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Les conditions de travail dans les chantiers
Au début du siècle, les conditions de travail étaient très dures à limage des autres professions. Les chantiers étaient de simples hangars de planches disjointes au bord de leau, le vent balayait les copeaux. En hiver pendant les fortes crues, le travail sarrêtait car les bâtiments étaient souvent inondés, loutillage était ramassé, leau arrivait parfois au niveau des établis. A la décrue tout était nettoyé et le travail recommençait.
Ces chantiers employaient souvent moins de 10 personnes. A sa tête, le patron souvent le fondateur ou son fils, en suite quelques maîtres ouvriers dont la fierté était davoir gagné le concours du meilleur ouvrier de France et enfin les apprentis. Les jeunes commençaient leur apprentissage dès lâge de 12 ou 13 ans. Lapprentissage dispensé était rude. André Aubin se rappelle : "Les jours où lon membrait, il fallait allumer lalambic (létuve) dès cinq heures du matin ;on était quatre à membrer en courant pour que le bois nattende pas, et en fin de matinée on navait plus de peau sur les mains ! " Mais tous se retrouvaient le dimanche pour voir évoluer leurs bateaux pendant les régates.
Dans les années 60, la construction en contre-plaqué et lutilisation de nouvelles colles nécessita des ateliers plus confortables et les effectifs atteignaient 20 à 25 personnes dans les plus gros chantiers voire 45 au chantier Aubin. Les compagnons se spécialisèrent et utilisèrent de plus gros outillages. Les entreprises sorganisèrent pour améliorer la production et sortir un bateau par semaine.
Avec le passage au polyester, cette technique nécessite des ateliers chauffés et un travail plus rigoureux respectant des temps de polymérisation des résines. Le travail perd son côté artisanal pour devenir industriel. Mais de tout temps ce travail a fait appel à des compagnons aussi passionnés que qualifiés.
Intérieur du Chantier Jézéquel.