Comment s'approprier une image par le geste, pour en modifier le statut et le sens ?
« Si ce sont les plumes qui font le plumage, ce n'est pas la colle qui fait le collage. » Max Ernst, extrait d'Au-delà de la peinture, 1970
« Ce n'est pas une image juste, c'est juste une image.» Jean-Luc Godard
Cette séance, très courte, s'inscrit dans la continuité d'un questionnement sur le geste en arts plastiques mais aussi sur la feuille comme matériau.
Dispositif :
Demande : En n'utilisant que l'image, transformez-la pour qu'elle raconte autre chose.
Durée : 1x55 min
Matériel : Publicité A4 collectée par les élèves chez eux, colle, scotch, outils divers (clous, épingles, ciseaux, râpes, ...).
Références :
VILLEGLE, Rue du Temple, 1976 BUETTI, Untitled from Goodfellows looking for love, 1996 KOLAR, Autoportrait, 1979 RENOUX, Souvenir du père et Eclosion, 2010 et 2008
Déroulement et retour sur la séance :
La leçon se situant au 2ème trimestre, les élèves sont déjà sensibilisés à la notion de statut de l'image et ils avaient expérimenté au cours précédent différentes actions possibles sur un support de papier vierge.
L'image qu'ils ont collectée chez eux permet rapidement en début de cours de mettre en évidence à l'oral le fait qu'elle ne soit vierge ni iconographiquement, ni sémantiquement...
Il leur est donc demandé d'intervenir sur la publicité pour qu'elle raconte autre chose, tout en sachant que celle-ci constitue leur seul matériau et qu'ils ne doivent rien en jeter !
Grâce au matériel mis à leur disposition et à leurs propres outils, dont leurs mains, des actions comme déchirer, lacérer, trouer, percer, plier, accordéonner, découper,... se produisent.
Pendant la verbalisation, les élèves mesurent ainsi les effets multiples de ces gestes sur l'image initiale : changement de format, de dimension(s), de statut, de sens, de perception, apparition de certains éléments, d'une narration, etc. C'est une nouvelle lecture, de ce qui n'est plus tout à fait une image, qui nous est proposée.