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I-La Loire se meurt et pour causes

« L’équilibre a été rompu. Le Ver, symbole de la pollution, enroule ses anneaux autour du monde, et serre… Gaïa se meurt et le Ver éclate de rire. »

Le monde semble avoir perdu la raison. Alors que certains d’entre nous font tout pour protéger les milieux aquatiques, d’autres le détruisent. Cet acte de destruction est souvent égoïste ou inconscient.

L’eau est un moyen de transport des déchets, elle s’auto-épure naturellement mais en cas de déversement massifs et ponctuels de déchets l’auto-épuration ne peut s’effectuer rapidement, on dit alors que l’eau est polluée. La pollution peut être soit naturelle, soit artificielle.

Naturelle : Ce sont des déchets du milieu de vie aquatique, putréfaction des plantes aquatiques etc…

Artificielle : C’est une pollution due à l’activité humaine (organique, chimique ou bactériologique).

La pollution artificielle

Dans la majorité des cas, la pollution artificielle est due à l’activité humaine.

On compte différentes catégories de pollution artificielle : chimique, organique et bactériologique.

Pollution chimique : Ce type de pollution est difficilement biodégradable. Comme le chlorure de sodium par exemple qui ne peut pas être détruit.

Les pollutions radioactives sont de même type. Certains minéraux peuvent fixer certains éléments, conservant leur radioactivité. Le sol ou les boues peuvent alors être dangereuses car il peut y avoir concentration.

Pollution organique : Ce sont des matières naturelles produites par les plantes, les animaux, les hommes et les industries agro-alimentaires. Dans ce cas elle sont souvent biodégradables mais pas toujours. C’est le cas des détergents industriels et domestiques, les mousses de détergents.

Pollution bactériologique : Il s’agit de bactéries ou de germes pathogènes pour l’homme. Certains disparaissent rapidement ; d’autres au contraire se développent .

La pollution naturelle résultant de l’homme

Pollution thermique : une élévation de la température diminue la teneur de l’eau en oxygène mais en revanche accroît l’activité des bactéries. Aussi l’influence d’un rejet thermique peut être nocif ou parfois bénéfique.

Modification de la couverture des sols : le déboisement d’un sol, puis sa mise en culture favorisent son érosion.

Certaines pratiques culturales vont nuire ou au contraire favoriser la conservation des sols :

- labourage selon les courbes de niveau

- vignoble labouré ou non

- espace rural bocager

L’irrigation ou le drainage des zones humides va modifier la qualité des eaux (sans toutefois modifier les conditions d’écoulement) du fait de la variation des teneurs en sels minéraux ou organiques.

Pollution et Agriculture

Mission Eaux-Nitrates

L’utilisation d’engrais dans le domaine agricole est indispensable et pourtant, cette utilisation peut nuire à l’eau. Il est reconnu que la contamination nitratée est tout d’abord la conséquence des activités agricoles intensives.

Pour réduire les pertes d’engrais à l’origine de la pollution des eaux, une structure de coordination et d’animation appelée mission « Eaux-Nitrates » a été mise en place en 1984 par les ministres de l’Agriculture et de l’environnement.

Depuis 1984, ce programme a principalement porté sur :

Le renforcement de certains domaines de recherche

Une meilleure connaissance de la qualité des eaux souterraines

Le renforcement des actions déjà entreprises au plan des pratiques agricoles

La protection accrue des nappes contre les infiltrations

Des actions de formation et d’information

L’Estuaire en danger

Quand pure ne rime pas avec nature….

La Loire constitue une source d’alimentation en eau et elle est également un milieu écologique. C’est pourquoi la qualité de l’eau doit être préservée voire même améliorée dans l’estuaire : problèmes liés à la violence des courants, à la turbidité, à la pollution dans l’estuaire et à l’eutrophisation dans les marais annexes. Pour que l’estuaire reste une voie de migration, il faut assurer de bonnes conditions d’oxygénation aux poissons qui y transitent. Un des problèmes fondamentaux de l’estuaire est son niveau de pollution organique ; en effet en liaison avec la masse turbide (trouble), les rejets urbains et industriels sont la cause essentielle des perturbations observées en fin d’été en Loire (poissons morts qui remontent en surface), la charge de matière organique atteignant alors un seuil critique lorsque la Loire est en étiage (niveau le plus bas).

Il est certain qu’actuellement, l’estuaire de la Loire a de plus en plus de mal à assurer ses fonctions d’écosystème, et ceci en raison des interventions humaines qui en ont perturbé l’équilibre. Le maintien, voire la restauration de cet équilibre passe par la prise en compte de tous les paramètres (aménagement du complexe portuaire, traitements agricoles, rejet des eaux usées.) non seulement dans l’estuaire mais également dans l’ensemble du bassin de la Loire et des zones côtières qui sont sous l’influence de ce fleuve.

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