Cela rappelle curieusement des temps anciens
Programme de l'option facultative.
L'énoncé des compétences
Compétences culturelles : énoncer comme un objectif atteignable en fin de seconde la capacité à analyser et à situer des oeuvres est trop ambitieux. En fin de seconde, ces compétences sont en phase d'acquisition.
Art et pratique plastique
Démarrer ce chapitre par une notion telle que l'Art...est un reniement total de toute les démarches d'avant garde des deux tiers du XX° siècle et traduit une pensée de l'art assez passéiste.
De la même manière la définition donnée du processus artistique "il n'y a pas de forme d'art sans cette faculté d'anticipation", "... l'objet existe d'abord dans la conscience, sous forme idéale..." ces affirmations semblent renier des pratiques modernes puis contemporaines nécessitant l'intervention des forces du hasard, ou qui serait de l'ordre du prélèvement direct...(Nouveau réalisme par exemple...).
Les deux entrées du programme dessein / dessin et matérialité / matériau
Commencer par le dessin, rappelle curieusement des temps anciens, et des pratiques pédagogiques éculées.
Des exercices variés et répétés...
Il s'agit bien de former des exécutants. Où est la place de la construction d'une question ? Où est la place du projet personnel de l'élève?
Les entrées choisies sont réductrices et sans ouverture vers une problématisation et semblent avoir pour objectif de soumettre l'élève a un apprentissage de règles, dates, repères... sans réaffirmer avec force comme on pourrait l'attendre du champ des arts plastiques, qu'il y ai divergence des pratiques
pour traiter une question.
L'ensemble du programme insiste beaucoup sur l'acquisition de maîtrises techniques, il serait important de mettre en perspective que cette maîtrise ne constitue pas un but en soi.
Enseignement d'exploration : arts visuels
1h30 de fourre -tout hebdomadaire allant dans toutes les directions, fédéré par une visite, un événement ou une rencontre.
Pourquoi pas. Mais où et comment va -ton inscrire une pratique plastique? Sauf à titre d'expérimentation rapide.
Création et activités artistiques : ce titre est apte à créer pour les élèves un malentendu =
ils vont y voire la possibilité d'un atelier de pratique.
Hors, paradoxalement il y a un manque horaire évident, cela va, compte-tenu de la lourdeur des apports théoriques attendus, spolier la grande majorité des élèves en demande, d'une possibilité de passer par la pratique, de s'y investir. La situation sera presque pire qu'au collège puisque la part théorique de ce "temps" dédiés aux arts, l'envisage non comme un temps de pratique pour l'élève, mais comme le lieu d'un apprentissage factuel, et l'art y sera appréhendé avant tout comme produit de consommation.
Le projet collectif : il y a un risque de transformer les élèves en exécutants du projet de l'enseignant, de l'institution, de l'intervenant.
La part de chacun dans ce projet et ce que chaque élève doit y trouvée n'est vraiment pas claire.
Il y a un risque assumé semble-t-il de travailler avec les élèves "à la manière de..." en évacuant la dimension critique, la spécificité de chacun.
L'inégalité des secteurs rendra fort variable la qualité, la variété et la fréquence des apports culturels sur le terrains.
Nadia Freland, Lycée Mauléon de Savary, Les Sables d'Olonne