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Pourquoi l'estuaire a-t-il toujours été une source d'inspiration au fil du temps ?
Une symbolique d'échanges :
Le fleuve apporte beaucoup à l'homme. Dans bien des cas il a permis à la civilisation de prospérer grâce à ses richesses nourricières comme le souligne Jean-Claude Lefeuvre.
" Les fleuves ont longtemps menacé les habitants des vallées qui devaient fuir lors des crues, mais on ne peut oublier que ces mêmes crues ont rythmé l'émergence et la consolidation d'une des toutes premières et des plus prestigieuses civilisations du monde, celle de l'Égypte des pharaons.
Réfugiés sur les bords du Nil, les transfuges d'un Sahara autrefois verdoyant vivaient au rythme du fleuve : le jour de la crue maximale constituait le premier jour de l'année égyptienne. Les impôts augmentaient ou diminuaient selon l'importance des inondations dont dépendaient les stocks de poisson et le succès d'une agriculture se développant après la crue sur les limons fertiles.
Les fleuves ont toujours exercé un grand pouvoir d'attraction ; ils ont conditionné les premiers aménagements du territoire et l'installation des villes. Ils ont été déifiés dans beaucoup de civilisations : avec ses 2700 km, le Gange n'est pas un long fleuve mais, pour les hindous, c'est Ganga-ma, la Mère nourricière. Le plus long fleuve d'Europe a été, lui aussi, sanctifié : Volga signifie " saint " en vieux slavon, mais c'est aussi Matouchka, " petite mère ", terme affectueux tout à fait significatif du rôle que ce fleuve a joué de tout temps dans la vie et la mémoire des Russes. "
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Deux saumons mâles. J. Chevalier ANF crayon
Le fleuve a permis également aux hommes de communiquer. Entre la montagne et la mer, il a longtemps été la seule voie praticable. Symboles de cet échange, les poissons migrateurs et plus particulièrement le saumon qui commence sa croissance en rivière, et la poursuit en mer, avant de revenir frayer sur son lieu de naissance. |
Terre d'accueil des migrateurs, le fleuve reçoit sur ses rives l'oiseau, messager entre les continents. L'oiseau, qui va hiverner en Afrique et qui niche dans le grand Nord n'appartient à personne mais il est du devoir des riverains du fleuve de partager leur espace en paix avec lui.
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