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IV- LE DÉCLIN DE L'UTILISATION DE LA TOUE
Si les toues ne sont plus qu'au nombre de trois aujourd'hui, c'est tout d'abord parce que la navigation en Basse-Loire a connu une décadence surprenante.
Jusqu'au 19 ème siècle, la navigation a été le moyen de transport le plus utilisé. La navigation ne nécessitait pas la création et l'entretien de voies comme c'était le cas pour la voie routière. Il était donc logique qu'elle soit plus exploitée d'autant plus que l'énergie nécessaire se révélait moindre.
Au long des siècles, la navigation fut le nerf principale de notre économie.
Puis survint l'explosion industrielle du XIX ème siècle. La navigation fluviale qui était le transport le plus économique, subit alors quelques coups de butoirs. Elle a tout de même fait quelques tentatives de réhabilitation :
Pour que l'estuaire soit plus navigable jusqu'à Nantes, le lit du fleuve fut creusé davantage et les îles ont totalement été supprimées. Ansi il y eu un plus fort tirant d'eau. Aussi, quelques tentatives de dragage eurent lieu et le canal de la Martinière vit le jour.
Mais le bilan était négatif : la venue d'autres moyens de transports, comme le train, effaçait peu à peu la navigation.
Un miracle survint alors : la propulsion à vapeur. Cette mécanisation relança la navigation fluviale. Pour ce type de bateau, il fallait s'assurer que le cours d'eau était parfaitement navigable et permettait le passage des plus grosses unités.
Dix années de travaux furent nécessaires à partir de 1882 pour creuser l'estuaire au niveau de Nantes. Ce fut un grand succès : les opérations de dragage en Loire reprirent de plus belle. Le courant prit de plus en plus d'ampleur et nos pauvres toues éprouvèrent de grosses difficultés à assurer leurs tâches.
Parallèlement à tout cela, les mentalités changeaient vis à vis des voies routières. Au siècle dernier, les routes étaient difficilement praticables, peu larges et d'un entretien coûteux puisque très facilement dégradables. Le conseil municipal prit conscience qu'il y avait un problème. Ceux-ci décidèrent qu'une politique dynamique de création et d'entretien des voies terrestres serait nécessaire. Ce projet fut mené à bien.
La combinaison de toutes ces actions entraîna la perte des chantiers de construction locaux : ainsi, la toue disparut de la navigation. Plus de pêche, plus de transport de passagers (les propulsions ont repris cette tâche), plus de transport d'animaux car plus d'îles C'est ainsi que les principales fonctions de la toue disparurent. Ce bateau, dont l'agriculteur se servait pour toutes ces tâches, fut oublié bien vite. Aujourd'hui, il ne nous reste plus que des souvenirs, sauf pour trois artisans qui ont reproduit ces bateaux et naviguent quelques fois avec pour leur plaisir.
Nota : Les aménagements des îles de Loire sont visibles sur la carte
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