> Estuaire > 1999-2000 > Hydrologues

2. En quoi consiste le métier d'hydrologue :

Nous avons retranscrit une partie de l'interview effectuée avec notre contact : Madame Legrand qui fait partie d'un service de dix personnes.

" Dans le cadre de notre métier, nous dépendons du ministère de l'environnement. Nous sommes des techniciens d'environnement de l'eau et au service de contrôle des eaux.

Dans l'estuaire de la Loire, le domaine de l'eau, de par son étendue et sa diversité, mobilise de nombreux agents tant publics que privés, qui font partie des services de l'état, des collectivités locales ou des laboratoires. C'est pour cela que le métier d'hydrologue est très vaste. "

a) Du côté administratif .

" Mon équipe et moi, devons surveiller en permanence la qualité de l'eau, lorsque ça se passe bien, on étudie des dossiers de demande de projet ( dragage, ponts ... ).On organise aussi des réunions de concertation, de sensibilisation, d'information pour ensuite pouvoir rédiger des textes administratifs. On tient compte également de l'avis du Préfet pour faire de demandes relatives aux opérations ayant un impact sur l'eau et le milieu aquatique exemple: Dossier d'Assainissement, d'urbanisme, de Dragage et d'Aménagements ... On vérifie la bonne application des autorisations délivrées. Nous contrôlons la qualité des cours d'eau (70 points de mesures) et des milieux aquatiques marins . Les résultats de ces mesures sont mises à disposition des collectivités locales et maîtres d'ouvrage, et communiqués au bureau d'études dans le cadre de convention.

Par ailleurs la cellule qualité des eaux participe à l'animation des pôles de compétences sur l'eau, regroupant différents services d'état.

Notre tâche fondamentale est de fournir des données sur la répartition dans le temps et dans l'espace des eaux qu'il est possible de mobiliser à l'aide de puits, de barrages ou de canaux. Le métier d'hydrologue possède un vocabulaire très spécifique. La courbe des débits de l'eau en fonction du temps est évaluée à l'aide d'un hydrogramme. Les hauteurs d'eau sont lues sur une échelle limninétrique qui indique l'altitude du plan d'eau par rapport à un rapport fixe enregistré grâce un limnigraphe. Les vitesses de l'eau en divers points sont mesurées au moyen d'un moulinet hydrométrique (constitué par une hélice mise en rotation grâce à l'écoulement) ".(cf documents.)

b) Sur le terrain .

Les surveillants sanitaires qui effectuent des sorties sur le terrain comme monsieur Thomas ont le même rôle que les autres surveillants comme madame Legrand. Tous les deux s'occupent de la qualité de l'étude et de la police de l'eau. On peut dire que leur métier est lié puisque le prélèvement d'eau réalisé par monsieur Thomas est analysé et directement soumis à madame Legrand afin qu'elle puisse elle aussi, traiter les dossiers qui lui sont proposés. Monsieur Thomas ne travaille pas seul, sur le terrain ils doivent être au minimum par deux sur le bateau pour des raisons de sécurité. Les sorties sur le terrain se font à la fréquence de trois jours par semaine à raison de quatre heures par jour. A chaque sortie monsieur Thomas doit tenir un cahier pour les cabinets d'études qui doivent être mis au courant du déroulement des prélèvements. Pour tenir ces cahiers il élabore des plans de localisation grâce à une photo qui donne le point de rejet. Ces études s'effectuent tous les quatre ans pour vérifier l'état l'eau de l'estuaire. " Nous repassons au même endroit cinq fois par an pour examiner et voir si tout est en ordre ".

Monsieur Thomas s'occupe également de la police de l'eau. Dans ce domaine nous pouvons englober les réseaux de qualité et les mesures de prélèvement : " Nous nous occupons des rejets, nous vérifions si ceux-ci sont conformes aux normes que nous leur donnons ". Cependant c'est la cellule qualité de Saint-Nazaire qui décide si un rejet doit ou non être accepté. Ici notre rôle de police est de suivre un à un les rejets en vérifiant leur localisation et leur qualité, pour cela de nombreux réseaux de mesure ont été mis en place car certains rejets dégradent  l'environnement. " Nous nous occupons aussi du suivi des dragages, des ports de plaisance ou de commerce ". En Loire Atlantique les dragages s'effectuent tous les cinq ans car la moyenne d'envasement est de 30 centimètres par an. L'autorisation que nous donnons aux dragueurs est récente, elle date de 1985 et a été revue en 1992. Actuellement les dragages dans l'estuaire se font plus fréquemment car l'embouchure de la Loire s'envase facilement. Les dragages se font pour une meilleure dilution. Les rejets s'effectuent le plus souvent près du port parce que plus on s'en écarte plus le prix augmente car ils sont obligés d'utiliser des pompes puissantes.

" C'est à nous de décider à quelle période doivent s'effectuer les dragages, généralement ils s'effectuent en période hivernale, pour cela,  nous sommes obligés de faire des études pour savoir la provenance du courant.(cf documents.)

Nous laissons aux dragueurs le droit de draguer trois à quatre fois par jour. Nous devons donc contrôler ces dragages sur le terrain ce qui nous oblige à faire des suivis de ces rejets. Pendant ce temps on installe des flotteurs et on les suit durant une, deux ou trois heures. On marque leur position sur la carte après les avoir localisés, ensuite nous en déduisons le panache c'est à dire le mélange de vase et d'eau ".

Ici notre rôle de police est de dire si l'entreprise qui va faire le dragage respecte bien l'arrêté préfectoral, ils doivent respecter une heure et un endroit donné. Dans l'estuaire il arrive que les lois ou l'arrêté préfectoral ne soient pas respectés par les dragueurs, alors la police leur demande de stopper leur activité. Si la durée du dragage dépasse un quart d'heure, les surveillants sanitaires font une simple réflexion aux dragueurs mais en cas de récidive, ils envoient des courriers aux entreprises. En plus les hydrologues ont l'appui de la gendarmerie pour arrêter les travaux.

La police de l'eau se divise en plusieurs services :

Il y a le service de l'équipement qui s'occupe du littoral et de l'agriculture en zone humide. Le service maritime lui s'occupe des voies navigables.

La police de l'eau est le fond de commerce des deux cellules qualités des eaux de Nantes et de Saint-Nazaire car elle est subventionnée par le Conseil Général.