenu pour le dragage d'amélioration ou d'entretien, car elle ne peut traiter qu'une gamme limitée de sols et elle est dans l'impossibilité de créer un fond de chenal égal. Les marins draguent à l'aveuglette en se fiant aux calculs qu'ils ont réalisés à l'aide des données radar pour savoir combien de mètres cubes ils doivent retirer, grâce à l'élinde qui retire la vase en créant des sillons au fond de l'eau. Comme le fond du chenal ne peut presque jamais être régulier, le port autonome de NANTES -SAINT- NAZAIRE doit faire appel au "milouin " une annexe de la drague ; qui peut servir à installer une drague suceuse à désagrégateur sur le lieu du dragage. Le "milouin " peut éliminer les creux et les bosses du chenal à l'aide d'une charrue, sorte de plaque de fer qu'il tire au fond pour le lisser. Cette opération revient moins cher au port qu'une opération classique de dragage. Le dragage des matériaux sédimentés par les dragues hydrauliques est une opération assez onéreuse, et le port autonome ne dispose que d'un budget souvent insuffisant à l'entretien de l'estuaire de la Loire, de son embouchure à NANTES . Donc, le port a recours à des opérations d'entretien qui demandent moins de moyens comme l'utilisation du "milouin " ou comme le dragage par agitation.

On peut utiliser le dragage par agitation dans les zones à forte sédimentation limoneuse. Par exemple, les régions d'eaux saumâtres, dans des cours d'eau subissant les effets des marées comme la Loire et dans le voisinage d'écluses et de ports. Mais le succès de cette méthode reste variable. Les méthodes par agitation reposent sur le principe que, pour enlever une particule qui se pose sur le fond, il faut une vitesse de courant supérieure à la vitesse nécessaire pour maintenir la particule en mouvement pendant un certain temps. Ces méthodes ne sont utiles que si elles sont appliquées dans des chenaux à fort courant à marée basse ou dans des bassins à grandes amplitudes de marées. Et elle est utile dans les lieux où un retour des sédiments peut être évité. Le dragage par végétation peut entraîner une forte pollution avec les sédiments échappant au contrôle des hommes. Les versions modernes de dragage par agitation peuvent transformer cette méthode en instrument très efficace pour l'entretien de l'estuaire, cela spécialement où l'envasement est grave et bien sûr s'il est convenablement exécuté. De nombreuses écluses dans la zone de ROTTERDAM , par exemple, sont pourvues de telles installations. La méthode par agitation a été essayée durant une année pour remédier à l'envasement du port de Trentemoult. Cette étude a été menée par l'école navale et le groupe-école du Poulmic. C'était le projet de fin d'études de la promotion 1991 de l'école militaire de la flotte. Leur conclusion après l'essai réalisé au port de Trentemoult est que le dévasage par agitation ne peut se substituer à un dragage classique. Toutefois, sa capacité à traiter rapidement un envasement ponctuel en fait un excellent outil pour entretenir par exemple des souilles ou des cales de mise à l'eau.