enseigner les biens communs
Enseigner les biens communs : ressources matérielles ou immatérielles qui relèvent d'une appropriation, d'un usage et d'une exploitation collective
Objectif du module de formation : Appréhender la notion de biens communs et son application dans l'éducation nationale. Réfléchir aux enjeux du partage des savoirs.
Public cible : Professeurs documentalistes
Formatrice : Anne-Sophie Domenc
Année scolaire : 2016-2017
Présentation
I- QUE SONT LES BIENS COMMUNS ?
Un peu d’histoire :
La notion de bien commun a pris tout son sens dans l’Angleterre du XIIeme siècle. Lle roi Jean sans terre et ses barons ont décidé de rendre propriété privée les terrains communaux en les protégeant par des barrières. C’est de cette époque que date le terme d’ enclosure, et le mythe de Robin des Bois, défendant des paysans appauvris par la perte de la jouissance de bien communs
On distingue : Les biens communs en tant que des ressources matérielles (une rivière, une semence, une machine outil) et les biens communs immatériels (le savoir, l’information, un code génétique). Ils relèvent d’une appropriation, d’un usage et une exploitation collective.
On entend parler aussi du terme Communs. Silvère Mercier en donne l’explication suivante : quand on parle de biens communs, on est plus centré sur le bien c’est à dire la ressource. Quand on utilise terme « Communs », l’approche est celle des règles de gouvernance. C’est a dire une démarche de construction des règles.
Exemple : le domaine public fait partie des biens communs, car ses oeuvres appartiennent à tous. En revanche, il ne fait pas partie des communs,, puisqu’il n’est pas géré par une communauté.
Enfin, on distingue Les biens communs numériques (ou informationnels) : « Biens communs qui peuvent être créés, échangés et manipulés sous forme d’information, et dont les outils de création et le traitement sont souvent eux-mêmes informationnels (logiciels). Il peut s’agir de données, de connaissances, de créations dans tous les médias, d’idées, de logiciels. Les biens communs informationnels sont des biens publics parfaits au sens économique, contrairement aux biens communs physiques, qui gardent toujours une part de rivalité ou d’excluabilité. »
II- POURQUOI LES ENSEIGNER ?
A- PARCE QUE LES BIENS COMMUNS FONT PARTIE DES PROGRAMMES
La question des Bien Communs est présente dans les programmes et les valeurs de l’Éducation Nationale : http://eduscol.education.fr/numerique/ticedu-thematique/TICEdu-thematique-05
Dans les textes officiels, l’Éducation Nationale n’a que récemment cité nommément les biens communs : le Programme d’enseignement moral et civique de juin 2015 en fait un objet d’apprentissage dans la classe pour le cycle 2 (p.9), et dans la classe, la société et l’école au cycle 3 (p.14). On parle également de cette notion dans le programme de SES
Cependant, les trois dimensions caractéristiques des biens communs : productions, communauté, règles, sont très présentes. Quelques exemples parmi d’autres :
- dans le nouveau Socle commun de compétences et de connaissances (76) : « L’élève, par des mises en ligne, la publication, l’exposition, le spectacle, les rencontres sportives […], apprend à partager et à participer à des productions communes qui stimulent son intérêt » (p. 10) ;
- quelques lignes plus loin : « Elle (l’école) permet d’acquérir des capacités d’esprit critique et de jugement, en même temps que le sentiment d’appartenance à une collectivité » ;
- principes complémentaires relevant du domaine 3, point 2 (p.11) : « l’élève comprend le bien-fondé des règles régissant les comportements individuels et collectifs, il se conforme à ces règles et connaît le sens du droit et de la loi. Il apprend et pratique le refus de l’injure, l’égale considération des personnes, la solidarité, l’entraide, la coopération. Il comprend la notion d’intérêt général, et acquiert le sens de la participation à la vie démocratique ».
D’autres exemples : le droit d’auteur, la propriété intellectuelle, l’utilisation de logiciels libres, le partage des savoir et des connaissance, l’identité numérique…..
B- PARCE QUE C’EST PRATIQUE
- Contextualiser la problématique des Bien Communs
- S’approprier les REL (Ressources éducatives libres)
- S’approprier les logiciels libres
- Aborder les notions de droit d’auteur, de copie de façon positive
- Publier sereinement des travaux d’élèves
c- PARCE QUE NOUS AVONS DES VALEURS DE PARTAGE ET DE DIFFUSION DES SAVOIRS
Un enseignant transmet un savoir. En France l’école libre et gratuite sert à partager le savoir, la culture, la connaissance de façon égalitaire à tous les élèves. On note d’ores et déjà les similitudes entre l’enseignement et les bien communs
Le professeur documentaliste, de surcroit, est sensibilisé aux notions de domaine public et de diffusion, de partage de la culture, des connaissance.. D’une part , il est gestionnaire d’une bibliothèque, et il fournit gratuitement aux élèves des documents adaptés à leur niveau et leur connaissances qui leur permet d’acquérir des savoirs et/ou de s’ouvrir à la culture, que ce soit sous la forme de roman classiques ou jeunesse, d’ouvrage documentaire, de visionnage de films.
D’autre part , il enseigne aux élèves des compétences infodocumentaires, liées à la recherche documentaire (de la requête à la restitution) et dans l’éducation aux médias.
Enfin, les professeurs documentalistes dispensent une certaine culture numérique aux élèves . Cette dernière, si elle comprend une utilisation de l’outil, s’attache surtout et particulièrement à une réflexion sur les problématiques liées au numérique et non pas seulement à son usage
III- COMMENT LES ENSEIGNER ?
- Faire une copy partie dans un établissement scolaire avec le kit qui va bien .
- Ecrire un article dans Wkipedia
- Participer au WIkiconconcours
- utiliser le copié collé de façon intelligente (ex : le document de collecte).
- par extension réflechir sur la création et la copie : si on n’avait pas re utilisé la roue ?
- La publication en ligne et partage sur réseau sociaux
- Créer un document réutilisable par d’autres selon les conditions définies par le ou les auteurs (Licences Créatives Commons)
- Mettre en place une biblio-box consacrée aux livres appartenant au domaine public dans un établissement (en collaboration avec l’enseignant de lettres)
- Arts plastique : Mash up, reproduction et copie (Andy Wharol)
- STI2D : La propriété industrielle
- Utiliser des logiciels et des services libres
- Faire une grainotheque
- Des propositions d’Hélène Mulot
