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Les courtines :

La description des courtines :

Pour les gens du Pays de Retz dont fait partie Saint-Jean-de-Boiseau, une courtine correspond à une natte de roseau, dont les dimensions bien que variables se regroupent en 3 catégories :

1) les petites courtines, carrées d'environ 1,20 m de coté ;

2) les moyennes courtines, d'environ 2 m de long et sur 1,40 m de large ;

3) les grandes courtines, d'environ 3 m de long sur 1,40 m à 1,80 m de large.

  Parfois, suivant la demande, elles pouvaient être de dimensions différentes. Elles sont constituées de lamelles de roseau aplaties dont la largeur varie de 40 à 72 mm suivant le diamètre du végétal de base. La longueur correspond à la dimension de l'un des cotés de la natte. Ces lamelles sont tressées très serrées les unes avec les autres suivant une technique de tissage qui forme un motif oblique répétitif et parallèle très agréable à l'oeil. Après quelques mois de séchage, la couleur verte du végétal est remplacée par un très agréable jaune d'or. La valeur de la courtine était définie par la régularité du tissage, l'homogénéité de l'ensemble, et l'art de dissimuler les imperfections (nœuds, taches).

L'utilisation des Courtines :

C'est alors que les nattes étaient réunies par paquets de six et roulées pour être commercialisées. Leur principale utilisation était liée à leur propriété d'isolation contre l'humidité. Elles pouvaient ainsi préserver de l'humidité les denrées périssables à bord des navires de commerce maritime. Elles servaient également à protéger les sacs de sel sur les bateaux qui remontaient la Loire jusqu'à Orléans durant un long voyage. Leur faible poids et leur prix modique en faisait un produit recherché par les armateurs nantais pour un usage à bord de leurs navires. Ils en absorbaient les 2/3 de la production à bord de leurs embarcations.

- servir d'emballage aux denrées périssables, pour protéger du contact humide des parois en bois des bateaux ,

- assurer la rénovation des greniers à sel ou blé,

- faire de grossières couchettes.

Pour ces trois fonctions, seules les nattes de petites dimensions sont nécessaires.

Les grandes courtines servent à l'usage d'habitation pour :

- tapisser les murs humides ; pour la même raison on en garnit le derrière des meubles ; (c'est ainsi que dans les très rares courtines visibles de nos jours, l'une d'entre elles a été retrouvée dans la cave d'un magasin nantais. Le propriétaire en ignorait la signification et l'origine. Elle était le long d'un mur, derrière des étagères pour protéger de l'humidité les marchandises).

- recouvrir le dessus des lits, afin de les protéger de la poussière de suie qui tombait de la cheminée ;

- recouvrir le sol en terre battue ;

- garnir les fenêtres, où elles servent de rideaux et de pare-soleil ;

- garnir les cheminées, pour protéger contre le retour des cendres dans l'habitation lors des jours de mauvais tirage.

De nos jours, les courtines sont utilisées comme objet d'art et de décoration.