étudier un risque : pour une géographie de précision

La tempête Xynthia : la Vendée a été touchée par la tempête Xynthia  dans la nuit du 27 au 28 février 2010.

Les plus hautes autorités de l'Etat sont venues à deux reprises constater sur le terrain l'ampleur des dégâts le 1er et le 16 mars. Les médias ont abondamment relayée l'annonce du Président de la République qui a déclaré que l'état « ne laissera pas se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où il y a des risques mortels ».
Restait à définir ces zones... Les préfectures furent alors chargées d'établir un zonage précis de ces zones à risques : une première cartographie est établie avec un classement en zones noires de secteurs où les habitations devront être rasées et les propriétaires indemnisées.
Il est possible de retrouver ces zonalités sur le site de la préfecture de Vendée.
Le sig édugéo propose par défaut deux couches d'information : un carte et une photoaérienne, mais s'appuyant sur les données du géoportail, il suffit d'ajouter la couche des parcelles cadastrales puis de créer un nouvelle couche de polygone pour retracer très facilement et très précisément ces zones dangereuses.

Ce travail de cartographie réalisée par un groupe d'expert a été immédiatement contesté. Devant la montée des protestations, le ministre de l'écologie s'est déplacé en personne pour annoncer le 15 avril 2010 que les destructions des maisons n'auraient lieu qu'après la procédure classique de déclaration d'utilité publique soumise à consultation des habitants et sous le contrôle de la justice.  Le vocabulaire change également et on parle désormais de zone de solidarité.
De nouvelles cartes redéfinissant les zones à risque sont publiées sur le site de la préfecture de Vendée au format pdf. Ces documents sources permettent de produire sa propre carte et de mesurer les évolutions et de comparer le périmètre d'avril à celui d'octobre.

Evidemment ce découpage affiné, s'appuyant sur la trame parcellaire, pose encore de nombreuses questions et le débat continue avec la mise en place d'un PPRI.

L'intérêt de cette étude de cas est de montrer quels problèmes pose la délimitation précise des zones à risques, l'état semble encore incapable de proposer à ses citoyens des données géographiques de précision et la carte apparait comme un outil de persuasion, un vecteur de communication : les prefectures proposent des cartes figées que le citoyen lambda peut seulement visualiser, la production cartographique relevant du domaine des experts.

On s'aperçoit aussi de l'insuffisante précision des cartes actuelles : une opération de relevé cartographique par technologie lidar a été engagée. Voir site du CNRS.

Les collectivités locales ont donc lancé un vaste programme de relévés de précisions sur le littoral notamment grâce au procédé LIDAR .

Les cartes de précisions sont donc un enjeu majeur pour les sociétés.