Espace pédagogique

Conseiller d’orientation n’est pas mon métier.


ENSEIGNEMENT  D'EXPLORATION :  CREATION  ET  ACTIVITES  ARTISTIQUES, DOMAINE  DES ARTS VISUELS 

REMARQUES  SUR  LES  OBJECTIFS  GENERAUX :

Où sont passés les Arts Plastiques ?  A la lecture de ces premiers textes de référence, on découvre  que  l'élève  avant  même  d'être  formé  intellectuellement  doit  rencontrer  un  enseignement  dit « d'exploration » pour construire son cursus d'étude et envisager de manière pragmatique des pistes professionnelles...  Le professeur d'Arts Plastiques serait-il devenu un Super COP, en rendez-vous hebdomadaire avec ses élèves ?!     Mon rôle n'est-il pas d'abord de participer à  la construction de la pensée des élèves, de les former à une certaine acuité face aux images de tous types, de les amener à être autonomes dans une démarche critique vis à vis d'œuvres...  Et chacun sait ( cela n'est plus à démontrer depuis 30 ans ) que c'est par la pratique individuelle, le tête à  tête  intellectuel avec  lui-même que  l'élève acquiert à  son  rythme, de  la confiance, des  savoirs faire et des connaissances, dans le contexte au combien formateur des démarches exploratoires, mises en débat aux seins des groupes classes... Alors en effet, donner la priorité aux valeurs factuelles, économiques, sociales et professionnelles, semble soudain une réelle remise en cause des fondements pédagogiques et didactiques d'une discipline riche et ambitieuse... Comment dans ces conditions, montrer aux élèves entrants au lycée, ce que seront  les Arts plastiques, dans un enseignement de spécialisation en première et  terminale ? Il apparaît donc, que notre discipline ne peut se réduire ainsi à ses enjeux professionnels: Visiter une galerie d'art, s'avère certes intéressant pour appréhender le fonctionnement du marché de l'art, pourquoi pas... Mais le sens profond de la démarche artistique de l'artiste ne réside pas là.
Veillons, à ne pas vider de sa substance un enseignement nécessaire à la formation générale de nos futurs bacheliers.  
Enfin, le rapprochement des termes Enseignement et Activités, est pour le moins fâcheux !
Peut-on considérer qu'un enseignement se résume à une suite d'activités ?!  Celles-là même qui semblent mises en concurrence avec le mot Création... Il ne faudrait pas banaliser le geste artistique, ses enjeux poétiques et intellectuels, qui vont bien au delà l'une activité de type macramé ou fils tendus !    Alors, pas de supercherie, si l'on veut offrir aux élèves un parcours de découvertes, survolé et diversifié, au bénéfice d'une orientation méditée, proposons un cours intitulé clairement et à dessein «  orientation active », mais sans amalgame trouble avec la discipline Arts Plastiques. Conseiller d'orientation n'est pas mon métier.
 
 
REMARQUES  SUR  LES  ENJEUX  ET  LES  OBJECTIFS :
 
Le premier paragraphe fait état de divers arts plastiques et propose d'en approcher les réalités techniques, artistiques, conceptuelles, sémantiques... c'est là le propre d'un enseignement d'Arts Plastiques. Pourtant, nul besoin d'y mesurer les aspects économiques ou sociaux ! Pourquoi ouvrir ainsi ces questionnements à une dimension sociétale, qui finalement diluent les enjeux fondamentaux.
 
Là, le référentiel s'axe sur le terme Image.  L'œuvre devient un produit de communication. Sa valeur artistique s'en voit diminuée, ses fondements authentiques oubliés. Une œuvre est souvent une image, mais une image pas toujours une œuvre. Il ne faudrait pas noyer l'œuvre, l'artiste et l'artistique dans une cote mal taillée qu'on nommerait par facilité une image...

Tout le volet suivant, qui traite de l'univers de création de l'artiste, me semble relever de l'anecdote: l'atelier, sa situation sociale et les revenus qu'il tire de son travail (...) ne sont pas pour moi des enjeux clefs d'un enseignement de qualité. Ne fait-on pas ici fausse route en tentant de renouveler des pistes d'explorations, qui n'auraient d'autre intérêt que d'être des questions « tendances » dans cette ère de post-crise économique ?  Une année scolaire est bien brève, allons à l'essentiel des enjeux artistiques, sans laisser croire aux élèves qui ont déjà bien du mal à considérer que la valeur d'une œuvre ne  se mesure pas à  son prix, que  les  réalités économiques dominent notre domaine d'investigation.
Par ailleurs,  il est aussi question de  formulation écrite et orale, de  jugements esthétiques. On ne peut qu'encourager  nos  élèves  à  prendre  partis,  et  formuler  leurs  analyses  avec  un  vocabulaire adapté et pertinent, afin de justifier un avis... Néanmoins, le référentiel me semble très consensuel sur  le  terme Esthétique.  Je parlerais plus volontiers de  formulations d'Analyses  critiques, plastiques ou sémantiques. Le texte ici proposé semble faire la part belle à une sorte de sacro sainte subjectivité  esthétique  dont  nous  devons  nous méfier,  tant  les  élèves  considèrent  que  sous  couvert d'expression personnelle on peut tout défendre sans avoir à se justifier... loin s'en faut.  
 
REMARQUES  SUR  LES  COMPETENCES :
 
Compétences relatives à la culture personnelle: s'ouvrir à des œuvres patrimoniales.
Certes  des  références  institutionnelles  sont  nécessaires  ,  au  delà  des  pratiques  de  quelques « peintres du dimanche » cités parfois par nos élèves... Mais qu'est-ce qui définit la valeur patrimoniale d'une référence ?  Pourquoi telle une plutôt que telle autre ?... Ce passage me semble un peu trop directif et de nature à normer un contenu dont la richesse vient de sa diversité.
 
Les compétences liées à la découverte des métiers, me semblent constituer un volet accessoire, qui pourtant  ici prend une place au moins égale à celle donnée à  la pratique artistique. C'est une approche de notre domaine artistique, qui laisse à penser que connaître des métiers d'art, c'est être au fait des questions artistiques... Certes, nombre de parents ont besoin d'être rassurés sur l'avenir de leurs enfants qui pourrait se projeter dans  tel ou  tel métier, mais  je ne crois pas que  le propre du cours soit d'envisager ces possibles. Ce sont là des questions annexes, à traiter en suivi de tutorats éventuellement, à la demande des élèves et des familles, en fonction des compétences de chacun et non en fonction d'un éventuel coup de cœur lors d'une visite éclaire chez un professionnel...
 
Percevoir  les  enjeux  sociaux,  économiques  des  activités  artistiques...  Se  projeter  dans  l'avenir, travailler en équipe et regarder vers l'horizon professionnel... Mais de quoi s'agit-il ? De séances de coaching ?!   N'y a-t-il pas de compétences plus  fondamentales à cultiver, dans  le cadre d'un niveau Bac: méthodologie, organisation de la pensée, argumenter, expérimenter et déduire... Nous parlons d'un Bac général, pas d'un Bac professionnel...
 
REMARQUES  SUR  LA  MISE  EN  OEUVRE :
 
L'observation d'un site de référence, pour un travail de projet, me semble quelque peu « gadget », quand il est annoncé comme préalable et non comme moyen. Il s'agit là d'un postulat de départ qui n'augure en rien de la qualité d'un projet...
Et puis, dans une petite ville de province, se soucie-t-on de savoir quels professionnels il sera possible de contacter et convaincre de mener ( gratuitement ) une action à destination de nos scolaires ? Sans parler des difficultés d'organisation, financières,  inhérentes à ces sorties régulières...
Il faudrait d'ailleurs plus d'1h30 hebdomadaire pour envisager des partenariats dignes de ce nom et suffisamment constructifs dans l'élaboration de parcours de découvertes.  
 
J. Cléran,  Lycée Duplessis-Mornay,  Saumur (49).