Terminale L
production d'élève
enseignant
élève
travail autonome

seconde peau

Fragile et froissé, le vêtement conserve la posture du corps.

Mis à jour le 12 janvier 2010

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J'ai formé une structure grillagée en la calquant sur mon propre corps. J'ai assemblé les différents membres de façon à ce que le corps dupliqué ait une très légère liberté de mouvement, suffisante pour adopter une position assise, debout ou même couchée.
Afin de donner l'illusion d'un corps vêtu, j'ai noué des centaines de lambeaux de tissus dans les mailles du grillage, donnant ainsi « chair » au corps.
Le choix des couleurs et des textiles s'est fait de manière aléatoire au gré de mes trouvailles. Les éléments enchevêtrés sont assemblés sans coutures.
Cette ossature métallique recouverte de tissus est à considérer comme un vêtement à part entière, à enfiler à la manière d'une armure. De cette enveloppe textile, opaque mais transparente par endroits, émane néanmoins un sentiment de fragilité.

Pour prolonger ce travail, j'ai choisi de photographier ma sculpture en situation dans un sous-bois. Ce corps fabriqué, assis dans un de mes fauteuils au milieu de la végétation réelle, non loin de chez moi, révèle sa part d'irrationalité, en partie liée à son absence de tête.

Seconde peau, double étrange de moi-même, cette sculpture nous fait face, sans visage. Chacun pourra s'y reconnaître.

Manon, élève de terminale L, lycée Camille Claudel (Blain)

L'expression de la fragilité, vers laquelle il fallait tendre, trouve ici sa forme ultime dans la destruction par le feu de la sculpture, comme lors d'un rite sacrificiel. Ces quelques images prises par Manon mettent à nu sa « poupée de chiffons », révèlent son ossature, ruinent le temps de sa fabrication, faisant ainsi place au vide et à l'absence.
Indépendamment de la figure du corps, les tissus noués et leur mise à feu font référence aux moyens mis en œuvre dans la pratique de Christian Jaccard.