corps en action

Mon travail repose sur les rapports entre geste, hasard, dessin et peinture. J'ai tout d'abord orienté mes recherches du côté de l'action painting. Pollock affirme que « ce qui devait passer sur la toile n'était pas une image, mais un fait, une action ». J'ai voulu instaurer un rapport plus étroit encore avec la toile. Pollock, avec le dripping, ménage une distance en même temps qu'un jeu avec le hasard dans l'élaboration de la toile. Ce jeu de hasard m'intéressait mais je ne voulais pas réaliser une composition « all over » mais plutôt une réflexion sur la forme et le fond pour inviter l'oil du spectateur à se promener dans la peinture, tout en trouvant un certain équilibre entre des zones de « silence » et des zones où le geste s'est fait plus violent, comme dans une danse ou un combat (comme dans les toiles de Georges Mathieu).

Il fallait donc une liaison directe et continue avec la toile, plus directe encore qu'avec un pinceau ou qu'en projetant de la peinture. J'ai attaché à mes membres des fils de laine trempés dans la peinture et répartis au hasard sur la toile posée au sol

Une plaque de bois recouvrait la toile. J'étais ensuite libre de bouger comme je le désirais autour de la toile, de tirer brusquement ou doucement sur les fils.