dessin, une liste d'ouvrages monographiques

Ce catalogue offre un aperçu de l'œuvre dessiné de Louise Bourgeois, à travers une cinquantaine de reproductions en pleine page. Il s'ouvre sur un premier texte qui montre comment le dessin, en tant qu'il est le moyen le plus efficace pour saisir au vol et croquer ses "pensées", constitue la source de tout
le travail de cette artiste. Il distingue des thèmes récurrents comme les femmes-maison ou le monde végétal, et plusieurs types de dessins qui sont ensuite analysés : un trait précis souple et linéaire, une écriture nerveuse proche de la caricature, les dessins-échevaux faits de séries de traits parallèles et répétés, des dessins abstraits aux formes plates et géométriques. Le second texte s'attache plus précisément à définir le rôle joué par le dessin dans les gravures de Louise Bourgeois.

L'humour et la distanciation accentuent une attitude très personnelle, en particulier dans les dessins qui constituent la base de l'œuvre de l'artiste et son moyen d'expression privilégié. Sous une forme à peine métaphorique, elle rend public ce qui relève du domaine privé, intime même. L'artiste détourne la banalité de la vie, manipule les conventions, déstabilise les attente. Les être humains s'y trouvent animalisés et les animaux humanisés, les objets prennent
des formes humaines et les humains changent imperceptiblement de sexe.

Jean-Jacques Rullier développe de façon méthodique et systématique un véritable travail d'encyclopédiste, de "recensement du dérisoire". Le dessin lui permet d'inventorier, de classer, de décrire et de mémoriser. Il travaille par série, par collection, traçant aussi bien des plans d'espaces de promenade, d'églises, d'intérieurs domestiques, que dessinant ses rêves ou ses visions. Amoureux des images, surtout celles qui évoquent l'enfance (publicités, étiquettes, planches anatomiques, jeux), il dessine en couleur d'un trait précis et minutieux, captant ainsi tout le charme et l'humour de la poésie du banal et du
quotidien.

Plus d'une centaine de dessins, réalisés entre 1950 et 1990, concernant les dernières donations faites au Centre Pompidou, composent ce carnet. "Dessiner c'est s'interroger", écrit Alechinsky. Les oeuvres présentées constituent cet inlassable questionnement de l'artiste sur la vérité du signe, la vitalité métamorphique de l'image, la captation de l'événement.

Ce catalogue offre un aperçu de l'œuvre dessiné de Georg Baselitz à travers une quarantaine de reproductions en pleine page. Le texte d'introduction suit l'évolution de cet oeuvre que l'auteur découpe suivant des séries utilisant la même technique (encres, points, grilles) ou s'intéressant au même thème (les "héros", les aigles, etc.). Chaque période est analysée non comme une entité isolée et indépendante, mais comme une étape annonçant l'œuvre à venir, comme le fruit d'une pensée toujours en construction. Parallèlement, l'auteur introduit l'œuvre de Baselitz dans le contexte de l'histoire de l'art des trente dernières années.

Le travail à l'encre (pratiquéau pinceau et à la plume), ainsi que le crin (décliné en maille ou en fils) de Pierrette Bloch datent de ces vingt dernières années.

Thierry de Cordier artiste belge, né en 1954 et installé en France en pays bourbonnais, est à la fois célèbre et inconnu. Depuis la Biennale de Venise en 1997, où il occupait le Pavillon belge, puis la présentation de ses dessins au Musée d'art contemporain de Gand en 1999, aucune manifestation institutionnelle n'a permis de cerner son oeuvre résolument hors normes et conventions. Marquée à la fois par une distance ironique et une grande vulnérabilité, elle s'inscrit par maints aspects, dans la lignée de celle des grands artistes "singuliers" belges (James Ensor, Léon Spilliaert...) mais, notamment par son recours presque systématique à l'écriture, elle s'impose comme résolument contemporaine.L'artiste travaille tous les supports, multiplie les matières,pratique le collage, restant le plus souvent dans les gris, les noirset les blancs qu'argumentent fusain, crayon gras, encre de chine, stylobille, gouache. Seront réunis dans ce carnet près de 80 dessins, anciens et récents - certains créés spécialement à l'occasion de l'exposition -, dont une suite de six feuilles acquises par le Musée en 2003, en même temps que la sculpture Jardinière, 1989.

Marlène Dumas est l'une des figures marquantes de l'art actuel.Artiste hollandaise, elle vécut en Afrique du Sud avant de s'installeraux Pays-Bas en 1976. Dans ses peintures et plus particulièrement dans ses dessins, elle explore des thèmes existentiels : race,sexualité, violence, tendresse, culpabilité, innocence...,souvent avec humour et causticité.L'ouvrage présente de grandes compositions célèbres comme les Black drawings, 1991-1992 (112 dessins) ou Jesus Serene, 1994, constituée de 21 feuilles, mais aussi des oeuvres moins connues, notamment à la fin des années soixante-dix, ainsi que des travaux appartenant aux collections du Cabinet d'art graphique dont la spectaculaire suite Mixed Blood, 1996. De nouveaux dessins ont été réalisés à l'occasion de l'exposition du Centre Georges Pompidou. Les oeuvres reproduites sont accompagnées d'une notice descriptive.

Autour des tableaux Souvenir de la salle des miroirs à Bruxelles (1920) et du Portrait de la journaliste Sylvia von Harden (1926), deux chefs-d'œuvre du peintre allemand Otto Dix (1891-1969) conservés au Musée national d'art moderne, sont regroupés thématiquement quelques-uns des dessins les plus aboutis de l'artiste : dessins de guerre et gravures du Kriegsmappe, aquarelles violentes, autoportraits qui passent du narcissisme à l'anxiété, nus de femmes, pauvrettes enceintes, folles égarées, vieilles défigurées, enlevés d'un trait vrai et impitoyable. Dix dépasse par le talent, par la vision, les limites mal définies
de la Neue Schlichkeit (Nouvelle Objectivité). Professeur à l'Académie des beaux-arts de Dresde, Otto Dix met au point les cartons de son terrible triptyque, La Guerre (1929-1932). L'enseignant réapprend la technique des vieux maîtres. Moins outré, son dessin est plus lumineux : études dedraperies, de mains, de têtes, à la sanguine, à la pointe d'argent. Révoqué, il n'entreprend plus que des paysages, des tableaux "à la manière de": défilent sous sa plume des nuages, des panoramas vides de tout. Rien ne les distinguerait des compositions de collègues soumis aux recommandations des instances nazies, s'il n'y avait cette force d'évasion et de protestation. Au cours de cet "exil intérieur", Dix conserve, sous une apparente sérénité, une écriture rebelle.

Regarder le dessin d'Alberto Giacometti, le voir seul, pour lui-même, et comme fondement de l'ensemble de son oeuvre sculpté et peint, permet d'entrer au coeur de l'une des créations les plus singulières de ce siècle, dont l'exigence absolue - la quête "sans fin" de vérité - ne peut être comparée qu'à celle de Cézanne.Un dessin pleinement à l'œuvre : l'exercice du crayon est pour Giacometti le moyen nécessaire pour "voir" - comprendre ce qu'il voit quand il regarde et ce qu'il retient quand il dessine (qu'est-ce que copier ?). Et le blanc de la feuille constitue le lieu le plus immédiat - le plus inquiétant aussi - d'une tentative sans trêve pour capter dans l'espace et la lumière la présence vivante, fuyante, de l'être ou de l'objet qui lui fait face.
Tête, pomme, verre, arbre, suspension : les figures et les objets inlassablement dessinés par Giacometti hésitent "entre l'être et le non-être". Ces apparitions cristallines, précaires, résiduelles, qui semblent en suspens dans le vide de la feuille, possèdent paradoxalement une stupéfiante force d'évidence, qu'il désigne comme "noyau en violence" infracassable.
Le corpus d'illustrations sera accompagné de la voix même d'Alberto Giacometti, par un choix important de citations tirées des Ecrits (Ed. Hermann, 1991). Suivront les notices scientifiques et raisonnées, indispensables à la compréhension et l'approche des oeuvres dont certaines sont des études inédites ou peu connues.

Un ouvrage consacré aux dessins de l'un des plus grands peintres américains vivants, Cy Twombly, né en 1928 à Lexington, Virginie.
En 1951-1952, Twombly séjourna à Black Mountain College (Caroline du Nord), où l'avant-garde new-yorkaise (Rauschengerg, Jasper Johns, DeKooning, Barnett Newman, Jackson Pollock, Robert Motherwell, etc.) était regroupée dans un climat d'émulation et d'échanges. Si Twombly a donc été averti des expériences récentes de l'Action Painting et des possibilités nouvelles du geste pictural et de l'automatisme, qu'il explore pendant ces années, il ne choisit pas de s'installer à New York, ville où des peintres comme Robert Rauschenberg et Jasper Johns s'affirment, privilégiant des expériences différentes et un parcours à part.
En 1957, il s'intalle à Rome où il vit et travaille jusqu'en 1992, année où il achète une maison en Virginie, retrouvant ainsi ses sources. Il partage aujourd'hui sa vie et son oeuvre entre l'Italie et les Etats-Unis. Très secret, nous ne connaissons de lui que l'œuvre, l'homme étant toujours resté dans l'ombre.
Le Museum of Modern Art de New York organise en 1994 une grande rétrospective
de son oeuvre. Depuis, une nouvelle exposition consacrée à l'art graphique deTwombly, la première organisée par des grands musées, a été inaugurée à
Saint-Petersbourg en juin 2003, puis présentée à  Munich l'automne dernier, enfin au Centre Pompidou en janvier 2004.
Ce catalogue, coédité par les Editions du Centre Pompidou et Gallimard, est une création originale réaliséepour l'exposition de Paris. Il comprend un essai de Simon Schama et un autre par Jonas Storsve, commissaire de l'exposition, ainsi qu'un texte de Roland Barthes. Près de 80 oeuvres et quatre carnets sont exposés et reproduits dans le catalogue, avec également des documents iconographiques inédits.

Ce carnet accompagne l'exposition pour laquelle l'artiste a conçu un projet original autour du thème, selon lui "vivifiant" de la "ruine" qui relie l'antiquité au présent. Il propose notamment une vision des ruines imaginaires du bâtiment du Centre Pompidou. Dans ce catalogue, est publiée une importante sélection de pages inédites de cahiers d'écolier, que Didier Trenet remplit de calligraphies, de pleins et de déliés,
mais aussi de poireaux et de soupe à l'ortie... On découvrira également des aquarelles et sanguines faites spécialement pour l'exposition ainsi que quelques installations majeures de l'artiste.