Comment cartographier le risque nucléaire en France?
Comment cartographier le risque nucléaire en France?
L'accident nucléaire de Fukushima a donné lieu à de nombreuses infographies publiées dans la presse ou diffusées à la télévision faisant apparaitre les différentes zones de risques autour de la centrale japonaise. Des cercles concentriques délimitent la zone à évacuer d'une portée de 20 km, une zone de confinement de 30 km oblige les habitants à rester calfeutrés chez eux. Les autorités françaises parlent d'une zone de sécurité de 70 km alors que les Américains préconisent une zone d'évacuation de 80 km de rayon.
Sur ces bases, à partir de la localisation des 58 réacteurs nucléaires français, il s'agit de simuler des telles zones afin d'évaluer la portée d'un éventuel risque similaire.
Le sig édugéo permet de repérer facilement les 19 sites nucléaires : il suffit de créer une couche de figurés ponctuels et de marquer d'un point chacun des réacteurs.
Ensuite la fonction tampon du logiciel permet de dessiner automatiquement des cercles en fonction du rayon souhaité.
Observons le résultat d'un tel traitement.
L'exemple de Flamanville :
Zone de 20 km : zone d'évacuation
Zone de 30 km : zone de confinement
Zone de 80 km : évacuation préconisée par les autorités américaines.
Comment mesurer la population concernée?
Le plus simple et accessible à tous, c'est de mobiliser l'outil de cartographie statistique du ministère de l'écologie, du développement durable.
En zoomant sur le Cotentin, puis en déterminant une sélection circulaire sur les données population , on obtient le décompte suivant :
Plus de 350 000 personnes seraient ainsi concernées dans cette hypothèse.
Je vous laisse mesurer l'impact d'une telle éventualité pour les autres sites nucléaires.
A l'échelle nationale, le même travail donne ce résultat :
Règle des 20 km
Règle des 30 km
Règle des 80 km
Evidemment personne n'imagine que tous les réacteurs nucléaires fusionnent en même temps.
La carte obtenue permet cependant de faire réfléchir aux enjeux du nucléaire, d'interroger la carte topographique pour vérifier les zones concernées, d'identifier les problèmes posés par une zone d'exclusion ( évacuation, transports, industries...).
Que deviendrait l'économie française en cas de pépin nucléaire grave sur la centrale du Bugey ou bien encore celle de Nogent sur Seine?
Le sig permet de faire des requêtes pour connaitre et identifier les centrales les plus puissantes à partir des données contenues dans la table attributaire et de produire ainsi ses propres cartes.
Une géographie de précision, citoyenne, proposant à partir d'hypothèses de faire des simulations.