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défense et illustration de la notion d'arts plastiques (et de celle d'arts appliqués) (Dominique Chateau)
« Cette dénaturation de l'esprit créateur en esprit de métier, que nous voyons partout à l'œuvre, a envahi et domine tout l'enseignement supérieur ; c'est elle qui l'isole par rapport à la vie créatrice d'un esprit non fonctionnarisé. »
« Toute production n'est pas nécessairement création, mais toute création est nécessairement production. »
extrait
Ces derniers temps, on entend dire que la notion d'arts plastiques est dépassée, que celle d'arts visuels est bien mieux adaptée ; on entend dire aussi que la notion d'arts appliqués est elle-même dépassée, que celle de design est bien mieux adaptée. Adaptation, adaptation... Il est vrai que sous cette querelle de mots, il y a, nullement dissimulé, plutôt même ostentatoire, le grand mouvement d'adaptation à l'Europe, voire au monde au monde made in USA. Dans les réunions où on lève de plus en plus timidement le doigt pour formuler quelque réserve à ce sujet, on passe pour réactionnaire. Pour ma part, je ne récuse pas cette insulte si, être réactionnaire, c'est en l'occurrence refuser que l'on jette le bébé avec l'eau du bain. Et notamment le bénéfice que représente l'existence en français de la notion d'arts plastiques (ou encore celle d'arts appliqués).
J'ai participé récemment à un grand colloque organisé à Québec par l'Association internationale de sémiotique visuelle, dont le sujet était : « Le visuel à l'ère du post-visuel ». Son objectif était de « faire (...) le point en ce tournant de XXIème siècle sur la situation incertaine du domaine visuel face à la nouvelle révolution copernicienne, dite post-visuelle, même parfois dans certains milieux post-humaine, qui a été engendrée ces dernières années par le développement de la culture digitalisée via l'omniprésence des mass médias (...), la toute-puissance des nouvelles technologies de l'information et de la communication (...), la croissance et l'évolution du cyberespace à travers l'espace virtuel des navigations possibles sur la Toile, ainsi que par les effets perceptibles de cette nouvelle cartographie hyperdynamique sur les sensibilités humaines et artistiques. »
Si on voulait ironiser, on pourrait dire qu'à l'ère du postvisuel, la France se décide à adopter l'étiquette d'arts visuels. Reviendrait alors à notre mémoire ce leitmotiv si souvent entendu : « La France a toujours vingt ans de retard sur l'Amérique. » Et cela paraîtrait d'autant plus dérisoire qu'il s'agit justement de s'aligner sur l'Amérique, à travers le leurre de l'européanisation... Je ne veux pas dire que l'européanisation est généralement un leurre, mais qu'elle l'est lorsqu'elle dissimule un alignement sur les us et coutumes anglo-saxonnes, qu'il s'agisse de fromage ou d'art.
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