les femmes juives pendant la deuxième guerre mondiale.
La mise au point de l'historienne avant de commencer sa conférence :
Cette dernière précise que c'est un thème presque impossible à traiter parce que jusqu'ici aucune recherche n'a été engagée sur ce thème. Les historiens de la Shoah n'ont pas distingué le sort des femmes de celui des hommes.
Résumé de la conférence
Au préalable, A Wieviorka décrit la condition de la femmes juive avant le déclenchement de la deuxième guerre mondiale. La tradition veut que la femme juive soit soumise à l'autorité du mari, ce n'est pas elle qui transmet la culture juive. Cela explique pourquoi lorsqu'elle suit une scolarité, elle apprend la langue nationale du pays où elle réside. Les femmes qui émigrent sont plus émancipées et peuvent militer dans des partis de gauche à tendance socialiste comme le bund. En France, la femme juive cherche à apprendre le français, elle est souvent mariée à un petit artisan.
L'historienne rappelle que ce sont d'abord en France, les hommes juifs qui furent les premières victimes des rafles. En 1941, 4000 hommes internés dans les camps de Pithiviers et Beaune la Rolande en mars puis en août, lors de cette deuxième arrestation, ne se trouvent pas uniquement des juifs étrangers. Une troisième vague d'arrestation a lieu décembre 1941, elle touche les élites dont le frère de Léon Blum.
L'historienne se demande comment les femmes ont vécu l'arrestation de leur mari et le fait qu'elle soient devenues chef de famille. Il est rappelé que c'étaient les hommes qui étaient allés déclarer leur famille lorsque le régime de Vichy se mit à recenser les juifs, à cette occasion, des méthodes modernes furent utilisées pour créer ce fichier juif, plusieurs critères furent retenus pour le classement la profession, le quartier.
La rafle du vel d'hiv marque une rupture puisque pour la première fois cela concerne aussi les femmes et les enfants. Les hommes méfiants s'étaient pour certains d'entre eux cachés. L'historienne rappelle que la nature humaine conduit à se baser sur les expériences d'où le piège que fut cette rafle. Sur la base du fichier, 30000 personnes auraient du être arrêtées, en fait il y a eu 13000 arrestations dont 4000 enfants. Drancy déjà ouvert servit à interner les pères de famille, les couples sans enfants et les célibataires. L'historienne se demande en quoi l'arrivée des femmes a changé la nature du camp qui jusqu'ici était exclusivement réservé aux hommes. Les femmes avec enfants restèrent au vel d'hiv. Les mères furent envoyées à Pithiviers et à Beaune la Rolande. Elles furent déportées sans leurs enfants et c'est Laval qui proposa la déportation des enfants aux autorités allemandes.
Des associations furent crées pour sauver les enfants dont la plus importante était l'OSE ( organisation de secours des enfants). Cette dernière avait pu déjà sauver des enfants de juifs allemands en les amenant en France, en Angleterre avant la guerre. L'historienne pense que les femmes assumaient des rôles importants convoyer les enfants, s'occuper de les nourrir de les loger dans des maisons d'enfants.
Il semblerait que plus d'hommes et de garçons furent arrêtés, repérés à cause de la circoncision. Lorsque Nice est occupée par les allemands qui remplacent les italiens, A Brunner se rend en personne dans cette ville pour vérifier l'arrestation des juifs. On assiste à des scènes où on demande à des hommes de se déculotter dans la rue. Ces violences et humiliations ne sont pas efficaces parce qu' à partir de 1943, la police et la gendarmerie aident beaucoup moins les autorités allemandes à arrêter les juifs. Il est constaté qu'il est plus facile de recueillir des filles que des garçons, ces dernières pouvant rester à la maison pour des taches domestiques.
A Auschwitz, les femmes ne porteront l'habit rayé qu'avant de quitter le camp juste avant l'évacuation. Certaines déportées avaient un statut de privilégiées telles les musiciennes ou les médecins. Les premières formant un orchestre n'ont jamais joué près de la rampe où se déroulait la sélection. Elles jouaient avant le départ des commandos de travail et à leur arrivée. Le fait d'être enceinte conduisait à la mort immédiate. Dans les camps, la séparation hommes femmes était la règle qu'il s'agisse de camps de concentration ou d'extermination.
conclusion
Les autorités allemandes seront confrontées aux problèmes des mariages mixtes et au problème des juifs convertis au christianisme. Il reste de nombreuses pistes de recherche à ouvrir pour poursuivre une recherche sexuée mais le problème essentiel demeurera les sources surtout que les témoins sont de moins en moins en nombreux.
J Méo, lycée R Garnier, 72400 la Ferté-Bernard