Une "proposition paysagère" offrant l'image d'une nature domestiquée.
"Ses installations sont des propositions paysagères offrant l'image d'une nature d'intérieur, domestiquée, renvoyant sans nostalgie à l'idée de paradis artificiel."
Ces propos font référence au travail de Didier Marcel que les élèves allaient découvrir quelques jours plus tard au musée d'art moderne de la ville de Paris dans l'exposition "Sommes-nous l'élégance".
De retour en classe, il leur a été demandé de faire une production d'ordre sculptural qui, sans imiter l'œuvre de Didier Marcel, révélerait une forme de domestication de la nature. De réaliser en quelque sorte, une "sculpture d'appartement" (pour paraphraser le titre d'une exposition du musée départemental d'art contemporain de Rochechouart en 2005), fondée sur l'idée de nature.
.
J'ai travaillé à partir d'un motif emblématique de la nature s'il en est : l'arbre. Mais pas le feuillage de l'arbre, plutôt son réseau de branches et de racines, mises à nu. Car, comme aurait déclaré Victor Horta, "ce n'est pas la fleur, moi, que j'aime à prendre comme élément de décor, c'est la tige". C'est en effet la ligne qui m'intéresse. Les lignes tortueuses des formes de la nature.
Je ne crée pas ma matière première. J'utilise des barres de fer que je transforme en longueur, en épaisseur et dans leurs directions par le moyen de la forge, que je pratique depuis quelques années. Plonger le métal dans le feu et lui redonner forme. Comme certaines espèces pyrophiles qui ont besoin du feu pour se reproduire, le métal martelé des heures durant trouve ainsi une seconde vie à travers des motifs végétaux, nés d'une lente maturation. L'objet qui en résulte est à mi-chemin entre le dessin et la sculpture. Suspendu dans l'espace de la galerie, il évoque la nature sauvage enfin domestiquée.
Benjamin, élève de première Lycée Camille Claudel, Blain
